vendredi 17 décembre 2010

Chapitre XII : What if it is (Real)?



CHAPITRE XII

WHAT IF IT IS (Real)?

(Et si ça l'était (Réel)?)

***

POV EDWARD

- Déjà debout? Lançai-je avant de me retourner lentement vers Bella.
- Je ne pouvais pas dormir. Me dit-elle simplement.
- Qu'est-ce qui se passe?
- J'ai eu tes messages. Me dit-elle en faisant quelques pas pour entrer plus en avant.
- Oh …

Je l'observai attentivement. J'aurai voulu la prendre contre moi, elle semblait épuisée. Je l'étais également mais la fatigue était supportable comparée à cette distance que j'essayai de garder entre elle et moi.

Finalement je crois que je vais aller prendre mon petit déjeuner avec Alice. Annonçait Jasper.

Bien sûr c'était une excuse pour nous laisser seul et je l'en remerciai.
- D'accord. Souris-je.
- Je vous laisse. A plus tard.
Après son départ, nous étions seul à seule et la tension était palpable.

- Alors … Lançai-je doucement pour inciter Bella à parler.

Elle soupirait longuement en se passant la main dans les cheveux et mit quelques secondes avant de réussir à me regarder à nouveau.

- Je ne veux plus être dans le déni à présent. M'annonça-t-elle, déterminée.

Bella avançait encore plus dans l'appartement tout en gardant ses distances avec moi. Elle paraissait stressée, presque apeurée, ce qui avait pour effet de me mettre dans le même état. Elle semblait redécouvrir les lieux, regardant en détail chaque imperfections du mur près duquel elle se tenait comme pour se donner une raison valable d'être ici.

Il faisait sombre, les rideaux étaient tirés mais j'entendais la ville s'éveiller sous nos pieds. Le manque de sommeil me jouait sûrement des tours, mais j'aurai juré que Bella avait pleuré peu de temps avant d'arriver ici. Ses yeux étaient rouges ainsi que le bout de son nez, tout son corps semblait trembler sous l'effet de la nervosité et elle jouait, comme à son habitude quand elle était mal à l'aise, avec les manches de son blouson.

Veillant à rester là où j'étais pour ne pas l'affoler encore plus, les pieds solidement ancrés dans le sol, je la regardai évoluer dans la pièce en essayant de lire dans son esprit qui me refusait la vérité.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive? Demandai-je doucement.
- Ce qu'il m'arrive … Soupira-t-elle en me faisant face, ayant malgré tout beaucoup de mal à me regarder dans les yeux.

Bella arrêta de respirer une seconde avant de parler. Ce suspens me tuait, j'avais l'impression de suffoquer avec elle.

- Cette nuit, j'ai rompu avec Jacob.

L'information ne monta pas directement à mon cerveau. Ces mots, dans sa bouche, aujourd'hui, ils semblaient trop beaux.

- Attend … Quoi? Chuchotai-je.

Elle se contenta de baisser les yeux. Même si apparemment, elle avait pris cette initiative toute seule, Bella paraissait complètement perdue et mal dans sa peau. J'aurai aimé me réjouir de cette nouvelle, celle que j'avais si souvent espéré entendre, mais la voir dans cet état me fit mal. J'avais peur qu'elle ne regrette déjà sa décision.

- Pourquoi? Finis-je par demander.
- Pourquoi? Répéta-t-elle en levant les yeux au ciel un instant. Parce que malheureusement, je me suis rendue compte que ce que tu disais dans ton message était vrai.

Plus que sa rupture avec Jacob, cette révélation (que moi je trouvais positive jusqu'ici), semblait lui faire plus de mal encore.

- Je n'ai pas changé. Je n'ai pas grandie du tout malgré les années. Je ne peux même pas me féliciter de ça tu vois. Je suis toujours « Bella la Lunette », pathétique et sans saveur.
- C'est faux et tu le sais. Répondis-je calmement en enfonçant mes mains dans mes poches pour contrôler mes tremblements. Ça n'est pas ce que je voulais dire en te disant ça.
- Pourquoi pas? Lança-t-elle avec une certaine noirceur dans le regard. Malgré tout ce que tu m'as fait par le passé, regarde où je me trouve à 6 heures du matin, juste après avoir rompu avec mon petit-ami … Je suis ici, devant toi.
- Je suis content que tu sois venu.
- Je n'ai aucune fierté. Cracha-t-elle, comme pour essayer de me faire mal.
- Ou peut-être justement que tu commences à voir les choses clairement.
- Qu'est-ce que ça veux dire?
- Peut-être que malgré tout ce que j'ai pu te faire endurer par le passé, tu réalises enfin que tout ça est derrière toi et qu'il serait temps de tourner la page.
Elle grimaçait.
- Je ne cherche aucunement à excuser mes actes Bella, lui assurai-je rapidement, si je dis ça c'est pour toi. Tu mérites de te libérer de ce fardeau que tu as trop longtemps porté. C'est à mon tour maintenant, j'en assumerai les conséquences.
- Tu as raison, c'est à ton tour. Admit-elle l'air sombre. Mais je te dois également quelques excuses, non pas pour le passé, mais pour le présent.
- Je ne vois pas de quoi tu devrais t'excuser envers moi.
Ça paraissait si aberrant.
- Au contraire, soupira-t-elle en prenant un moment de réflexion, je ne suis pas parfaite moi non plus. Je n'avais aucun droit de débarquer chez toi la semaine derrière pour te culpabiliser à propos de cette fille que tu as embrassé.
- Bella … Tentai-je avant qu'elle ne me coupe d'un seul geste.
- Laisse-moi finir s'il-te-plait. Le passé on ne peut rien y changer mais aujourd'hui, par rapport à elle, tu n'as pas à t'en vouloir. Comme tu l'as dit, nous ne sommes pas ensemble et tu ne me dois rien.
- Je te dois tout … Soufflai-je presque pour moi-même.

Bella resta silencieuse un instant en entendant ma réponse. Encore une fois elle détournait les yeux.

- Je pense qu'il est temps pour moi de te laisser partir. Je suis certaine à présent que tu n'es plus celui d'il y a cinq ans.
- Tu ne peux pas savoir ce que ça représente pour moi que tu me dises ça. Avouai-je la gorge nouée.
- Il est temps, pour notre bien à tous les deux, que j'arrête de te fustiger ainsi. C'est devenu invivable. Je vis avec cette colère en moi depuis cinq ans et aujourd'hui je suis simplement fatiguée de ce bagage que je traine sans cesse. Je veux passer à autre chose et je ne sais pas si j'y parviendrai si on continue à se voir toi et moi.
- Ne dis pas ça. Lançai-je sérieusement. C'est stupide. Après tout ce qu'on a traversé pour en arriver là, on ne peut pas se dire au revoir comme ça.

Je ressentais comme une espèce d'instinct de survie monter en moi, me donnant la force nécessaire pour me battre contre cette idée.

- Je ne vois pas d'autre solution. Souffla-t-elle comme si sa voix mourrait dans sa bouche avant même de pouvoir émettre un son.

Je voyais clair dans son jeu. Son bouclier quel brandissait toujours devant elle pour que personne ne l'atteigne était là, elle le tenait fermement comme une armure. Une armure qui repousserai tous ceux qui essaieraient de lui faire ressentir cette émotion qu'elle jugeait indigne d'elle. Cette armure qui était censée me repousser, encore une fois. Mais j'en décidai autrement. Si ça devait être mon dernier combat, j'abattrai toutes mes cartes.

- Tu ne pense pas ce que tu dis Bella. Répondis-je froidement. C'est la peur et peut-être même cette fierté à laquelle tu t'accroches désespérément qui te fait parler comme ça. Tu ne serai pas là aujourd'hui si tu le pensais vraiment alors arrête d'essayer de te convaincre toi-même d'une réalité qui n'existe pas et dis-moi enfin ce que tu ressens vraiment, au fond de toi.
J'essayai de rester calme et de ne pas, moi aussi, me laisser envahir par la peur.
- Tu veux savoir ce que je ressens? Lança-t-elle tremblante en essayant de se faire entendre malgré les trémolos qui secouaient sa voix. J'ai peur voilà. C'est pas plus compliqué que ça ! J'ai peur de toi et j'ai peur de moi aussi ! J'ai peur de me laisser aller à nouveau parce qu'Edward … La dernière fois, j'ai cru mourir.

Là c'est moi qui mourrait. Je ne laissais rien paraître cependant. Il fallait que ça sorte, il fallait qu'elle vide son sac. Maintenant et une bonne fois pour toute.

- Quelle idiote serait prête à risquer de nouveau sa vie simplement pour avoir laissé parler son cœur une fois de trop !
- C'est jamais une fois de trop. Tu as 21 ans Bella, tu ne peux pas refuser de vivre à cause de moi. Je ne peux pas admettre cette idée. Je préfère que tu quittes maintenant cet appartement et que l'on ne se revoit jamais si ça peux t'aider, plutôt que tu refuses de ressentir quelque émotion que se soit à cause de ce que j'ai pu te faire endurer par le passé. C'est clair?
Bella ne répondit pas.
- Par ailleurs, tu n'as rien à craindre de moi, jamais je ne te referai souffrir de la sorte.
- Ça tu n'en sais rien... Souffla-t-elle.
- Au contraire, c'est bien la seule chose dont je sois sûr en réalité. Lui assurai-je.

Un long silence s'en suivit durant lequel Bella hésita plusieurs fois à prendre la parole. Comme si elle avait soudainement trop de chose à dire et que tout se bousculait en elle. Je ne la pressais pas. J'avais tout mon temps. Je voulais tout entendre, tout ce qu'elle aurait à dire. Finalement, elle finissait par fermer les yeux. Tout son corps semblait être douloureux à cet instant. Quand elle parlait à nouveau, je ne pouvais que constater qu'elle était à bout de nerfs.

- Je suis tellement perturbée par ce que tout le monde ressent que je ne sais même plus ce que je ressens moi-même !

Bella essayait désespérément de trouver des réponses qui ne lui venaient pas. Je détestai être à l'origine de tout ça. J'étais à l'origine de cette incertitude permanente qui semblait régir sa vie depuis des années.

- Je suis perdue Edward. Je ne sais plus quoi faire …
- Qu'est-ce que tu attends de moi? Demandai-je en essayant d'être utile pour une fois.
J'aurai fait tout ce qu'elle me demandait si ça avait pu la soulager.
- Es-tu amoureux de moi? Lança-t-elle subitement.

Cette question, si anodine soit-elle, si simple à comprendre, me coupa les jambes. Mon cerveau était en ébullition. C'était le moment ou jamais de répondre avec tact.

- Bella, commençai-je en faisant quelques pas très lents vers elle, tu ne comprends vraiment pas les sentiments que j'éprouve pour toi alors?

Elle détournait les yeux comme si elle avait trop de mal à affronter la réalité en face, presque comme si tout ça lui semblait trop absurde ou presque impossible. Sa gestuelle démontrait également cette gène et ce mal être qui semblait la caractériser aujourd'hui.

- Il faut que tu saches, finit-elle par dire, depuis que tu es revenu dans ma vie je l'ai senti...

Elle baissait déjà les yeux comme si elle avait honte de me parler aussi ouvertement alors qu'au contraire, c'est tout ce que j'avais toujours voulu.

