samedi 16 octobre 2010

Chapitre III : IT'S ME … AND THIS IS MY LIFE



Chapitre III
IT'S ME … AND THIS IS MY LIFE

(C'est moi … et voici ma vie)

***

Je rendais la monnaie à une cliente après lui avoir servie son double café noir avec beaucoup de crème. Je ne voyais pas l'intérêt qu'elle avait à insister chaque matin pour que son café soit le plus fort possible vu la tonne de crème qu'elle me faisait ajouter derrière. Mais c'était la règle d'or : « Le client est roi » qui primait sur la raison au Seattle's Best. J'avais besoin de ce travail et les horaires s'adaptaient à mes cours, c'est pour ça que chaque matin je gardais le sourire et je répétais inlassablement les même tâches.

Je n'avais pas eu de nouvelles de Bella depuis 4 jours maintenant. Son numéro, que je m'étais empressé d'enregistrer dans mon téléphone, n'avait pas complètement disparu de ma main. L'encre claire dans ma paume me rappelait toujours qu'elle était là quelque part, qu'elle vivait sa vie, qu'elle n'avait pas cherché à me contacter. Parfois quand je levai la tête du comptoir en entendant la porte s'ouvrir, j'espérai bêtement qu'elle passerait la porte mais ce n'était jamais le cas.

J'avais moi-même résisté pour ne pas la contacter, pour ne pas envahir son espace et ne pas passer pour un fêlé obsessionnel. Mais au bout de 4 jours, ces chiffres sur ma main me brûlaient. Bella était d'une nature discrète et réservée, je m'efforçais de respecter ça. De plus, elle était avec quelqu'un. J'avais souvent tendance à occulter cette partie de l'histoire mais en général, c'était ce détail qui calmait mes ardeurs et m'empêchait de prendre mon portable.

- Un café et que ça saute !
Une main s'écrasa lourdement sur le comptoir en accompagnant ces paroles.
- Ta maman ne t'a jamais appris à dire « s'il vous plait » ?
- Si, mais ma petite maman ne m'en voudrait pas de te torturer. M'avoua Jazz avec un grand sourire.
- Allez lâche-le un peu toi, lui au moins il travaille. Lui lança Alice en apparaissant derrière lui. Salut petit frère !
- Toi ici ! A cette heure si matinale? M'étonnai-je.
- Je sais, grimaça-t-elle, je mute. Je dois encore être sur les horaires Européens
Je leur servais leurs cafés.
- C'est offert par la maison je suppose. Tenta Jasper.
- Pour elle oui, répondis-je en désignant ma sœur, pour toi c'est 3 dollars 50.
Alice pouffa dans sa tasse.
- J'ai un show ce soir vers 23h au Venom, tu viens?
- Traduction : J'ai un concert vers minuit jusqu'à l'aube … Je peux pas je suis encore du matin demain.
- Allez viens ! Tout le monde y sera.
- Oui on va boire un verre tous ensemble, viens ! Supplia ma sœur. Joue pas les papis grincheux.
- Papi grincheux, oui t'as raison ça lui va bien. Allez colloc' grincheux, c'est le dernier avant les exams, ça va être épique !
- Regardez-moi ces deux emmerdeurs, vous faites bien la paire. Qu'est-ce que vous faites ensemble tous les deux si tôt en plus?

Jasper se noya dans son café avec un sourire et un regard destiné à m'agacer. Il savait que je l'avais à l'œil concernant Alice et ça l'amusait de jouer avec mes nerfs.

- Bah, Rose, Emmett et toi travaillez alors il ne me reste plus que le petit Jazz pour me tenir compagnie.
- Et c'est un plaisir madame.
- T'as pas philo à cette heure là toi? Demandai-je amèrement à mon colocataire.
- Je rattraperais tout ça ne t'inquiètes pas. N'oublie pas que j'ai un QI plus élevé que le tien !
- Allez viens Edward, on va s'amuser !
- Pourquoi tu emmènerais pas cette fille avec qui tu es sortie l'autre soir et dont tu as toujours le numéro collé sur la main. Finit Jazz avec un clin d'œil.
- Il est sortit avec une fille? C'est qui? Je la connais?!
- Du calme Alice, c'est juste une amie.
- Oh, souffla-t-elle visiblement déçue, alors pourquoi tu reluques son numéro toutes les deux secondes?
- On est juste allé diner c'est tout.
- Elle est mignonne hum? Sourit Alice alors que je nettoyais plus que nécessaire le comptoir du bar.
- Elle a son charme. Lança Jazz que je fusillais du regard.
« Son charme ... », c'était bien plus que du charme.
- Tu l'as vu toi! Raconte-moi ! S'impatientait ma sœur.
- Hey ! Je vous signale que je bosse là moi, alors vos enfantillages, allez les faire ailleurs ok.
- Mais c'est qu'il est susceptible le petit.
- Lâche-moi Jasper.
- Alors tu viens?
- On verra ! Maintenant partez, vous allez faire fuir les clients, enfin surtout toi Jazz.
Alice m'embrassa sur la joue et je lui sourit gentiment.
- Travaille bien.
- Fait attention à toi.
- Promis.