- J'ai senti que je pourrai très rapidement, pire encore, très facilement retomber dans le même schéma qu'au lycée.

Le même schéma. Quand elle m'avait aimé. Cette fois je ne pouvais plus rester immobile. Lentement, comme pour ne pas qu'elle ne prenne peur, j'avançais vers elle d'un pas mesuré. Il fallait que je m'approche. Il fallait que je la sente près de moi.

- J'ai tout de suite su que malgré les années et tous mes efforts, tu avais toujours la même emprise sur moi et ça m'a fait peur.

Étais-je vraiment entrain de comprendre ce qu'elle m'expliquait? Était-elle vraiment entrain de m'expliquer que je lui plaisais toujours, depuis le début ? J'avais peur de comprendre, c'était trop beau pour être vrai. Mes pas me portant toujours vers elle, je buvais ses paroles en sentant déjà mon cœur faire des bons dans ma poitrine.

- A la minute où je t'ai vu foncer sur ces gars je l'ai su. C'est pour ça que je me suis enfuie. C'est pour ça que je t'ai caché la vérité.

Elle avait l'air si fragile à cet instant, sans défense et tellement perdue. Tout ce que je voulais c'était la prendre contre moi et soulager ses peines. Surtout je ne voulais plus en être la cause. Je voulais expier le passer en lui montrant que, dans le présent, je pourrai prendre soin d'elle. J'étais tout près d'elle maintenant. En tendant les bras j'aurai pu la toucher. Mais elle continuait à parler, plus rapidement encore, me dévoilant ses peurs et ses craintes et surtout, m'ouvrant son cœur.

- Je ne peux pas contrôler ce que je ressens quand tu es près de moi. M'avouait-elle comme si elle en souffrait. C'est brûlant, intense et irrationnel. Tout le contraire de moi !

J'étais tout prêt d'elle maintenant. Elle m'expliquait à sa façon, pourquoi nous avions tant souffert ces six derniers mois et pourquoi tout s'accélérait aujourd'hui.

- Et j'ai essayé de faire comme si je ne ressentais rien.

Simplement parce qu'aujourd'hui, Bella ne pouvait plus se cacher. J'approchais encore, me retrouvant en face d'elle, très proche. Je ne disais rien, je ne voulais pas parler, je voulais la laisser s'exprimer car à mesure qu'elle parlait, quelque chose semblait changer en elle. Bella tournait la page.

- J'ai essayé de me convaincre que c'était...

N'y tenant plus, je passais mon bras autour d'elle pour la ramener tout doucement contre moi. Elle fit un pas en avant, leva des yeux timides vers moi avant de finir sa phrase :

- Mal.

J'essayais d'apprécier chaque instant qui m'était donné d'être aussi proche d'elle, comme si tout pouvait s'arrêter dans une seconde. Je n'osai croire ce qu'elle me disait. C'était un rêve, un véritable rêve éveillé.

- Je me disais que si j'agissais comme si ça n'était pas réel ça ne le serait pas mais …

Bella s'arrêta de parler quand ma main vint délicatement entourer sa joue. Ce premier vrai contact depuis des semaines, semblables à ceux que j'avais envers elle avant la Saint-Valentin, m'électrisait complètement. J'aurai donné n'importe quoi pour ne jamais avoir à la lâcher.

Son regard me suppliait, il me suppliait de mettre fin à ce supplice. Elle était essoufflée et je la sentais trembler sous ma paume. Quant à mon cœur, à la minute où j'avais posé mes mains sur elle, il était devenu incontrôlable.

- Bella … Soufflai-je le souffle court et la gorge serrée en caressant sa joue brûlante du bout des doigts.
- Et si c'était réel? Finissait-elle à bout de nerfs.
- Je n'ai jamais voulu tout ça, soufflai-je en me rapprochant encore d'avantage – resserrant mon emprise délicate autour de son visage – Je suis tellement désolé.

[37/ Stonger-30 seconds to Mars]

Dans le même état psychologique qu'elle à présent, je posai mon front sur le sien en fermant les yeux pour essayer d'évacuer plus facilement toute cette tristesse et ce stress qui nous submergeaient tous les deux. Je relâchais tout l'air qui restait bloqué dans ma gorge à mesure que j'inspirais. Nous tremblions ensemble à présent et j'avais tout aussi peur qu'elle de ce qui pourrait arriver maintenant.

Je sentais son souffle chaud et saccadé dans mon cou, je lisais dans ses yeux son désarroi et l'incompréhension. Elle était perdue et ne savait plus quoi penser, ni à quoi se rattacher. J'étais quasiment dans le même état sauf que moi, j'avais décidé de me rattacher à elle. J'embrassai longuement son front sans jamais relâcher sa joue. Sa petite main fragile s'accrochait à ma nuque comme si elle avait peur de tomber.

J'avais du mal à respirer, toutes ces émotions que je ressentais n'avaient plus aucun sens à présent. Je ne ressentais plus qu'elle et ce désir que j'avais de la toucher et de me rapprocher toujours plus d'elle, même si nous étions déjà l'un contre l'autre. Ça ne semblait plus suffisant pour calmer ma tourmente.

A mesure que mes attentions envers elle se faisaient plus pressantes, Bella se rapprochait elle aussi. En plus de sa main dans ma nuque, je la sentis se hisser sur la pointe des pieds, ses lèvres se retrouvant maintenant au niveau des miennes. Son souffle court et erratique venait s'écraser par vague sur mon visage provoquant chez moi cette irrésistible envie d'approcher encore, comme pour goûter à la source de cette chaleur nouvelle. Le fait que Bella fixait ma bouche avec une intensité sans précèdent ne m'aidait pas à garder les idées claires.

Alors enfin je m'autorisai un rapide aperçu du plaisir intense qu'était de goûter à ses lèvres. Après ça, nous nous regardions une fraction de seconde, sentant les premières répercutions électriques de cette nouvelle proximité, enivrante et brûlante. Rien à voir avec la première expérience que nous avions eu, cette fois nous le voulions tous les deux pour les mêmes raisons et le feu qui nous animait à cet instant n'avait jamais été aussi fort. Une à une les barrières entre nous tombaient.

De nouveau j'attrapai ses lèvres, plus longtemps cette fois. Je reculais en essayant de respirer calmement mais ça n'était plus possible. Ce fut Bella qui retrouva ma bouche ensuite et cette fois, ni elle ni moi ne reculions. J'approfondissais cette étreinte pour enfin lui donner un vrai baiser, celui que j'avais si longtemps attendu. Ma main s'enfonça dans ses longs cheveux et je la maintenais fermement contre moi. Bella s'agrippait à mes épaules et quand ma langue entra en contact avec la sienne alors qu'elle me donnait accès à sa bouche, un gémissement lui échappait, amplifiant mes ardeurs.

Enfin, après tout ce temps, je pouvais l'embrasser passionnément et la tenir contre moi sans avoir peur qu'elle ne m'échappe. Je goutais avidement à sa bouche et à sa langue jouant frénétiquement avec la mienne. Mes mains parcouraient son dos, sa nuque et ses hanches sans retenue, mais jamais ça ne semblait être suffisant. J'en voulais plus. J'avais besoin de plus, je voulais la sentir au plus près.

Sans rompre notre étreinte, j'entourai ses hanches et l'entrainai avec moi dans le couloir. Je su que mon élan n'était pas prématuré quand Bella passait ses mains sous mon t-shirt pour caresser mon torse. Une vague de frisson m'envahissait. La sentir explorer mon corps était plus que sensuel. Je ne touchais plus terre.

A mi chemin entre le salon et ma chambre, nous reprenions notre souffle, étourdis tous les deux, ne réalisant toujours pas ce que nous étions entrain de faire. Jamais Bella n'avait eu un tel regard envers moi. Ses yeux irradiaient de désir, c'était plus que ce que j'aurai pu espérer. Quand ses mains trouvèrent la boucle de ma ceinture, pour ensuite la défaire et m'entrainer avec elle jusqu'à la chambre, je cessais simplement de réfléchir, j'en étais incapable. Bella paraissait tellement sûre d'elle et en même temps, ses yeux trahissaient toujours cette anxiété que je n'expliquais pas. Tout ce que je voulais alors, c'était qu'elle se sente rassurée et en sécurité. Je voulais lui rendre tout ce qu'elle me donnait rien qu'en m'embrassant ainsi.

Je la ramenai contre moi pour l'embrasser à nouveau, capturant ses mains dans les miennes, qu'elle serrait de toute ses forces. Puis, alors que je partais explorer son cou, sentant les palpitations de son cœur sur ma bouche, j'entrepris de défaire lentement les boutons de son chemisier. A mon grand soulagement, Bella ne protesta pas. Je revenais à elle, la tentation d'admirer son corps que je découvrais étant trop forte. Quand je croisai son regard, Bella ne mit à rougir et comme pour la rassurer je l'embrassais encore. Comme il était doux de pouvoir se permettre ça, je n'en revenais toujours pas de ce qui était entrain de se passer.

Quand les rondeurs de sa poitrine se dévoilaient, suivis du plat de son ventre j'étais comme subjugué. Son chemisier glissa le long de ses épaules et je pouvais sentir ses hanches nues sous mes mains. Bella m'embrassait à son tour et j'en profitai pour la soulever du sol. Automatiquement, elle entourait ses jambes autour de ma taille. Je nous asseyais délicatement sur mon lit, Bella se retrouvant à califourchon sur mes hanches, moi parcourant la courbure de son dos, repoussant délicatement ses cheveux pour dégager son visage et son cou dans lequel je plongeais à nouveau. Sa peau était si douce et parfumée, c'était un véritable délice. Alors que je sentais sa langue délicate juste en dessous de mon oreille, j'admirais la vue de sa poitrine juste devant mon visage. Cette vision divine combinée aux sensations que Bella, du bout des lèvres, était entrain de provoquer chez moi me donnait presque le tournis. J'étais pris dans un vertige de plaisir.

Bientôt se fut à elle de me retirer mon t-shirt alors que j'entendais déjà ses chaussures tomber sur le sol. Après avoir jeter le vêtement par terre, Bella m'incitait à m'allonger sur le dos et en profitait pour couvrir mon torse de baisers insistants et humides. Je fermais les yeux pour me laisser aller à ces nouvelles sensations. Ma volonté d'aller à son rythme était déjà mise à rude épreuve. Se libérant d'avantage encore, Bella se mit petit à petit à onduler contre moi, agrémentant ses mouvements de gémissements impatients. Je perdais pieds littéralement. La pression qu'elle exerçait sur mon jean commençait à avoir de sérieuses répercutions sur mon endurance et si toutefois je voulais en avoir un peu, je devais reprendre les choses en main mais comment? Elle griffait doucement mon torse en l'explorant, remontant à mes lèvres, je sentais son ventre nu contre le mien. C'était tellement intense, je voulais que ça dure et en même temps, c'était un véritable supplice.

Finalement, je la faisais basculer sous moi, ses cuisses de chaque côté de mes hanches, pour lui retirer son jean. Doucement je découvrais ses jambes fines à la couleur de nacre et en appréciais la douceur, laissant glisser mes paumes du haut de ses genoux aux prémisses de ses sous-vêtements, et ce plusieurs fois de suite. Bella ondulait sous mes caresses, soulevant le bassin comme pour ressentir mes caresses au plus près. Je n'avais jamais rien vu d'aussi sensuel. Bella n'était même pas consciente de sa propre sensualité.