Jasper s'approcha de moi comme pour m'embrasser sur la joue, se moquant de la façon dont ma sœur et moi nous comportions tous les deux. Sans détourner la tête de mon comptoir, je voyais sa bouche en cul de poule s'approcher de ma joue.

- Touche-moi et je te fais avaler ce torchon.

Il éclata de rire et alla tenir la porte du magasin à Alice, m'adressant un sourire moqueur au passage.

- Et pas par la bouche ! Lançai-je alors que la porte se refermait sur eux, les rires de Jasper me parvenant toujours.

***

En rentrant chez moi en début d'après-midi, il était clair que je devais agir. Je n'avais pas arrêté de penser à l'éventualité d'appeler Bella pour l'inviter ce soir, depuis qu'Alice et Jasper m'avaient suggéré l'idée. C'était un bon alibi pour la voir. Ne sachant pas vraiment si elle serait emballée par le concert, je prévoyais de l'inviter à diner avant à l'appartement.

Dans mon esprit ça paraissait simple, mais il me fallut une demie heure avant de me décider à l'appeler. Je contemplais le téléphone dans le salon, comme si il allait composer son numéro à ma place. J'inspirai un bon coup, m'éclaircissais la gorge et les premières tonalités se faisaient entendre.

- Allo ?
« Dis quelque chose, reste calme ... »
- Bella, bonjour … C'est Edward. Je me demandais, si tu n'as rien d'autre de prévu, tu viendrais diner chez moi ce soir?

***

Aussi simplement que ça, elle avait accepté mon invitation. Rien que le son de sa voix au téléphone avait suffit à me rendre nerveux. Pour moi, elle faisait partie de ces gens dont la simple évocation vous retourne l'estomac. Je ne faisais rien de mal en l'invitant et je savais que j'allais rester à ma place pour ne pas la mettre mal à l'aise. La dernière chose que j'aurais voulu c'est qu'elle rompe tout contact avec moi simplement parce que je n'avais pas respecté notre engagement de départ. Mais au fond de moi je savais que ce sentiment de nervosité venait du fait que Bella me faisait plus d'effet que ce que je n'aurais souhaité.

Bella ne sachant pas où était mon appartement, j'avais proposé de nous donner rendez-vous devant chez elle à 20h. Aussi, vingt minutes avant je faisais déjà les cents pas devant son immeuble. Je savais qu'il était impoli d'arriver trop tôt à un rendez-vous mais j'avais eu l'impression d'étouffer chez moi cet après-midi.

Jasper et Alice étaient arrivés vers 17h00, toujours aussi souriants et enjoués que dans la matinée, sans raison, et je devais avouer que voir ma petite sœur glousser devant toutes les conneries que mon colocataire pouvait débiter à la minute n'avait fait qu'amplifier mon état de nerf. Je ne savais pas ce qu'il se tramait dans la tête de Jazz ou s'il agissait comme ça avec Alice simplement pour me rendre fou, mais ce qui m'inquiétait vraiment c'était qu'Alice avait l'air d'apprécier sa présence et d'une toute autre manière que quand nous étions gamins.

Je n'avais pas le temps de m'occuper de ça aujourd'hui et quand le soleil avait commencé à disparaître à travers les fenêtres, j'avais pris ma veste pour partir rejoindre Bella. Alice m'avait fait promettre de les rejoindre au Venom dès que je serais libre et la seule façon pour moi de pouvoir m'échapper avait été d'accepter. Je remettais le cas « Jasper Parasite » à plus tard.

- Edward?

Sa voix me paralysa, je fis volte face vers elle dans un bond qui ébranla ma virilité. Surtout quand je remarquais Bella réfréner un rire. Elle était en jogging et paraissait légèrement essoufflée.

- Oh … Tu es là …
- Tu es en avance non? Demanda-t-elle en vérifiant sa montre.
- Légèrement oui pardonne-moi.
Elle fit quelques pas vers moi en reprenant son souffle.
- C'est pas grave, moi comme tu peux le voir, je suis en retard. Chose qui m'arrive souvent malheureusement …
- Tu cours souvent comme ça?
- Pas vraiment … C'est une amie qui m'a conseillé de faire ça pour évacuer le stress des cours, mais je crois que pour une sportive aussi mollassonne que moi, c'est beaucoup trop.

Ses tempes étaient humides et quelques gouttes de sueur perlaient sur son front, mouillant quelques mèches de ses cheveux, échappés de sa queue de cheval. Elles lui retombaient devant le visage. J'aurais eu envie de passer ma main sur sa joue pour les repousser délicatement derrière ses oreilles.