Je continuai ensuite mon exploration en laissant ma main remonter le long de son corps jusqu'à sa poitrine dont j'appréciais délicatement la forme ronde et charnelle, épousant la forme de ma main pour ensuite frémir sous mes doigts. Elle était simplement parfaite et quand je captai de nouveau son regard brillant et ses joues rosies d'excitation, je savais que nous ne ferions plus marche arrière.

Je me couchais de tout mon long sur Bella qui remontait les jambes autour de moi pour me sentir plus près d'elle. Alors que je l'embrassais à nouveau, elle défit le bouton de mon jean puis, à ma grande surprise, je sentis ses mains passer sous mon caleçon pour entourer mes fesses. Enhardie par ce nouveau contact, je gémissais dans sa bouche ce qui eu pour effet de resserrer l'étreinte de ses jambes autour de ma taille.

Doucement ma main glissa entre nos deux corps et j'allais effleurer le tissu de son sous-vêtement. Je la senti se raidir immédiatement et j'arrêtai mon geste une seconde pour l'observer. Ce n'était pas de la peur, mais bien de la timidité. Comme si elle pensait ne pas être à la hauteur. Alors je couvrais son visage de baisers, très lentement, toujours dans le but de la rassurer et c'est ainsi que Bella se détendit et s'abandonnait enfin complètement pour simplement apprécier le plaisir que je voulais lui procurer.

Cette lenteur était entrain de me tuer mais cette fois, et après tout ce qu'on avait traversé elle et moi, je voulais faire les choses bien.

***

POV BELLA

Edward recommença à me caresser tout en douceur. J'avais très chaud maintenant et même si j'avais pu ressentir un peu de gêne quand sa main c'était posée ici, tout ce que je voulais à présent, c'était qu'il continu. Qu'il aille encore plus loin. Alors quand sa main passa mon vêtement et que je sentis ses doigts rentrer en contact avec la partie la plus fragile de mon anatomie, je ne pu réfréner le frisson de plaisir qui me secouait de la tête au pied. Il avait les yeux clos mais je le vis sourire face à ma réaction, je n'en avait plus honte à présent. Tout ce que je savais, c'était que j'avais envie de lui et que je ne pouvais plus faire marche arrière. Je n'avais plus ressenti un tel désir pour quelqu'un depuis très longtemps.

Tout en me prodiguant ces caresses délicieuses, jouant de petits cercles habiles sur moi, Edward m'embrassait et je pouvais lire le désir qu'il ressentait pour moi dans ses yeux. Cette façon qu'il avait de me percevoir, jamais je n'aurai cru la voir un jour, chez personne. Quand il me regardait, j'étais belle, sexy et désirable. Comment est-ce possible? Je me sentais plus forte que jamais. Je ne savais même plus où j'étais. Je le voulais tout simplement, maintenant.

Je faisais en sorte de m'assoir, interrompant Edward dans sa tâche sous peine de perdre la tête. Quand je tirai sur son jean, il comprit que j'étais prête à aller plus loin et finit de se déshabiller. A vrai dire, il y a longtemps que le point de non retour avait été dépassé, pour moi comme pour lui. Quand il se mettait nu devant moi, je me rallongeai sur le lit, frémissante, retirant mon soutien gorge au passage. Avant de s'allonger sur moi, Edward me retirait la dernière barrière de tissu que je portais. Quand chaque parcelle de mon corps fut recouvert par le sien, j'appréciai sa chaleur sur moi, d'une façon nouvelle et ô combien érotique. Nous nous regardions quelques secondes, tous les deux déjà consumés par le désir. Le sentir aussi dur contre moi m'impressionna légèrement et j'ajustai ma position à la sienne.

En appui sur ses coudes, Edward me caressait doucement le visage attendant comme un signe de ma part qui ne tarda pas. Lentement, je remontai mes jambes autour de lui et c'est sans difficulté qu'il glissa à l'intérieur de moi et nous arrachant à tous les deux un soupir de soulagement. Trop longtemps j'avais oublié cette sensation, mais aujourd'hui tout revenait comme un boomerang. Alors que nous commencions à bouger lentement en rythme, à la recherche de ce plaisir qui nous montait au cerveau, je réalisai qu'Edward avait été le seul à me mettre dans cet état. Il avait été la seul à provoquer ces sensations en moi. Comme si à chaque fois qu'il poussait un peu plus à l'intérieur de moi, je quittai mon corps et ce monde pour entrer dans cet univers purement érotique et sensoriel. En symbiose parfaite. Mon corps avait été modelé par le sien il y a cinq ans et jusqu'ici je n'avait plus retrouvé ces sensations. Aujourd'hui j'avais l'impression de revenir aux sources, de rentrer chez moi.

Ses mains entourèrent mes hanches pour que j'imprime un mouvement légèrement plus soutenu qui n'était pas sans me déplaire. Il se redressait sur les genoux, me détaillant de plus haut. Nous gardions toujours un contact visuel. Je ne voulais pas fermer les yeux, je voulais rester avec lui. Toujours allongée, les fesses légèrement surélevées, je pouvais sentir au plus près les allers-et-venues d'Edward. C'était parfait, nouveau et tellement bon. Ajoutez à cela, sa main qui voyageait de mes seins au creux de mon cou pour finir par englober ma cuisse, et je perdais toute notion de la réalité. Malgré tout, dans cette position nous étions trop éloignés. Je le voulais tout contre moi.

Je me redressais à mon tour, Edward m'aidant à m'assoir sur ses cuisses. Ce changement de position nous surprit tous les deux. Mon nez frôla le sien quand il me souriait et m'embrassait à nouveau. Je lui imposais mon propre rythme à présent. Edward referma ses bras autour de moi et son souffle mourut dans mon cou quand j'ondulai encore plus rapidement sur lui. Maintenant nos gémissements s'entremêlaient, erratiques, effrénés à l'image de nos deux corps dansant ensembles. Jamais je n'avais pris un tel plaisir à faire l'amour. Jamais. Le sentir évoluer en moi était la sensation la plus libératrice du monde. Nous accélérions encore, sentant la fin approcher.

- Oh Bella … Souffla-t-il douloureusement dans mon cou. J'en peux plus...

Ses mains se crispèrent dans mon dos, elles englobèrent délicatement mes fesses pour l'aider à s'enfoncer plus profondément en moi.

- Encore … Gémis-je dans sa bouche avant de capturer de nouveau sa langue. Encore … Oui.

Puis une déferlante de plaisir explosait dans mon bas ventre. Je rejetai la tête en arrière en la sentant vibrer dans tout mon corps et j'exultais enfin dans une plainte de plaisir. Edward accompagna mon geste en maintenant mon corps tremblant contre lui. Jamais on ne m'avait fait l'amour de cette façon.

- Je t'aime. Souffla-t-il au creux de mon oreille.

Les yeux clos, je souriais et agrippais sa nuque pour bouger un dernière fois sur lui dans un rythme soutenu. Quelques instants plus tard je le sentis se raidir autour de moi, me serrant d'avantage et sa voix s'éleva dans la chambre, tout comme je l'avais fait un peu plus tôt.

Après ça, nous restions dans la même position, reprenant notre souffle en silence mais sans jamais se séparer. Finalement, Edward guida mon corps épuisé avec lui et nous allongea. Il ramenait les couvertures sur nous, je le regardai simplement faire en me demandant encore si tout ça c'était vraiment produit. Il m'attira contre lui et je me calais sur son torse sans la moindre protestation. C'était comme si nous ne pouvions plus nous détacher l'un de l'autre. Nous avions encore besoin de ce contact permanent entre-nous pour nous sentir vivant.

Nous ne parlions pas. J'appréciais simplement la sensation de sa main caressant mes cheveux pour finir sur le bas de mes reins, j'appréciais de pouvoir le toucher comme je le faisais. J'aimais entendre son cœur battre et j'aimais humer l'odeur si masculine de sa peau.

Ce bruit sourd me berçait jusqu'à ce que je m'endorme, sans même m'en rendre compte, simplement allongée sur son torse.

« Abandonnez tous vos sens au plaisir, qu'il soit le seul dieu de votre existence et c'est à lui seul qu'une jeune fille doit tout sacrifier car rien à ses yeux ne doit être aussi sacré que le plaisir » - Hurricane.

***

[38/ Glosoli – Sigur Ros]

POV EDWARD

Je n'avais que très brièvement somnolé. Comme si tout mon être m'avait hurlé de rester éveillé pour admirer ce spectacle. Elle était là, recroquevillée sur elle-même, endormie à mes côtés. J'avais encore du mal à y croire. Tout paraissait si parfait, si paisible comparé à la déferlante de chaos qui s'était abattue sur nous ces dernières semaines. Comme pour vérifier que je ne rêvais pas, je posais ma main sur son épaule découverte. Sa peau était douce comme le satin. Je l'effleurai à peine de peur de la réveiller mais mes mains n'étaient toujours pas rassasiées de pouvoir la toucher. Au vu des sensations que cela provoquait chez moi, j'espérais qu'elles ne le soient jamais.

A mesure que je voyageai sur sa peau, de son épaule à son bras, des courbes de sa taille à l'arrondi parfait de ses fesses, je repoussais les couvertures qui la cachaient à ma vue. La lumière de l'extérieur, arrêtée par les rideaux pendus à ma fenêtre, se contentaient de jouer sur elle par petites touches de lumières scintillantes et éphémères. J'étais subjugué par ce genre de détails, comme la façon que son corps avait de se soulever régulièrement à chacune de ses inspirations ou encore le plis délicats de ses mèches de cheveux bruns qui lui tombaient devant le visage. Pour la première fois de ma vie je me sentais complet. Serein. L'image de ma main caressant ses courbes féminines s'insufflait en moi, je souriais. J'étais apaisé. J'avais enfin trouvé ma raison d'être. J'étais animé d'une force nouvelle, comme si rien ne pouvait m'atteindre à présent.

Quand l'effet du froid faisait réagir sa peau et que je la sentie frémir sous mes doigts, je tirai à nouveau les couvertures sur elle. Doucement, Bella ouvrait les yeux. Je fus la première chose qu'elle vit en émergeant de son sommeil. Mon cœur eut un raté quand elle me regarda. Elle n'avait pas l'air certaine d'être éveillée. Comme pour lui prouver le contraire, j'attrapai délicatement sa main sous la couverture et elle resserrait immédiatement ses doigts autour des miens.

- Tu es là. Souffla-t-elle sans y croire.

J'eus un pincement au cœur en pensant à cette autre fois où elle avait dû se réveiller seule par ma faute. Ma gorge se serra. Comment pouvait-elle encore penser qu'aujourd'hui, j'aurai pu partir? C'était physiquement impossible.

- Je ne vais nulle part. Répondis-je doucement en entourant sa joue.

Mais Bella peinait encore à me croire. Je pouvais lire le doute dans ses yeux. Alors tout ce que je trouvai à faire c'était d'embrasser délicatement son front en essayant d'y insuffler tout ce que je pouvais ressentir pour elle. Pour qu'elle n'ait plus jamais peur de se réveiller seule.