- Tu me donnes un instant, je monte prendre une douche rapide et me changer et je suis à toi.
- Bien sûr, je t'attend. Souris-je.
- Tu es sûr que ça ne te dérange pas? Je te ferais bien monter mais c'est un véritable foutoir là haut. Je n'aimerais pas que ton opinion sur moi change à cause de deux ou trois trucs mal rangés.
- Ne t'inquiète pas, il n'y a pas de risque.
- T'es sûr? Sourit-elle à son tour.
- Tu n'as pas vu mon appartement encore, je te signal que deux hommes vivent dedans.
- Humm, je pense pouvoir rivaliser.
- Ne m'oblige pas à monter vérifier. La menaçai-je en plaisantant.
Elle me sourit encore une fois.
- J'en ai pas pour longtemps. Dit-elle avant de disparaître dans l'immeuble.

Je restais donc patiemment à l'attendre devant, les mains dans les poches. Je ne pensais pas qu'elle allait me surprendre à m'agiter devant l'entrée de son bâtiment. J'avais dû passer pour un véritable idiot, pour changer un peu. En regardant cette grosse porte en bois massif qui s'était refermée sur elle, une lueur de curiosité me titilla l'esprit. Peut-être aurais-je dû insister un peu pour voir à quoi ressemblait son espace de vie. J'aurai aimé voir la décoration qu'elle avait choisie et les couleurs qui y prédominaient. J'aurai aimé en apprendre un peu plus encore sur elle sans avoir à la questionner, à la façon de ces agents secrets dans les films, ceux qui devinent les numéros de cartes de crédits alors qu'elles se trouvent dans les poches des bandits qu'ils surveillent. Ça aurait été plus simple que d'essayer d'entrer dans la tête de Bella, je n'avais jamais été très habile à ce jeu là.

Une dizaine de minutes plus tard, c'est une Bella métamorphosée qui s'avançait devant moi. Ses cheveux encore mouillés tombaient en cascade sur ses épaules, elle portait un jean clair, un petit sweat vert à capuche sous une veste en cuire brun et sa paire de tennis.

- On y va? Dit-elle en s'approchant de moi, sa capuche sur la tête et les mains dans son blouson.
Bien sûr elle remarqua immédiatement que je la détaillais.
- Je sais, mais en si peu de temps je ne vois pas comment j'aurai pu faire plus d'efforts vestimentaires ! Au moins je ne t'ai pas fait attendre très longtemps.
- Non, riais-je, rassure-toi ta tenue est parfaite, je me disais juste que tu allais attraper froid avec les cheveux mouillés.

Bella commença à marcher à reculons devant moi avec un sourire moqueur sur le visage.

- Tu te préoccupes de ma petite santé?
- Hey, c'est la continuité logique de notre rencontre.

Son sourire s'effaça légèrement à l'évocation de ce souvenir violent. Un instant j'eus peur d'avoir dit une bêtise mais très vite un petit sourire presque nostalgique se dessina au coin de sa bouche. Elle se plaça en silence à mes côtés et nous marchions ensemble vers chez moi.
- T'es bizarre, on te l'a jamais dit.
- Pourquoi bizarre?
- Tu rends toutes les situations, même les plus désagréables, étrangement apaisantes.
- Je pense que je vais prendre ça comme un compliment, même si je ne saisi pas vraiment d'où tu sors ça.
- Je te rassure, moi non plus.

Nous nous regardions en riant et faisions le reste du chemin à discuter de sujets sans importances.

Bella entra la première dans mon appartement. Elle s'y aventura prudemment comme toutes les personnes découvrant un nouvel endroit, ne sachant pas trop où étaient les limites autorisées de l'exploration. La voir s'avancer dans mon entrée, regardant à droite et à gauche telle une enfant curieuse était assez surréaliste. Je me mis une claque mentale pour prendre les devant et jouer mon rôle d'hôte.

- Je vais prendre ton blouson. Proposai-je en m'avançant jusqu'à elle.

Le vêtement glissa le long de ses épaules et je le rattrapai à la volée pour le mettre sur le porte manteau.

- Merci.
- Je t'offre un verre?
- Je veux bien un coca si tu en as.
- Tu es chez des hommes tu te rappelles?
- Oh pardon, rit-elle, je suppose que je dois m'attendre à des cadavres de bières sur le sol et des vieilles boites de pizzas faisandées dans ce cas.
- Seulement le dimanche. Répliquai-je en lui tendant son soda.
Son rire vint caresser mes oreilles.
- Mais on a une Playstation 3 ! Annonçai-je fièrement.
- T'es un vrai Geek alors?!
- Malheureusement moi je suis plus guitare, mais je dit pas non à une petite partie quand Emmett et Jasper sont là.
- Jasper … Répéta-t-elle songeuse en observant les moindres petits détails du salon qui lui auraient échappé.
- Mon colocataire et accessoirement meilleur ami.
- Accessoirement?
- Ça ne le sera plus s'il continu son petit jeu avec ma petite sœur. Répondis-je en allant dans la cuisine.
- Humm, grand frère protecteur?
- On se refait pas. Admis-je. Bien maintenant qu'est-ce que tu veux manger? J'ai …

J'ouvrais le frigo et le chaos désertique qui y régnait me coupa dans mon élan. Je le refermai aussitôt et me retournai confus vers mon invitée.