Bella lâcha un long soupir et vint caler son petit corps contre le mien, son bras m'entourant. Sa tête vint se poser dans mon cou et je la serrai d'avantage contre moi, pour la prendre dans mes bras. Elle tremblait malgré tout. Comme si elle venait enfin d'assimiler le fait qu'elle pouvait lâcher prise et oublier ces cinq dernières années. Je l'enlaçai au plus près et Bella finissait par s'allonger complètement sur moi, m'obligeant ainsi à m'allonger sur le dos.

Nous retrouvions ce contact idyllique de nos deux corps nus, l'un contre l'autre. C'était tout ce dont nous avions besoin. Très vite, je retrouvai ses lèvres. Très vite elle capturait ma langue. Très vite nous retrouvions cette euphorie qui nous avait animé plus tôt. Jamais je ne pourrai être rassasié d'elle.

Edgar Allan Poe disait « Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis », aujourd'hui j'avais enfin l'impression de rêver éveiller.

Je la faisais délicatement passer sous moi pour entrer en elle et lui faire l'amour encore et encore …

Pendant des heures peut-être. Le temps n'avait vraiment plus aucune emprise sur nous.

***

A bout de souffle et complètement épuisés, Bella et moi retombions sur mon lit pour reprendre notre souffle. Jamais je n'avais vécu de chose si intense avec qui que se soit et plusieurs fois de suite qui plus est. C'était simplement divin. Le paradis sur terre.

- Wooa ! ça va? Lui demandai-je en reprenant mon souffle.

Pour toute réponse, elle se mit à rire. Comme le rire d'une petite fille qui venait de faire une bêtise. C'était plus qu'adorable.

- Je suppose que ça veux dire oui. Riais-je à mon tour.
- Quelle heure il est? Me demanda Bella en repoussant les cheveux collés sur ses tempes.
- Presque 13h00. Lui souris-je.
- Hum, c'est pour ça. Lança-t-elle en caressant son estomac.
- Tu as faim?
- Un peu oui. M'avoua-t-elle gênée.
- Moi aussi. Répondis-je simplement avant de me ruer sur son cou à nouveau.
Son rire vint me chatouiller les oreilles.
- Quoi encore?!
- Ça ne prendra qu'une minute. Lui assurai-je en lui mordillant l'oreille.
- Edward Cullen, vous êtes un vilain garçon. Lança-t-elle en riant toujours.
- C'est toi qui me rend comme ça. Répondis-je en l'embrassant rapidement.
- Comme quoi?
- Extatique. Euphorique. Complètement fou. Choisis. Souris-je.
Bella déposa un baiser léger sur mes lèvres avant de balayer mes cheveux.
- Tu me fais le même effet. Souffla-t-elle sur mes lèvres en m'électrisant complètement. Mais j'ai aussi besoin de choses plus pragmatiques comme, de la nourriture, de l'eau et peut-être bien une douche, ça ne serait pas du luxe ! Plaisanta-t-elle.
- Humm, d'accord. Lançai-je, feignant la déception. Je devrai abandonner pour un temps (ma main remonta lentement le long de son ventre jusqu'à sa poitrine) ces magnifiques seins (je les embrassais l'un après l'autre, faisant réagir sa peau au passage), ses hanches parfaites (je me redressais pour entourer ses hanches tout en détaillant attentivement leur parfaite symétrie), ces cuisses … Hum (je m'attardai encore un peu plus à les caresser) délicates et ces fesses …

Quand mes mains allèrent se loger autour de ses fesses, Bella soulevait instinctivement le bassin pour me laisser plus de prise. Je la surprenais à se mordre légèrement la lèvre inférieure quand ses yeux se fermaient pour laisser place à un plaisir entièrement sensoriel.

- Délicieusement rebondies. Finis-je, un sourire narquois sur le visage.
Elle remonta rapidement jusqu'à moi pour m'embrasser fougueusement.
- Ok, tu m'as convaincue. Les besoins vitaux peuvent attendre. Lança-t-elle avec hâte avant de se jeter de nouveau sur mes lèvres.

Mon rire mourrait déjà dans sa bouche quand je l'allongeai de nouveau sur le lit pour la couvrir de baisers coquins. Bella gloussait parfois quand j'atteignais des zones sensibles sur sa peau que je caressais, mordillais et massais en douceur.

D'un coup, Bella se raidissait.

- Qu'est-ce qu'il y a? M'inquiétai-je en me détournant une seconde de sa jambe.
- T'as pas entendu un bruit? Chuchota-t-elle en se redressant sur ses coudes.

Je tendis l'oreille un instant mais n'entendis aucun son suspect. Aussi je remontai jusqu'à elle qui avait toujours les yeux rivés sur la porte de ma chambre.

- Mais non, t'as rêvé. Lui soufflai-je à l'oreille en reprenant mon exploration de son corps.
- T'es sûr?

Je saisissais délicatement son menton pour la ramener à moi et l'embrassais avec passion, violant déjà la barrière de ses lèvres pour prendre sa langue en otage.

- Convaincue? Souris-je.
- Je signe où? Sourit-elle légèrement étourdie.

J'allais l'embrasser à nouveau quand …

- Ed' t'es là?! Appelait la voix de Jasper déjà à mi-chemin dans le couloir.

Bella et moi sursautions, fixant immédiatement la porte et les pas de Jasper qui se rapprochaient dangereusement.

- T'as fermé à clé? Me souffla Bella, paniquée à présent.
- Quoi? Tu crois vraiment que j'ai pensé à ça?! Chuchotai-je dans le même état.
- J'ai pris ton courrier ! Continuait Jasper. Comment ça c'est passé avec Bel…
- Non Jazz ! N'entre pas ! Lui criai-je.

Malheureusement un peu tard. J'eus juste le temps de nous recouvrir avec la couette avant que Jasper n'ouvre la porte de ma chambre, le courrier à la main.

- Oh mon dieu ! Lança-t-il en faisant tomber toutes les enveloppes par terre.

Il eu juste le temps de nous voir tous les deux sur le lit dans une position assez approximative, Bella se cachant derrière mon dos et moi cachant simplement mes attributs masculin, avant de refermer la porte. Ensuite nous n'entendions plus rien pendant quelques secondes. Il devait certainement être pétrifié derrière la porte tout comme nous l'étions sur le matelas.

J'allais prendre la parole quand il re-rentrait dans la chambre et se cachant les yeux avec une main et fouillant le sol de l'autre à la recherche de son courrier.

- Désolé. Souffla-t-il simplement avant de ressortir de la pièce.
Encore une fois, un silence gêné s'en suivit jusqu'à ce que ...
- Je voulais savoir si tout c'était bien passé avec Bella … Apparemment, oui. Ricana-t-il.
- Jazz … Grondai-je en serrant les dents.
- Oh quoi?! Lança-t-il toujours derrière la porte. Depuis le temps qu'on attendait ça !
- Casse-toi ! Criai-je en sentant le malaise de Bella passer à travers moi.

Nous l'entendions ricaner d'avantage quand je me retournai pour constater que Bella était rouge comme une pivoine. Je lui caressai doucement le visage en lui lançant un sourire désolé.

- Qu'est-ce qu'on attendait depuis longtemps? Chantonna la voix de ma sœur dans le couloir.
- C'est pas vrai... Soupirai-je en retombant lourdement sur le dos, les mains sur le visage.
- Alice. Chuchota Bella en grimaçant.
- De mieux en mieux. Soufflai-je à travers mes mains.
- Et si on allait à la patinoire cet après-midi. Lança Jasper en essayant apparemment d'éloigner ma sœur de ma chambre.

Je mettais ma main sur la bouche de Bella en lui faisant signe de rester silencieuse. Avec un peu de chance, nous pourrions préserver le peu de dignité qu'il nous restait.

- Mais je croyais qu'on devait voir un film ici. Boudait celle-ci. Tu changes toujours d'avis à la dernière minute Jasper, j'en ai assez.

Je levai les yeux au ciel et Bella ne pu s'empêcher de glousser devant les frasques de son amie.

- Oui, oui, je sais mon amour, bataillait Jasper, et je te jure que ça sera la dernière fois mais, j'ai VRAIMENT envie de patiner.
- Bon d'accord. Soupira-t-elle.
Je soupirai en croyant d'ouragan Alice évité de justesse.
- Mais je vais d'abord dire bonjour à Edward.
Mais c'était mal la connaître.
- Il est pas là ! Répondait rapidement Jasper alors que j'imaginai déjà Alice le dépasser et se rapprocher dangereusement de ma porte.
- N'importe quoi, je t'ai entendu lui parler tout à l'heure. Riait Alice.
- Oui mais là il fait …. La sieste. Rétorquait mon colocataire à court d'idée.
- La sieste? Répétait Alice sceptique.
- C'est ça la sieste. Il fait dodo …
Ensuite il gloussait comme un débile.
- Un groooss dodo ! Surenchérissait-il.
Bella se frappait le front devant les stupidités que débitait Jasper.
- Jazz' … Qu'est-ce que tu me caches. C'est quoi ce sourire? Est-ce qu'Edward s'est encore coincé le petit bout dans sa braguette? S'inquiétait Alice. Parce qu'à 14 ans ça lui est arrivé et on a dû aller aux urgences !

Je restai bouche bée. A cet instant, et sentant les yeux de Bella rivés sur moi, j'aurai voulu disparaître de la surface de la terre.

- Le petit bout … Se moqua Bella en explosant de rire dans ses mains pour camoufler le bruit.
- Oh c'est bon ! Chuchotais-je en lui lançant un oreiller sur la tête.
Elle l'utilisait pour étouffer ses rires qui ne firent que s'amplifier.
- Jasper. Dis moi ce qu'il se passe? Continuait Alice.

Nous n'entendions plus que des murmures ensuite et je savais, tout comme Bella, que ça n'était pas bon signe.

- Oh c'est pas vrai ! Oh mon dieu ! J'arrive pas à y croire ! S'extasia ensuite Alice.
- Ça y est, on est foutus... Lançai-je à Bella qui se cachait déjà sous les couvertures.
- Je … Mon Dieu ! Je suis tellement contente pour vous les enfants ! Je vous sauterais dans les bras si vous n'étiez pas tout nus là-dedans... Berrkkk !
- Allez, il faut y aller maintenant Alice. Riait Jasper en essayant de l'entrainer vers la sortie.
- Attend ! Ce soir repas chez Rosalie et Emmett vous deux ! Hurla-t-elle.
- Alice, on est juste derrière la porte, on t'entend ! Criai-je à mon tour.
- Tu viendras?
- Oui ! Lançai-je agacé.
- Et toi Bella? Insista ma sœur.

Bella ne savait même plus si elle devait parler ou rester silencieuse à présent. Peut-être croyait-elle encore que notre petit secret pouvait-être sauvé.

- Bella Swan ! Grondait-je Alice. Je sais que tu es là-dedans ! Répond-moi !
Bella sortit de sous les couvertures en soupirant.
- Oui je serai là Alice ! Lança-t-elle agacée.

Nous entendions Alice applaudir frénétiquement dans ses mains en sautillant sur le parquet.

- C'est Génial. S'extasiait-elle.
- J'ai posé ton courrier dans la cuisine! M'informait Jasper.

Puis la porte de l'appartement se refermait. Je me retournais vers Bella en espérant qu'elle apprécie encore ma famille après cette épisode digne d'un mauvais sitcom.

- C'est pas très romantique tout ça. Je suis désolé.
Elle se hissait jusqu'à moi pour s'assoir sur mes genoux.
- C'est pas grave, il fallait bien qu'ils l'apprennent un jour. Me sourit-elle.
- Comme ça? Grimaçai-je.
- Peu importe, rit-elle en se serrant contre moi, tout va bien, je t'assure. Tout est parfait.

Nous restions un moment blottis l'un contre l'autre avant que mon estomac ne manifeste sa présence entre nous deux. En même temps nous baissions les yeux sur nos ventres avant de relever les yeux en souriant.

- Petit déjeuner? Proposai-je.
- J'ai cru que tu me le proposerai jamais ! Lança-t-elle en se précipitant vers le couloir, enfilant mon t-shirt ramassé au passage.

J'enfilai un pantalon de jogging avant de la suivre. Bella avait déjà la tête dans le frigo quand j'arrivais dans la cuisine. Je ne pu m'empêcher de sourire à la vue de son petit postérieur se dandinant joyeusement devant les étagères du réfrigérateur. Comme pour ne pas qu'elle s'arrête, j'allumais la radio et l'observais vider mon frigo et mes placards.

[39/ Back for you – Ben l'Oncle Soul]

- Il y a des poêles ici? Demanda-t-elle en croquant déjà dans un morceau de fromage.
- Le placard de gauche, tout en haut. Lui indiquai-je en croisant les bras.

Je la regardais se débattre pour attraper la poêle dans ce placard bien trop haut pour elle. A mesure qu'elle se hissait sur la pointe des pieds et tendait le bras pour essayer d'arriver à ses fins, ses fesses se découvraient légèrement. Même dans les moments les plus banals de la vie, Bella était incroyablement sexy. Elle aurait ma peau un jour …

N'y tenant plus j'avançais jusqu'à elle et ramenait son dos contre mon torse, ma main se posant sur son ventre. Je la sentis frémir en retrouvant le contact de mon corps contre le sien. J'embrassai délicatement son cou en attrapant la poêle pour elle.

- Merci. Souffla-t-elle en rejetant la tête en arrière pour déposer un léger baiser sur mes lèvres, avant de s'échapper de mon emprise pour aller vers la gazière.
- Qu'est-ce que tu vas nous faire de bon?
- Vu ce que j'ai à disposition, une omelette je pense.

Pendant qu'elle cassait les œufs pour les battre dans un saladier. J'examinai mon courrier sur le comptoir. Une enveloppe attira particulièrement mon attention. Elle provenait de l'université: Mes résultats.

J'eus un moment d'appréhension en ouvrant l'enveloppe. Lentement je dépliai la feuille soigneusement. Immédiatement, je cherchais la ligne de l'économie. Je fermais les yeux une seconde avant de porter mon regard sur la colonne de droite pour connaître la note …

- B … Soufflai-je à moi-même.

J'avais obtenu un B à cet examen. C'était certes une bonne note, la meilleure que je n'avais jamais eu dans cette matière d'ailleurs mais, ça n'était pas suffisant pour sauver mon année. Malgré tous mes efforts, j'étais recalé … Une fraction de seconde, tous mes problèmes me submergeaient à nouveau.

- Qu'est-ce que c'est? Demandait Bella en arrivant derrière moi pour lire par dessus mon épaule.

Rapidement je cachais mes résultats en dessous de la pile de courrier et saisissais la première enveloppe qui me tombait sous la main.

- Une invitation apparemment. Répondis-je en lui faisant face.
- Une invitation à quoi? Demanda-t-elle curieuse.

J'examinai le carton d'invitation en papier glacé alors que Bella me mettait délicatement un morceau de fromage dans la bouche pour m'embrasser ensuite et retourner surveiller la cuisson de notre déjeuner.

- Pour les 25 ans de mariage de mes parents. Souris-je en essayant tant bien que mal de ne plus penser à ce B.

Pas aujourd'hui. J'aurai bien le temps de m'en soucier demain. Aujourd'hui, je ne voulais penser qu'à elle. Qu'à … Nous. Cette révélation me redonna le sourire. Nous étions « Nous » maintenant.

- 25 ans déjà. Lança Bella en revenant vers moi pour regarder l'invitation.
J'en profitai pour la serrer contre moi, l'emprisonnant dans mes bras.
- C'est à Port Angeles dans deux semaines. Tu viendras? Demandai-je.
- Moi? Lança-t-elle surprise.
- Regarde, dis-je en lui indiquant la petite case, je peux être accompagné par un « +1 ».
- Tu veux que je sois ton +1? Sourit-elle. Devant tes parents?
- Humm, fis-je semblant de réfléchir, j'aurai bien demandé à Jasper mais je pense qu'Alice m'a devancé alors … En dernier recours, je peux emmener ma petite-amie. Souris-je.
- Ta quoi? Sourit-elle.
- Tu as très bien entendu. Soufflais-je en posant mon front contre le sien.
- Mais j'aime te l'entendre dire. Chuchota-t-elle en fermant les yeux, se laissant bercer dans mes bras. Ça paraît si … Surréaliste.
Je reculai légèrement pour prendre son visage entre mes mains.
- C'est pourtant ce que tu es non? Demandai-je timidement. Ne me dis pas le contraire maintenant s'il-te-plait, ça me tuerait.
Bella se contenta de m'embrasser doucement en s'agrippant à ma nuque.
- Je le suis. Souffla-t-elle. Ta petite-amie... Je crois que ça va me faire de l'effet pendant un moment. Sourit-elle sur mes lèvres.
- Je comprend ce que tu ressens. C'est la même chose pour moi tu sais. Je t'attend depuis si longtemps. Lui avouai-je, les yeux clos.
- Tu ne me battras jamais là-dessus. Dit-elle encore plus bas. Moi ça fait cinq ans que je t'attend.

Le souvenir de ce lourd passé me fit l'effet d'une bombe et j'ouvrais les yeux immédiatement pour constater que Bella me sourirait gentiment. Elle passait doucement sa main sur mon front et cette petite ride qui s'était formée entre mes deux sourcils. Comme si elle avait voulu effacer toute trace de ma culpabilité.

- Tout va bien. Souffla-t-elle sur mes lèvres. Tout va bien.

Alors pour chasser ce sentiment, je la serrai d'avantage contre moi et me noyais dans son cou. Bella se contenta de me bercer doucement dans ses bras. Ensuite elle reculait pour retirer les œufs du feu. Elle déposait l'omelette dans une assiette et je sortais deux fourchettes du tiroir sur lequel j'étais appuyé.

Bella se hissait sur le comptoir, ses jambes fines ballotant dans le vide et pendant un moment nous mangions en silence. Du moins, nous ne parlions pas avec des mots. Mais les regards et les sourires que nous échangions étaient tout aussi parlants, si bien que la frénésie me reprenait.

Lentement j'allais me placer entre ses jambes, debout devant elle. Bella me souriait malicieusement en prenant une autre bouchée d'omelette, gardant sa fourchette dans la bouche plus de nécessaire. Quand mes mains remontèrent de ses cuisses, à ses hanches en dessous mon t-shirt (qu'elle portait mieux que moi sur le moment), une lueur espiègle éclairait ses yeux et ses joues se rosirent légèrement. Alors je faisais courir mes doigts sur sa peau pour finir par caresser délicatement ses fesses. Cette lueur dans ses yeux s'intensifia encore mais, l'air de rien, elle me tendait sa fourchette. Sans la quitter des yeux, j'attrapai le dernier morceau d'omelette et l'avalai doucement.

- Délicieux. Lui souris-je.

***

POV BELLA

Et Edward finissait par m'achever avec ce sourire en coin dont lui seul avait le secret.

- Tu parles toujours de l'omelette là? Demandai-je subjuguée par son regard posé sur moi et ses mains qui se faisaient déjà plus pressantes sur mon corps.
- Hum ... Soupira-t-il longuement en fixant un point imaginaire sur moi, avant de remmener mon bassin plus en avant, m'arrachant un gémissement de surprise.

Ce regard posé sur moi … C'était incroyablement sexy, je me retenais ne pas lui hurler de me prendre tout de suite. Et quand ses mains remontaient sur le bas de mes reins, je m'enflammais littéralement.

- Je ne suis pas sûr … Finit-il par m'avouer.

Alors une de ses mains se libérait pour se poser sur ma joue et Edward m'embrassait fougueusement. Mon instinct me dictait à présent mes gestes. Je m'accrochai désespérément à sa nuque, mon corps épousant parfaitement le sien. Nous tremblions tous les deux de désir.

Rompant notre étreinte, ses mains remontèrent le long de mon ventre jusqu'à ma poitrine avant de redescendre lentement jusqu'à mes hanches. Pendant tout la manœuvre j'avais fermé les yeux pour apprécier la douceur de ses caresses et leur sensualité. Quand je revenais à moi, mon t-shirt passait au dessus de ma tête et Edward ramenait doucement mon corps nu contre le sien. Mes jambes se refermèrent d'elles même autour de ses fesses et je pouvais déjà le sentir dur contre moi. Un instant nous nous regardions simplement. Nos regards étaient en feu. Je reprenais mon point d'encrage autour de sa nuque et posais mon front contre le sien quand lui me caressait les cheveux. Très vite nos deux souffles reprirent de l'intensité et, les yeux clos, nous recherchions instinctivement la bouche de l'autre. Nos lèvres ne mirent pas longtemps à se retrouver. Nous échangions un long baiser suave et passionné. Sa langue jouant contre la mienne, la capturant, la possédant …

Je n'avais jamais rien vécu d'aussi puissant, c'était comme s'abandonner complément pour mieux renaitre. Il n'existait aucune sensation comparable à celle-ci. Sa bouche descendait explorer ma poitrine qu'il massait par la même occasion et lentement, je faisais descendre son pantalon m'aidant de mes pieds pour le faire tomber autour de ses chevilles. Edward relevait la tête pour me regarder. Nos deux corps l'un contre l'autre, sans barrières de tissus pour les séparer étaient plus que prêts pour se retrouver.

Dans un mouvement de rein rapide, Edward me pénétrait et je rejetais la tête en arrière en appui sur mes bras pour me soutenir. Il commençait à bouger en moi, nos gémissements emplissant déjà la cuisine. D'une main il ramenait mon visage vers lui quand l'autre maintenait ma hanche pour lui imposer son rythme. Quand nos regards se rencontrèrent à nouveau, tout s'intensifiait. Lire des ses yeux le plaisir que je pouvais lui donner me donnait l'impression d'être la chose la plus importante à ses yeux et c'était réciproque. Jamais je n'aurai cru atteindre un tel niveau de connexion un jour, avec personne. Pourtant la preuve était là devant mes yeux. Edward resserra ses mains autour de mes cuisses, s'enfonçant d'avantage en moi. Sa tête vint se poser dans mon cou et je m'agrippais encore plus à lui, griffant ses épaules sans même m'en rendre compte.

Cette vague de plaisir intense me reprenait et quand j'arrivai aux limites de mon plaisir, le sentant progressivement m'envahir, mes ongles s'enfoncèrent dans son dos et ça ne sembla pas lui déplaire car, quelques instants plus tard Edward atteignait l'orgasme à son tour.