- Pas grand chose comme tu peux le constater …
- C'est pas grave, sourit-elle, on peux toujours commander quelque chose.
- Je suis désolé, c'est Jazz qui était censé faire les courses cette semaine. Il va m'entendre celui-là.
- Relax, ça va aller. Ça ne me dérange pas du tout. Je t'assure.
- Je sais mais …

Je soupirai en ouvrant un des tiroirs où les prospectus de livraison à domicile s'entassaient.

- Je te devrais un vrai repas un des ces jours. Ça me donnera une excuse pour te revoir.

C'était sorti sans que je m'y attende. Quand je réalisais ce que je venais de dire, je relevais immédiatement la tête vers Bella qui avait baissé les yeux en souriant timidement.

Je brandissais deux prospectus colorés devant elle en espérant détendre l'atmosphère.

- Italien ou Chinois?
- Humm … Chinois !
- C'est partie pour l'Asie ma petite dame.

Une fois la commande passée, je décidais de faire faire une visite guidée de l'appartement à Bella.

- Donc, comme tu as pu le voir, ici c'est le salon et la cuisine ouverte … Idéale pour recevoir et concevoir de magnifiques petits plats.
- En commandant au chinois du coin ouais … Se moqua-t-elle.
- Encore une remarque de ce genre et tu n'auras pas tes rouleaux de printemps.
- Pardon. Je serais sage.
- Je préfère ça. Ensuite, en empruntant ce couloir vous arrivez dans l'entre des ogres qui vivent dans cette tanière ! Ici la chambre de Jazz', que je ne te conseille pas si tu tiens à ton appétit.
- Ohh remarque très judicieuse ! Admit Bella, amusée par ma présentation théâtrale.
- A droite la salle de bain et les toilettes.
- Ça peut toujours servir au cas où tu m'enfermes dans la chambre à Jasper c'est ça?
- Tu comprend vite, je suis impressionné !
Encore une fois, je parvenais à la faire rire, c'était un pur bonheur.
- Et au fond du couloir, ma chambre.
Nous nous arrêtions devant la porte.
- Et celle-ci est accessible? Me demanda-t-elle avec un petit air taquin en sirotant son verre.

Je bloquais complètement sur cette question y imaginant des sous entendus qui n'avaient pas lieux d'être.

- Quoi? Ne me dis pas quelle est pire que celle de ton colocataire?!
- Non, non du tout …

« Respire gros nul ! », j'ouvrai délicatement la porte devant elle et la regardai s'avancer lentement à l'intérieur. La voir dans cette pièce me mettait mal à l'aise. Je n'osai même pas y entrer moi-même préférant m'appuyer contre la porte.

Bella faisait sa petite exploration, vérifiant les livres sur les étagères, les photos sur ma commode. Mon placard grand ouvert... Son regard s'attardait ensuite sur les vieux carnets posés sur mon lit et machinalement, elle en saisissait un. Mon cœur se comprimait dans ma poitrine.

- Tu écris?
- A mes heures perdues oui, c'est sans intérêt.
J'avançais pour le lui reprendre délicatement et le ranger dans un tiroir.
- Si c'est tellement « sans intérêt », pourquoi je ne peux pas y jeter un œil?
Je lui faisais face en souriant, légèrement gêné.
- Tu n'étais pas censé voir ça.
- Je sais... Répondit-elle, un sourire malicieux au coin des lèvres.
- Une autre fois peut-être …
- Hum hum.

L'interphone retentit et je m'élançai pour aller ouvrir et me couper de son regard perçant et terriblement envoutant posé sur moi.

- Tu ne paie rien pour attendre Cullen ! Lança-t-elle dans mon dos faisant apparaître un sourire sur mes lèvres.

Nous venions de finir de diner, chacun d'un côté du comptoir. Bizarrement nous n'avions que très peu parlé durant le repas mais ça n'avait pas été désagréable, ni gênant. C'était simplement naturel, comme deux personnes qui partagent un repas improvisé en apprenant à se connaître. Nous échangions des regard et des sourires complices de temps à autres et elle avait pioché dans ma commande, comme toutes les femmes. Cela-dit Bella était tellement adorable quand elle le faisait, que c'était avec plaisir que le la laissait faire en faisant semblant de ronchonner pour qu'elle me fasse les yeux doux.

- Je te débarrasse? Demandai-je poliment en lui présentant la poubelle.
- Avec plaisir ! Déclarait-elle en balançant ses déchets à l'intérieur.
- Tu as vu avec quelle efficacité je débarrasse?
- Ouais, la prochaine fois je demande quand même à voir avec de la vrai vaisselle.
- Si tu veux. Souris-je en remettant en ordre la cuisine.