Il souriait contre ma bouche en essayant de discipliner cette masse de cheveux sur ma tête. En même temps nous ouvrions les yeux et je ne pu m'empêcher de glousser comme une adolescente.

- T'es adorable. Chuchota-t-il près de mon visage dont il embrassait chaque parcelle.
- Parce que je rigole comme une idiote? Souris-je.
- Parce que tu es heureuse. Répondit-il sérieusement.

Un instant je ne su quoi dire, me contentant d'apprécier la profondeur de ses yeux verts posés sur moi. Ils étaient tellement intenses que j'avais l'impression d'être hypnotisée. Edward aurait pu faire ce qu'il voulait de moi. Finalement il se baissait pour se rhabiller et j'arrivais de nouveau à réfléchir.

- Je devrais aller prendre une douche. Soufflai-je en avalant difficilement ma salive.
- Vas-y, je vais ranger la cuisine.
- Tu ne me rejoins pas? Lançai-je malicieusement en me rapprochant encore. J'aurai besoin de quelqu'un pour me savonner le dos tu sais.

Il rit et ses mains vinrent attraper mes hanches pour me soulever et m'embrasser. Ensuite, lentement mes pieds retrouvèrent le sol froid. Je relevai la tête pour le voir et Edward m'embrassait délicatement en me berçant contre lui. Alors que je reculais pour aller dans la salle de bain, il ajoutait dans un sourire :

- Je te rejoins dans une minute.

Je lui rendais un sourire satisfait, disparaissant dans le couloir en sautillant. J'étais euphorique … Je me demandais si cet état pouvait-être permanent. Je l'espérais en tout cas.

***

POV EDWARD

Quand j'étendis l'eau couler dans la salle de bain, je fouillai le sol du regard pour ramasser le courrier que nous avions certainement fait tombé par terre sans nous en rendre compte. Quand je soulevai mon t-shirt, celui que j'avais arraché à Bella, un sourire apparaissait sur mon visage. Une chose était certaine, je ne porterai plus jamais ce t-shirt de la même façon. Puis mes yeux se posèrent à nouveau sur cette feuille de papier pliée en trois. Cette fois je ne souriais plus. Je la ramassais avant de me relever et regardait de nouveau cette petite lettre qui pourtant allait avoir des répercutions énormes sur mon avenir : B.

Je soupirai en regardant à nouveau vers le couloir. Je ne savais pas encore exactement ce que cela voulait dire pour moi, je n'étais pas près à en parler à qui ce soit pour le moment. Pour le moment j'aurai voulu oublier ma vie, oublier cette lettre et ses répercutions, je ne voulais penser qu'à elle.

J'avais rangé cette lettre dans mon blouson accroché derrière la porte. Quand je m'apprêtais à aller rejoindre Bella dans la douche, on frappait trois coups légers à la porte. Au départ, j'hésitais à ouvrir, plus tenté par ce qui se passait en ce moment même dans ma salle de bain mais on frappait à nouveau. Je soupirai avant de me décider à ouvrir la porte. Mon estomac se noua quand je découvrais la personne qui se tenait sur mon palier.

- Julia...
- Salut. Souffla-t-elle en rougissant.
- Qu'est-ce que tu fais là?
- Je … Je suis passé à la fac et j'ai vu que les résultats étaient affichés.

Tout mon corps se raidit et Julia dû le remarquer car elle n'ajouta rien. J'allais récupérer mon t-shirt dans l'appartement, sans l'inviter à entrer et revenait à elle immédiatement, l'empêchant ainsi de me suivre à l'intérieur.

- Je suis au courant. Répondis-je simplement.
- C'est pas si grave tu sais, tu referas ton année et alors? On est encore jeunes, tenta-t-elle, et puis je continuerai à te donner des cours si tu veux.
- Ouais, je sais pas on verra … Répondis-je alors que j'entendais que l'eau venait d'arrêter de couler.
- On verra? Répéta Julia. Qu'est-ce que ça veux dire? Demanda-t-elle méfiante.
- Ça veux dire que je ne suis pas sûr de continuer la fac d'accord. Répondis-je à voix basse en vérifiant machinalement derrière moi.
Julia fronça les sourcils comme si elle avait mal compris.
- T'es sérieux là?
- J'en sais rien ok. Je dis juste que je ne vais pas continuer à payer des frais de scolarité pour rater mon année de toute façon.
- Sur ce point on est d'accord mais, l'année prochaine …
- L'année prochaine on verra d'accord. Je commence à en avoir marre d'avoir toujours des fins de mois difficiles et pas d'assurance de résultats derrière.
- Si tu abandonnes maintenant tu auras jeté l'argent par les fenêtres.
- Je peux au moins sauver le peu qu'il me reste. Sans vouloir te manquer de respect, on a pas tous un père à Wallstreet.
- Arrête. Ton père est médecin, il pourrait très bien …
- Julia, la coupai-je un peu fermement, arrête d'accord … Je ne veux pas m'occuper de tout ça maintenant.
- Bon … Très bien, souffla-t-elle visiblement déçue en réajustant son sac sur son épaule. Ça ne regarde que toi après-tout. Je trouve ça dommage c'est tout.
- Je m'en sortirai, ne t'inquiète pas pour moi.
- Je ne disais pas seulement ça par rapport à ton avenir …
Je la regardai sans comprendre.
- Je trouve ça dommage parce que la fac me donnait une bonne excuse pour te voir. Ajouta-t-elle en baissant les yeux.

Que répondre à ça? Je n'avais vraiment pas envie de m'aventurer sur ce terrain avec Bella qui pouvait sortir à tout moment de la salle de bain.

- Tu ne m'as pas rappelé en rentrant la semaine dernière. Continua Julia. J'imagine que …
- Julia, la coupai-je, je suis désolé. J'ai eu pas mal de choses en tête à mon retour et je n'ai pas pensé à t'appeler.
La déception que je pouvais lire sur son visage me fendit le cœur.
- J'allais le faire, je te jure mais tout s'est précipité et aujourd'hui …

J'arrêtai de parler en voyant les yeux de Julia s'agrandir en fixant un point par dessus mon épaule. J'arrêtai de respirer avant de me retourner pour confirmer mes craintes. Bella se tenait là, immobile dans mon salon, ses cheveux coulants encore sur une chemise qu'elle venait sûrement de m'emprunter. Aussi bien elle que Julia étaient pétrifiées et moi j'étais au milieu, cherchant à n'en blesser aucune.

- Précipité hum... Souffla Julia, un sourire nerveux déformant son visage. Je vois ça…
- Julia, lançais-je gêné, j'aimerai te dire que ça n'est pas ce que tu crois mais c'est faux alors…
- Tu n'as pas à te justifier Edward, me coupait-elle aussi gênée que moi, je savais très bien où tu en étais par rapport à tout ça alors… Je crois que… Je vais simplement… M'en aller.

Avant que je ne puisse dire quoique se soit, Julia se ruait sur l'ascenseur comme si elle avait voulu disparaître le plus vite possible. Dépité, je refermais doucement la porte mais avant que je ne puisse me retourner, deux bras entouraient délicatement ma taille.

Je fus surpris de trouver Bella juste derrière moi, j'aurais cru qu'elle serait furieuse de me retrouver entrain de parler avec Julia juste après ce que nous venions de partager. Comme si l'histoire devait se répéter sans cesse. Mais au contraire, elle me serrait contre elle et déjà je sentais un poids en moins sur mes épaules.

Lentement je me retournais pour lui faire face et l'enlacer à mon tour. Ses mains trouvèrent automatiquement mon torse en dessous de mon t-shirt, comme si instinctivement nous avions toujours besoin de nous toucher pour vérifier que tout ça était bien réel : une réaction épidermique.

- Je suis désolé… Commençai-je avant qu'elle ne m'arrête d'un doigt sur la bouche.
- Rattrape-la.
- Quoi? Demandai-je surpris. Mais… Non. Je vais pas te laisser seule.
- Edward. Je ne vais nulle-part. M'assura-t-elle. Je sais ce que ça fait d'être à sa place et de te voir avec quelqu'un d'autre. Je ne souhaite ça à personne.

Je soupirai. Bien sûr qu'elle se reconnaissait en Julia. Pourquoi, quoi que je fasse, je devais faire souffrir quelqu'un ? Mais je m'étais promis de ne plus commettre les mêmes erreurs et ça commençait par mettre les choses au clair avec Julia.

- Je reviens vite. Lui assurai-je en l'embrassant rapidement avant de sortir sur le palier.

Alors je m'élançai vers les ascenseurs et par chance, Julia était toujours devant leurs portes.

- Julia. Soufflais-je en arrivant lentement vers elle, les mains dans les poches.
- Ce maudit ascenseur ne fait que me passer devant depuis tout à l'heure ! Il refuse de s'ouvrir. Pesta-t-elle en donnant un coup de pied dans les portes métalliques.
Je m'adossai au mur en attendant qu'elle veuille enfin me parler.
- Il est plutôt capricieux parfois c'est vrai … Répondis-je alors qu'elle fuyait mon regard.

La cloche de l'ascenseur retentit quand les portes s'ouvraient devant elle, résonnant dans le couloir. Julia ne bougea pas, les regardant ensuite se refermer lentement devant elle.

- Je n'aurai pas dû t'embrasser ce soir là, je suis désolé. J'ai conscience de t'avoir donné de faux espoirs.

Elle soupira et de décidait enfin à me regarder. Pendant un moment, elle ne dit rien et moi j'attendais simplement sa réaction avec une certaine appréhension. Julia croisa nerveusement les bras autour d'elle, comme pour se protéger et encore une fois, je retrouvais ces petits tics que Bella avait également. Ça me faisait encore plus mal pour elle.

- Je voulais y croire, mais je crois qu'au fond de moi je le savais déjà.
- Je n'avais pas prévu que tu le découvres comme ça.
- Tu ne m'aurais jamais rappelé.
- Pas aujourd'hui en tout cas mais, pour être sincère, je ne m'attendais pas du tout à ce que ma journée tourne ainsi. Avouai-je.

Julia s'adossait au mur juste à côté de moi et pendant une seconde, nous fixions tous les deux le mur opposé.

- Tu … Hésita-t-elle un instant. Tu dois être heureux.
Je lui souriais avant de répondre.
- C'est un euphémisme.
- Elle a de la chance. Tu le mérites. Tu es quelqu'un de bien Edward Cullen.
Un rire amer m'échappait.
- Tu serais surprise des bêtises que j'ai pu faire. J'ai encore des choses à me faire pardonner.
- Je suis sûre qui si elle est dans ton appartement à l'heure actuelle, c'est que tu es sur la bonne voix. Me sourit Julia.

Je regardai la porte de chez moi plus loin dans le couloir, en imaginant Bella à l'intérieur.

- Disons que nous sommes … sur le fil du rasoir pour le moment je pense.
- Quelle relation naissante ne l'est pas?

Mes yeux retrouvaient les siens et je pu y lire une profonde sincérité. C'était Julia, elle avait une vision bien à elle de la vie et c'est ce que j'appréciai chez elle. Impossible de lui mentir.