J'entendais Bella faire quelques pas dans l'appartement pendant que je passais l'éponge sur le plan de travail. Même si je lui tournais le dos, je restai attentif au moindre de ses faits et gestes. De temps à autres, je la regardai en m'assurant qu'elle ne me voyait pas.

Elle balayait mon appartement du regard, s'attardant sur les quelques photos exposées sur l'étagère. La plupart m'appartenaient, Jasper n'avait plus aucun contact avec ce qui s'apparenterait à de la famille, à vrai dire, la mienne était la sienne depuis bien longtemps maintenant. Il ne faisait que très rarement allusion à ces gens qui l'avaient abandonné.

- Ce sont tes parents? Me demanda Bella, un cadre à la main.
- Oui, Esmé et Carlisle Cullen, il y a deux ans en vacances.
- Ton père n'a pas changé c'est fou. Ta sœur et ton frère non plus d'ailleurs, en tout cas de ce que je me rappelle.
- Je suis sûr qu'ils te trouveraient changé par contre.
- Pourquoi ça?
- Parce qu'ils verraient ton visage pour la première fois, miss Capuche. Plaisantai-je.
- Cette fille a disparue depuis longtemps … Souffla-t-elle songeuse.

Elle reposait soigneusement le cadre pour en prendre un autre pendant que je me servais une autre bière.

- Tu en veux une?
- Non merci, je bois rarement d'alcool, ça me réussi mal en général.
- Hum, c'est noté. Saouler Bella pour lui soutirer des informations compromettantes.

Je m'approchais d'elle lentement et la regardant observer minutieusement toutes mes photos.

- Je ne suis pas facile à influencer je te préviens.
- Nous verrons ça. Soufflai-je.

Quand elle levait les yeux vers moi pour me défier à nouveau, nous réalisions subitement que nous étions étrangement proches l'un de l'autre. Le temps se suspendit quelques secondes seulement, mais pour moi se fut une éternité. En me perdant à nouveau dans son regard, je lisais en elle toute la retenue dont elle faisait preuve malgré ses airs décontractés. C'était comme si, quand j'étais assez proche d'elle, elle me laissait entrevoir son monde sans pour autant m'en donner la clé, rien de plus frustrant.

Elle se tenait devant moi. Nous nous regardions sans un mot et je sentais une certaine pression autour de nous. Comme si nous perdions le contrôle, comme si inconsciemment, une réaction chimique se produisait entre nous. La même sensation que le soir de l'accident, cette chose indescriptible qui nous liait et qui ressortait de façon incontrôlable de temps à autres. Mais à peine ais-je entrevu cette sensation à nouveau que Bella se refermait comme une huitre et reculait de quelques pas comme pour récupérer son espace vital. Aussi je retournai vers la cuisine pour ne pas paraître trop envahissant. Après avoir expérimenté une fois de plus ce sentiment si particulier, il me fallait une minute pour m'en remettre.

- Qui est-ce? Demanda-t-elle alors que je me retournais pour examiner la photo en question.
- C'est Jasper et son groupe.
- Il joue dans le coin?
Un rire m'échappa sans que je puisse m'en empêcher.
- Quoi? Demanda-t-elle amusée.
- Je ne suis pas sûr que ce soit le genre de musique qui t'intéresse.
- Ça tu n'en sais rien et puis, avec tout le respect que je te dois, ce n'est pas ce que je t'ai demandé il me semble.

Elle vint s'assoir sur l'un des tabourets du comptoir de la cuisine et je la rejoignais de l'autre côté.

- Très juste. Admis-je penaud après qu'elle m'ait subtilement remis à ma place.
- Alors?
- Ils jouent justement dans un bar en ville ce soir. Je suis censé y aller plus tard dans la soirée.
- On y va ?
Je fronçai les sourcils, légèrement hésitant.
- Quoi tu as honte de moi? Lança-t-elle intriguée par mon silence
- Quoi? Non ! Répondis-je rapidement. Ne dit pas n'importe quoi.
- Alors qu'est-ce qui te retiens comme ça?
- C'est qu'il y aura toute ma famille, ça va sûrement être gênant pour toi.
- Pourquoi, qu'est-ce que tu leurs a dit sur moi?
- Rien du tout je t'assure. Ils ont juste vu ma tête il y a quelques jours, avec tous ces bleues pour lesquels tu es responsable …

Elle me frappait à l'épaule et je m'empêchai de sourire en faisant semblant d'avoir senti quelque chose.

- Tu veux vraiment passer la soirée avec ma famille ?
- Je veux vraiment écouter de la bonne musique et profiter de cette soirée. Et qui sait, ils auront peut-être des choses gênantes à m'apprendre sur toi, Edward Cullen. Tu me sembles trop gentil pour être honnête.
- Et pourtant c'est ce que je suis.
- Mouais, nous verrons ça. Prend ta veste, on y va !
- Ne dis pas après que je ne t'aurai pas prévenu !
- Je pense que je pourrais survivre.

Un quart d'heure de route plus tard, je garais ma voiture devant le Venom. Quand nous entrions, Jazz et son groupe étaient déjà sur scène, reprenant en version Punk « La bamba » [8/ La Bamba - Punk Covers]. Il y avait un monde fou dans la salle et il fallait absolument que je retrouve les autres sans perdre Bella, juste derrière moi. Alors sans réfléchir je la prenais par la main et l'entrainai avec moi à travers la foule. C'est fou ce que je pouvais être protecteur avec elle, rien n'y faisait, j'avais toujours l'impression de devoir m'occuper d'elle. Peut-être le contre coup de l'accident...

Toujours est-il que quand je me rendais compte de mon geste, je me retournais immédiatement pour voir si je n'avais pas dépassé les bornes. A vrai dire, je ne suis pas sûr que Bella l'ait remarqué, elle semblait perdue ici. Je savais que je n'aurais pas dû l'y emmener. Je pense que ma main dans la sienne la rassurait. Il faut dire que le public de Jasper n'était pas des plus calme. Ils secouaient la tête de haut en bas en sautant dans tous les sens, bien sûr encouragés par Jazz au sommet de son art. Pour une petite carrure comme celle de Bella, ça ne devait pas être évident. Je justifiai mon geste en me disant que sans moi elle serait tombée depuis longtemps et j'occultai complètement que mes pieds avançaient plus lentement que d'habitude. La vérité était que sentir sa paume dans la mienne m'électrisait complément, mais ça je refusais de trop y penser.

Enfin, j'apercevai ma sœur à une table du fond de la salle. Quelques pas plus tard je devinai la silhouette robuste d'Emmett et la belle chevelure blonde de Rosalie.

- Ils sont là, viens ! Criais-je à Bella pour que ma voix couvre le son de la musique.

Juste avant que nous arrivions devant la table, elle lâcha ma main laissant un vide à l'intérieur dans lequel la chaleur de la sienne se dissipait peu à peu. Et j'analysais tout ça en une fraction de seconde.

- Edward ! Tu es venue ! S'exclama Alice en me sautant au cou.
- J'allais pas rater ça !
- Ton coloc' est entrain de tout déchirer! M'informa Emmett.

J'embrassai Rose sur la joue et celle-ci me sourit. Je m'installai ensuite en face d'Alice quand je remarquai que Bella n'avait pas bougé, debout devant nous. Mort de honte, je me relevai immédiatement et ma main allait se poser au creux de ses reins.

- Je suis vraiment désolée, je t'avais dit que je n'avais pas l'habitude de faire ça, chuchotai-je à son oreille.

Elle se contenta de me sourire, certainement heureuse que je me préoccupe de faire les présentations.

- Tout le monde, voici Bella. Bella, je te présente ma famille. Alice.
- Salut ! Lança joyeusement ma sœur d'un signe de main.
- Emmett mon frère et Rosalie sa femme.
Ils la saluèrent tour à tour.
- Bonsoir. Répondit timidement Bella.
- Tiens Bella, mets-toi donc à côté de moi ! Lança Emmett avec un grand sourire en tapotant l'espace vide sur la banquette à côté de lui.
- Alors d'où vous venez comme ça? Demanda Alice, plus à Bella qu'à moi.
- On a dîner à l'appartement. Répondis-je rapidement.
- Oui enfin diner, c'est bien grand mot. Rétorqua Bella avec un petit sourire dans ma direction.
Je lui répondais dans un sourire forcé qui la fit rire.
- Comment ça? Enchaîna Alice, encore une fois pour Bella.
- On a commandé chinois ! Répondit-elle.
Alice me frappa à l'épaule.
- T'aurai pu faire un effort quand même ! On doit toujours cuisiner à un rendez-vous !
- Oh rassure-toi, c'était pas un rendez-vous. Rectifia Bella.
« Et BAM! Prend-toi ça dans les dents Edward. »
- On s'est rencontré il y a pas très longtemps. Ajoutais-je, le plus naturellement possible.
- Hum hum. Répondit ma sœur, légèrement surprise.
- Et sinon Bella, depuis quand tu as quitté Forks? Enchaînait Rosalie pour rompre le petit silence que les yeux suspicieux d'Alice sur moi avaient installé.
- Je … J'ai … Balbutia Bella.
- Tu l'as reconnu? M'exclamai-je, abasourdie.
- Bien sûr, c'est Bella Swan, on était dans la même école.
- Bella Swan?! Enchainait Emmett, tu veux dire … « La Lunette »?!

Bella baissa les yeux sur la table avec un léger sourire crispé et Rosalie donna un violent coup de coude à son mari pour qu'il ferme sa grande bouche. Il avait plutôt intérêt vu le regard noir que je lui lançais.