- Je suis toujours ton ami tu sais, fac ou pas fac. Tu m'as aidé à traverser une période délicate sans même t'en rendre compte.
- Amis hum, sourit-elle tristement, c'est mieux que rien.
- Je comprendrai si tu ne veux pas de cette amitié. Je suis bien placé pour le comprendre, crois-moi.

Julia sembla réfléchir un instant, puis un sourire apparu sur ses lèvres et elle me donna un léger cou d'épaule.

- Tu ne t'en sortirai pas sans moi Cullen.
Je me contentais de rire légèrement.
- Redescend sur terre, c'était juste un béguin. Je m'en sortirai facilement.
- Je te fais confiance. Souris-je.
Julia appelait une nouvelle fois l'ascenseur.
- Je te vois plus tard. Peut-être avec Bella qui sait? Je suis curieuse de la rencontrer, je suis sûre que c'est une fille géniale.
- Mieux que ça. Souris-je alors que les portes s'ouvraient et que Julia entrait dans l'ascenseur.

J'eus le temps de lui faire un signe de main avant que les portes ne se referment. Un moment je restais devant les portes closes en remerciant le ciel que Julia soit quelqu'un d'aussi calme et compréhensif. J'étais certain qu'elle rendrait un homme plus qu'heureux un jour. C'était une fille extraordinaire.

Quand je retournais dans l'appartement, je ne trouvai pas Bella dans le salon. Machinalement j'allais dans ma chambre et la découvrais allongée sur mon lit, toujours dans ma chemise. En me voyant, elle me sourit. J'allais m'allonger au dessus d'elle. Je la regardais en silence et caressais simplement son visage fin quand elle passait sa main dans mes cheveux. Ces gestes simples avaient le don de me remplir de joie.

- Tu sais que tous mes vêtements te vont mieux qu'à moi? Souris-je.
- Ça c'est parce que tu as une imagination trop développée. Ria-telle doucement.
- Tu insinues que je t'imagine nue là-dessous ? Lançai-je faussement outré en détachant les boutons de la chemise pour découvrir son corps. Elle portait des sous-vêtements blancs coordonnés. Bizarrement je n'avais pas fait attention a ce détail avant.
- Raté, je ne suis pas nue.
- Si tu crois que ça n'est pas tout aussi sexy, tu te trompes. Soufflai-je en embrassant doucement le galbe de sa poitrine.
- Comment ça s'est passé? Demanda-t-elle plus sérieusement.

Revenant à elle, je repoussais une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant de répondre.

- Bien je suppose. J'ai été sincère. Julia savait dès le départ qu'il n'y avait que toi qui comptais.

Bella ne répondit rien et son visage se figea un instant. Ensuite, elle détournait les yeux comme pour m'empêcher de lire en eux.

- Qu'est-ce qu'il y a? Chuchotai-je en la ramenant à moi pour découvrir qu'elle avait les yeux brillants.
- Rien. C'est juste que ça me fait encore bizarre de t'entendre dire toutes ces choses. Ça paraît si irréel. Ajouta-t-elle émue.
Ma gorge se serra.
- Pourtant c'est réel. Je te jure que ça l'est. Soufflais-je en capturant doucement ses lèvres gonflées par l'émotion.
- Cette nuit, commença-t-elle les yeux clos, ses mains serrant doucement mes bras, cette nuit j'ai rompu avec Jacob. C'était éprouvant mais nécessaire et aujourd'hui…
- Tu te sens coupable? Demandai-je doucement.
Bella me regarda à nouveau en hochant la tête.
- Coupable de me sentir si bien après ce que je lui ai fait.
- C'est normal, tu ne serais pas humaine si tu ne culpabilisais pas d'être avec un autre homme après plus de deux ans de relation.
Elle baissa les yeux.
- Tu trouves qu'on va trop vite? On peut ralentir, Bella j'ai tout mon temps …

Pour toute réponse, elle m'embrassait passionnément. Ses mains agrippèrent ma nuque, sa langue caressa la mienne à mesure que sa voix, chargée d'émotion, mourrait dans ma gorge.

- J'ai encore plus besoin de toi maintenant. Chuchota-t-elle sur mes lèvres.
- C'est tout ce que j'avais besoin d'entendre. Répondis-je sur le même ton avant de l'embrasser à nouveau.

Mes mains retrouvèrent très vite sa peau alors que nous échangions un autre baiser fougueux. De ceux qui pourraient très vite déraper.

- On va être en retard chez ton frère. Souffla-t-elle essoufflée, entre deux baisers.
- On s'en fiche... Soufflai-je sur son ventre.
- Je ne suis pas certaine que ta sœur apprécie vraiment. Riait Bella alors que ma joue retombait lourdement sur son ventre plat, qui se soulevait lentement au rythme de sa respiration.

Bella glissait sa main dans mes cheveux, j'entourai ses hanches …

J'aurai pu rester des heures juste comme ça. Son téléphone vibrait et Bella tendait le bras pour lire son message.

- « Vous n'avez pas intérêt à nous poser un lapin ».
- Laisse-moi deviner, Alice?
- Comment tu sais?! Sourit-elle.

Remontant jusqu'à son visage, je capturai ses lèvres une dernière fois, la sentant déjà se blottir contre moi. Il aurait été si facile de se laisser aller à nouveau …

- Je vais prendre une douche. Grognai-je en me levant à contre cœur.

***

Trois-quarts d'heure plus tard nous arrivions devant chez Rose et Emmett. Nous avions pris la Volvo et quand je me garai devant la maison, Bella et moi avions tous les deux un moment d'appréhension en fixant cette porte d'entrée.

- T'es sûre que tu veux faire ça? Grimaçai-je.
- Il faudra bien qu'on y passe un jour. Souffla-t-elle aussi peu enthousiaste que moi.
- Tu sais que si on entre là dedans, c'est pas sûr qu'on en ressorte vivant.
- Je sais bien, mais Alice viendra nous chercher par la peau des fesses de toute façon.
Je soupirai longuement.
- Si on s'en sort pas, je veux que tu saches que ces dernières heures avec toi valaient toutes les humiliations familiales du monde. Plaisantai-je.
Bella me souriait enfin et je l'embrassai doucement.
- Je suis d'accord. Sourit-elle.
- On y va?
- C'est parti ! Répondit-elle, légèrement anxieuse.

Je sortais de la voiture et faisais le tour pour rejoindre Bella qui avait les yeux rivés sur la porte. Doucement je lui prenais la main comme l'aurait fait un homme avec sa petite-amie, comme un couple. J'avais encore beaucoup de mal à croire que toutes ces choses nous étaient maintenant permises. A en juger par la façon dont Bella regardait nos deux mains enlacées, c'était pareil pour elle.

- Wooa. Lança-t-elle simplement.
- Je sais. Répondis-je sur le même ton.

Je resserrai ma main autour de la sienne. Quand je croisais de nouveau son regard, elle me souriait. Elle paraissait heureuse. Du moins, c'est ce que j'espérais.

J'ouvrai la porte, sentant la chaleur de l'intérieur nous envahir instantanément. Bazooka se mit à aboyer et nous entendions ses pâtes déraper sur le parquet. Le chien nous sauta dessus, mais à part ça, rien. Bella et moi échangions un regard méfiant. Doucement, toujours main dans la main, nous entrions dans le salon où tout le monde était sagement assis.

- Ils sont trop calmes, chuchotai-je à Bella, c'est un piège.

D'un seul coup, tout le monde tourna la tête vers nous, de grands sourires crispés étirant leurs visages. De vrais robots.

- Je crois que tu as raison. Chuchota Bella à son tour. Qu'est-ce qu'on fait?
Malheureusement, il n'y avait qu'une chose à faire ...
- Allez c'est bon, défoulez-vous ! Leur lançai-je alors que déjà les cris de joie d'Alice montaient dans la pièce.

Ils se levèrent tous pour venir à notre rencontre. On m'arrachait Bella déjà emportée dans les bras d'Alice, suivie de très près par Rosalie.

- On peut dire que vous vous serez fait désirer tout les deux ! S'exclama mon frère en me donnant une claque dans le dos qui me secoua entièrement.
- Franchement je suis désolé pour toute à l'heure. S'excusa Jasper.
- C'est pas grave. Répondis-je simplement.
- Qu'est-ce qui s'est passé toute à l'heure? Demanda Emmett.
- Jazz'... L'avertis-je.
- Je les ai surpris. Répondit simplement celui-ci en me lançant un sourire moqueur.
- Tu les as surpris pendant qu'ils jouaient à la bête à deux dos?! Insistait Emmett avec sa discrétion légendaire.
- Presque ! Rétorquait mon colocataire.
- Sérieusement ?! Surenchérissait-il.
- C'est bon vous deux ! Les coupais-je. Je crois qu'on a comprit !

Je profitai qu'ils éclatent de rire en se félicitant tous les deux de m'avoir mit mal à l'aise pour m'éclipser et rejoindre les filles de l'autre côté.

***

POV BELLA

Alors qu'Alice s'extasiait toujours devant ce soudain retournement de situation, je sentais deux mains glisser lentement sur mes hanches et bientôt mon dos se retrouva scellé à ce torse dont j'avais parcouru chaque centimètres ces dernières heures. Déjà je me sentais replonger dans cette euphorie que nous avions laissé à l'appartement.

Bien sûr c'était sans compter sur Alice et Rosalie qui nous regardèrent en papillonnant des yeux, se dandinant comme si elles étaient devant un petit chiot tout mignon. Le genre de chose que vous fait sentir comme tous ces nouveaux couples, dégoulinants de romantisme à vous en faire vomir.

- Ouais, je vais vous laisser. Lança Edward devant la réaction démesurée (à mon goût) des deux filles.
Il embrassa rapidement mon cou avant de s'éloigner.
- Traitre. Lui répondis-je d'un regard noir alors qu'il me lançait un grand sourire.
- Mon dieu, j'ai encore du mal à croire que vous vous êtes enfin jeté à l'eau. S'exclama Rosalie.
- Nous aussi à vrai dire. Ajoutai-je.
- Et alors … Commença Alice en s'avançant vers moi d'un pas un peu trop chaloupé. Comment c'était?
- Comment c'était quoi? Répétai-je sans comprendre.
- Bella, Bella, Bella… Soupira Rosalie en arrivant au même niveau qu'Alice à présent. Ne fais pas l'innocente.
- Jasper a déjà dit à tout le monde que vous aviez … été vite en besogne ! Rétorquait Alice.
Je senti le rouge me monter aux joues et elles pouffèrent de rire.
- Comme si tu ne l'avais pas légèrement aidé ! L'accusai-je.
- Si peu. Minauda celle-ci, les mains dans le dos.
- Et puis tu sais ce qu'on dit, terminait Rosalie, quand on a goûté à un Cullen …
- On ne peut plus s'en passer. Finissait fièrement Alice. Dis-nous au moins si mon frère, aussi bizarre que soit ma question je te l'accorde, porte bien les couleurs de la famille.
- Vous êtes bizarres, répliquai-je en grimaçant, vous le savez ça? Bizarre.
- Allez te fait pas prier, me sermonna Rosalie, ça se voit à ton teint de toute façon.
- Tu rayonnes. Me sourit gentiment Alice. Alors …
- Alors, soupirai-je en cachant mal mon sourire, alors c'était … intense ! Lançai-je simplement en déclenchant leur hilarité.
- Bien, ça c'est fait ! Lançai-je gênée.
Rosalie vint entourer mes épaules.
- Bizutage familiale ! M'expliqua-t-elle. Crois-moi, j'y suis passée et dis-toi bien que j'avais, en plus d'Alice, Jasper et Edward collés aux baskets !
- Ma pauvre. Compatissais-je.
- Je sais, pauvre de moi. Sourit-elle. Enfin si on veux, parce que je vois tout à fait ce que tu veux dire par « intense ».