- Je veux dire, tu as beaucoup changé. Essaya t-il pour se rattraper.
- Rassure-toi Emmett, toi tu n'as pas l'air d'avoir beaucoup évolué. Lui balança Bella.
- Woohou ! S'exclamait Alice. Je suis tellement navrée qu'on ne se soit pas connues au lycée Bella, tu m'aurais été d'un grand secours face à ce débile là.
Bella lui sourit gentiment.
- C'est vrai, enchainait Rose, la dernière fois qu'on t'a vu c'est à cette soirée chez moi à la fin de l'année.
- C'était pas moi ! S'empressa de dire Bella comme dans un sursaut.
- Mais si je t'assure, insista Rosalie, même que tu étais venue avec …
- C'était pas moi je te dit ! La coupa Bella légèrement agressive.
- Ça va Bella? M'inquiétai-je.
Sentant tous les regard posés sur elle, elle ajouta plus calmement :
- Désolée Rosalie mais tu dois faire erreur, je ne mettais jamais les pieds dans ce genre de soirées au lycée. Je n'y étais pas invitée.
- Bon très bien, tu dois avoir raison. Pardonne-moi. En conclut Rosalie, un peu surprise malgré tout.
- C'est vrai ma puce, tu étais très sélective à cette époque et ça m'étonnerait que tu ai invité Bella. Sans vouloir te vexer. Ajouta Emmett à l'attention de Bella.
- Ya pas de mal.
- Certainement. Admis Rose sans pour autant quitter Bella des yeux.
Toute cette situation me mettait mal à l'aise, on aurait dit un interrogatoire.
- Bon, moi je boirais bien quelques chose ! Lançais-je en me levant. C'est ma tournée, qui veux quoi?
- Téquila ! Lançait Alice.
- Une bière pour moi. Demanda mon frère.
- Deux. Suivit Rose.
- Et toi Bella? Lui demandai-je.
Elle sembla hésiter un instant en regardant vers Rosalie puis leva les yeux vers moi.
- Une bière aussi !
- Une bière? Et où est passé Madame « Je ne bois pas d'alcool, ça ne me réussi pas » ?
Bella haussait les épaules.
- Boarf, une bière ça peux pas faire de mal !
- Bien parlé jeune fille ! Lança Emmett en lui tapant dans la main.
- Attends je viens t'aider ! Me proposa Alice en se levant pour m'accompagner au bar.
- Je te laisse en bonne compagnie, dis-je à Bella en lui faisant un clin d'œil, et souviens-toi que c'est toi qui a insisté pour venir ici.
- Je pense pouvoir m'en sortir.
- Sûre?
- Je te supporte bien toi. Rétorqua celle-ci.
- Et Vlan ! Bella je t'adore déjà ! S'enthousiasma Alice en l'embrassant sur la joue.
- C'est ça, c'est ça … Allez viens là avant que je te laisse faire de Bella une féministe pure et dure comme toi !
J'attrapais ma sœur par le bras, sous les rires de la tablée que nous formions.
- A tout à l'heure ! Lança Alice en rigolant.

Nous attendions d'être servis et je remarquais qu'Alice se dandinait à côté de moi, comme si quelque chose la gênait.

- T'as envie d'aller aux toilettes ou quoi?
- Mais non idiot !
- Alors arrête de gigoter.
- C'est quoi le problème?
- Je te demande pardon?
- Toi et Bella, vous êtes ensemble? C'est en bonne voix c'est ça ? Je vois bien comment tu la regardes … Mon dieu, mon frère a une copine …
- On se calme Cupidon ! C'est pas près d'arriver.
- Pourquoi? Ne me dit pas qu'elle ne te plait pas ! Elle à l'air parfaite !
- Si, si elle est mignonne et intelligente … Adorable même... Avouai-je rêveur.
- Mais?
- Elle est avec quelqu'un.
Alice grimaça.
- Et oui !
- Ça fait longtemps?
- Plusieurs années.
- Aoutch! Et y'a pas moyen de …
- Alice ! Respire ! Bella et moi sommes amis, rien d'autre alors garde tes fantasmes et aide moi plutôt à porter tous ça là-bas.
- Allez une dernière et on fait une pause les amis ! Lança Jasper dans le micro.
La salle exprima son mécontentement.
- Je sais, je sais, mais on reviens très vite !
Le public applaudit vivement.
- En attendant voici une petite reprise d'un groupe que l'on admire tous ici, j'en suis certain, THE RAMONES !!!

[9/ The Offspring - I Wanna Be Sedated]

- Oh mon dieu ! J'adore cette chanson ! Je reviens !
- Alice ! Alice non ! Comment je suis censé porter ça tout seul moi?!
Trop tard, elle se déhanchait déjà sur la piste.
- Un coup de main?