La gêne me reprenait et Alice repartait en éclat de rire quand Rosalie s'éloignait en me faisant un clin d'œil disant « Je t'ai eu! ».

- Vous êtes de vraies sorcières ! Lançai-je en riant à Alice.
Celle-ci me sourit et m'attrapa par la main pour m'entrainer au fond du salon.
- Qu'est-ce qui se passe? M'inquiétai-je.
Elle hésita un instant.
- Alice? Insistai-je.
- Bella, j'ai des excuses à te faire.
- Des excuses?
- Par rapport au lycée...
Mon estomac se noua.
- Alice, tu n'as pas à t'excuser.
- Si au contraire. Insista-t-elle. Quand je vois tout ce que tu as dû traverser à cette époque et tout ce que tu as gardé en toi, je me fais horreur.
- On ne se connaissait même pas. On ne s'est parlé qu'elle seule fois.
- J'aurai dû me souvenir de cette soirée, tout ce que je sais c'est que je suis partie tôt ce soir là parce qu'on avait un avion à prendre et …
- Je sais tout ça ! La coupai-je. Ne te tortures pas pour ça maintenant, nous n'étions pas amies il y a cinq ans. Je ne vous en veux pas de ne pas avoir fait attention à la fille timide et renfermée que j'étais à l'époque.
- Pourtant je suis désolée. Si j'avais pris le temps de connaître la personne formidable que tu es à cette époque, peut-être que les choses auraient été différentes.
- Tu sais très bien qu'au lycée personne ne fait vraiment attention à personne. On ne voyait que les étiquettes que tout le monde voulait nous coller.
- Toi tu n'étais certainement comme ça.
- Moi je n'étais pas prise dans la masse, j'avais un point de vue différent c'est tout.
- Je m'excuse quand même de ne pas avoir été présente, de ne pas t'avoir connu avant.
- Tu réalises que ça n'a aucun sens? Tu ne peux pas t'excuser d'une chose dont tu n'avais pas conscience.

Alice me regarda un instant, quelque chose changea dans ses yeux. Comme si elle se faisait une promesse.

- Aujourd'hui, on dira que si ! Lança-t-elle en me prenant dans ses bras.

J'allais protester mais finalement, je me laissai aller dans les bras de mon amie et, à vrai dire, ces excuses que je n'attendais pas me firent le plus grand bien.

***

POV EDWARD

Du coin de l'œil, j'observai Bella et Alice s'enlacer au fond de la pièce en essayant de comprendre d'où venait ce soudain élan de tendresse. Une chose était certaine : j'aimais ce genre d'images. Celle de Bella faisant partie de ma vie et de celles de ceux qui m'étaient proches était simplement divine.

Malgré tout, cela faisait bien vingt minutes que je n'avais pas été près d'elle et à cet instant, toutes les excuses étaient bonnes pour me rapprocher. Je n'étais pas encore prêt à la partager, aussi incohérent que se soit. Jasper me tendit un verre de vin.

- Qu'est-ce que tu crois qu'elles sont entrain de comploter là-bas?
- J'en sais trop rien. Alice lui a sûrement parlé de Los Angeles. Répondit Jasper, les yeux rivés sur les filles également.
- Los Angeles? Répétai-je.
Jasper hésitait.
- Je ne suis pas vraiment censé t'en parler mais …
- Trop tard pour ça. Lui répondis-je sérieusement.
- Nous avons rendez-vous samedi prochain à Los Angeles pour trouver un accord à l'amiable avec son agence de pourris. Ils ont menacé de la poursuivre en justice si elle ne reprenait pas le travail.
- En quoi consiste ce rendez-vous?
- Disons que c'est le dernier recours avant de passer devant les tribunaux.

Je regardai ma sœur plus loin, sourire et participer à cette vie de famille, entourées des autres. Jamais en la voyant ainsi, on ne pourrait imaginer tout ce qu'elle traversait. Cette pensé me fit mal.

- Ça devrait bien se passer, on a un argument béton pour notre défense. M'assurait Jasper. On pourra même leur faire cracher quelques dollars.
- Quel argument?
- Pour gâcher la surprise? Tu rêves !
- Tu trouves toujours un moyen de rire de tout toi. Lançai-je légèrement irrité.
- Vaut mieux ça qu'en pleurer. Me répondit-il sérieusement. Ne crois pas que ça ne me touche pas, mais je fais avec. Tu sais que seuls les intérêts d'Alice m'importent.
- Je sais pardon. C'est juste qu'elle à l'air si …
- Calme? Finit Jasper. Pourtant crois-moi, elle a peur. Rien que l'idée de se retrouver devant ces hommes l'empêche de dormir.
- Je veux venir avec vous. Lançai-je à Jasper, déterminé. Je veux être là pour elle.
- Je ne suis pas sûre qu'elle apprécie l'idée.
- Elle n'aura pas le choix.
Jasper hésitait mais finit par sourire en trinquant dans mon verre.
- Les jumeaux Cullen, aussi têtus l'un que l'autre. Me sourit-il en prenant une gorgée. Peut-être que ça ne serait pas plus mal, si tu viens avec Bella on pourra passer le reste du weekend là-bas. Ça lui changera les idées.
- Je ne comptais pas venir sans elle. Souris-je en regardant Bella faire enrager Emmett avec Bazooka qui menaçait de sauter sur le canapé.
- Tu ne peux déjà plus t'en passer hum? Sourit mon colocataire.
- Ça fait déjà longtemps que c'est comme ça. Répondis-je simplement.
- Bien, j'imagine que je n'ai plus qu'à aller négocier ça avec ta sœur. Soupira-t-il.
- Si elle te pose trop de problèmes, j'irai lui parler.
- T'inquiètes pas pour moi, je commence à connaître ses points faibles. Me lança-t-il avant de me faire un clin d'œil et de s'éloigner pour rejoindre le reste du groupe.

Je prenais une minute pour imprimer cette autre image dans mon esprit et finissais par aller les rejoindre. Prochaine étape : L.A. Il était temps que l'armée Cullen se mobilise.

***

POV BELLA

[40/ Light Years Away – Mozella]

Je sortais de la salle de bain après m'être préparée à dormir. J'enfilai de nouveau le t-shirt que j'avais emprunté dans la matinée. Quand j'entrai dans la chambre, Edward était endormi, assis dans son lit. En le voyant je souriais, il avait l'air si paisible. Quand je pensais à tout ce que cette journée m'avait offert, je n'en revenais pas. Dire qu'à la base, j'étais simplement venue lui dire au revoir. Maintenant, encore plus que ce matin, cette idée m'étais inconcevable.

Quand je repensai à tout le chemin qu'il m'avait fallu parcourir pour enfin pouvoir admirer un spectacle aussi magique, j'en avais le tournis. Une part de moi, peut-être celle qui avait le plus souffert, s'en voulait de se sentir aussi bien aujourd'hui. Mais je savais aussi qu'il fallait bien que j'avance un jour et que je fasse table rase de ce passé qui m'avait hanté pendant bien trop d'années. Aujourd'hui, j'avais le droit de vivre. Par ailleurs, Edward n'était plus le même, je l'avais comprit maintenant et je le comprenais d'avantage à chaque fois qu'il posait les yeux sur moi. Il n'était plus celui qui m'avait abandonné, il était au contraire celui qui me sauverai, aussi paradoxal que ça puisse être.

Doucement j'allais me blottir sous les couvertures en essayant de ne pas le réveiller mais presque immédiatement, Edward se rendait compte de ma présence et m'invitait dans ses bras, les yeux clos. Je posais doucement ma tête sur son torse, son menton reposant dans mes cheveux, sa main caressant lentement mon épaule. C'était tellement simple, tellement parfait.

- J'ai utilisé ta brosse à dent. Chuchotai-je.
- Hum, souffla-t-il à moitié endormi, tu devrais ramener tes affaires ici. Tu n'aurais pas ce problème. J'irai les récupérer demain si tu veux.
- Elles sont encore dans le sac.
- Comment ça?
- Tout ce que j'avais récupéré chez toi quand …
Je ne finissais pas ma phrase.
- Je n'ai pas eu le courage de les sortir du sac.
- Pourquoi? Demanda-t-il éveillé à présent.
Je haussais les épaules.
- Parce qu'il y a longtemps que ces objets ne faisaient plus partie de cette petite chambre universitaire. Ils me rappelaient cette chambre, ici, et les moments qu'on avait partagé dedans.
- Il y aura plein d'autres moments. Souffla-t-il en embrassant mes cheveux.
Je me contentai de sourire à cette idée.
- Tu viendras avec moi à Los Angeles le weekend prochain?
- Bien sûr, Alice aura besoin de nous.
- Je pense aussi oui et une fois cette histoire réglée, je t'emmènerai sur Hollywood Boulevard, côtoyer les étoiles. Peut-être sur Rodéo Drive aussi. Si tu veux on pourra visiter quelques studios.
- Un vrai guide touristique ! Lançai-je surprise.
- J'y allais souvent pour passer les vacances plus jeune. Alice et moi adorions cette ville.
Je me redressais pour pouvoir le regarder.
- Malheureusement, je ne suis pas certain qu'elle se souvienne des bons côtés de cette ville aujourd'hui. Dit-il plus sérieusement. Je trouve ça dommage. Avant, c'était une ville magique pour nous.
Je l'embrassai doucement et posai ma main sur sa joue.
- On fera en sorte qu'elle s'en souvienne, je te le promets.

Edward me souriait et embrassait mon front avant que je ne me couche à nouveau sur lui.

- Cette journée était magique. Soufflai-je au bout d'un moment.
- Je suis d'accord.

Puis nous restions quelques minutes ainsi, à méditer sur tout ça. Revivant ces moments d'intense échange. Cette journée inattendue et pourtant bien réelle.

Edward éteignit la lumière et nous nous endormions ainsi, blottis l'un contre l'autre, sans un mot de plus. Ils auraient été inutiles. Le silence en disait plus cette nuit.

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Vidéo Bonus


C'est le moment de vous dire au revoir pour quelques semaines les amis !

J'espère que la note sur laquelle je vous laisse vous a satisfait ! Comment avez vous trouvé leur "rapprochement"? Trop rapide? Il était temps? Et cette vidéo?

Je sais déjà que les avis seront partagés! Il me tarde de lire vos reviews, le chapitre 12 est un tournant majeur dans Seattle Breakdown tout comme le chapitre 10. A mon retour je serai en mesure de vous dire exactement le nombre de chapitre qu'il y aura. Cette pause ne dépassera pas les 3 semaines, et comme je l'ai dis, je vais essayer de faire deux.

En tout cas je vous souhaite de bonne fêtes de fin d'année et je vous retrouverai avec le chapitre 13 : "Welcome Back to California" dans quelques temps.

Merci pour tout

Ginie