Je faisais volte face pour me retrouver nez à nez avec Bella dont l'odeur de frésia me chatouillait déjà les narines. Je ne remarquais que cette odeur me manquait que quand elle n'était plus là et peu importait que se soit des jours, des heures ou des minutes qui nous avaient séparés.

- Oui, je veux bien merci, il semblerait qu'Alice ait attrapé la fièvre du Rock'nRoll, il paraît que c'est contagieux. Tiens prend ces verres.
Bella attrapait deux bières en ajoutant :
- Heureusement que la danse n'a jamais eu aucun effet sur moi dans ce cas. Je suis incapable de danser ! Une vraie catastrophe.
- Hum. Soufflai-je en reposant les bouteilles sur le comptoir.
- Qu'est-ce que tu fais? La table c'est par là je te signale. A moins que tu penses que les verres vont rouler tout seuls jusque là-bas. Se moqua Bella alors qu'elle lisait une certaine lueur dans mes yeux qui ne la rassurait pas.

Je lui prenai ce qu'elle avait dans les mains et le posai soigneusement sur le bar. Là elle commençait vraiment à se méfier et moi je jubilais.

- Tu n'aurais jamais dû m'avouer ça tu sais. C'est pas prudent.
- Edward … Dit-elle en reculant comme pour s'échapper.
- Je suis certain que je peux te faire danser avec une seule main.
- Quoi? Non, je ne danserai pas.
- Je suis sûr que si moi pourtant.
- Edward arrête !

Malgré cette pseudo menace, elle cachait mal son sourire. En plus, elle fixait mes mains comme si à tout moment elles pouvaient lui bondir dessus. Sa réaction m'incitait encore plus à la faire danser.

- Oh je t'en prie, laisse-moi être témoin d'une catastrophe.
- Tu es déjà le témoin d'une catastrophe, tu m'as devant les yeux ! Ajouta-t-elle en riant, s'apprêtant à stopper mes mouvements à tout moment.

Sa remarque me frappa : Se voyait-elle réellement ainsi? Comme une catastrophe? Si c'était le cas, c'était la plus belle catastrophe dont j'avais jamais été témoin.

Je l'attrapais par la main, trop vite pour qu'elle n'ait le temps de faire quoique se soit, et la faisait tourner rapidement sur elle-même, si vite qu'elle en eu presque le souffle coupé. Instinctivement je la ramenais vers moi. Nous étions très proche l'un de l'autre d'un seul coup et les effluves de son parfum m'enveloppèrent instantanément provoquant chez moi une irrésistible envie de me rapprocher encore d'avantage.

- Tu vois, tu as dansé. Dis-je doucement en essayant de rester naturel. C'était pas si compliqué.

Elle ne répondit pas tout de suite. Bella semblait légèrement troublée par notre soudaine proximité. J'affichais un sourire narquois quand elle relevait les yeux vers moi. Un instant nous restions bloqués tous les deux, perdus chacun dans le regard de l'autre.

- C'est toi qui a tout fait. Dit-elle en reculant, reprenant immédiatement le contrôle de la situation.
Je n'eus d'autre choix que celui de redescendre sur terre moi aussi.
- Tu sais ce qu'on dit, tout est dans le cavalier.
- Aide moi à leur apporter tout ça au lieu de dire des bêtises !

Bella passait devant moi en prenant soin de ne pas renverser une seule goutte par terre. Elle se concentrait comme une petite fille voulant bien faire. Je ne pu m'empêcher de sourire. C'était tout simplement adorable. Je ne comprenais toujours pas le sens de ce long regard que nous avions échangé mais je savais ce qu'il avait provoqué chez moi : le désir d'en savoir toujours plus, celui de rester près d'elle, celui de la garder auprès de moi encore un peu.

- Alors tu viens?

Elle s'était arrêtée en plein milieu de la salle pour constater que j'étais toujours planté au bar comme un imbécile. Remarquant mon état quelque peu étrange, je prenais les derniers verres et me remettais à avancer. En la rejoignant, je me contentais de sourire et continuais ma route. J'espérai sincèrement qu'elle n'avait pas décelé l'effet qu'elle avait parfois sur moi. Je ne voulais pas la mettre mal à l'aise à cause de certaines pulsions incontrôlables et complètement déplacées. Après tout, nous nous connaissions à peine et je n'avais pas le droit de divaguer là-dessus s'agissant de Bella. Il n'y avait aucun espoir entre nous, point final. Sachant ça, ça ne m'empêchait malheureusement pas de la trouver ravissante. Je n'étais qu'un homme après tout. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer.

- Vous en avez mis du temps ! S'impatientait mon frère en se saisissant de son verre.
- Si t'es pas content, la prochaine fois tu iras tout seul. Répliquai-je en m'asseyant.
- Regardez qui je ramène avec moi ! Lança Alice en revenant avec Jasper. La Rock Star !
- Je fais ce que je peux en tout cas. Répondit celui-ci. Hey ! Mais c'est la fille de la cafétéria !
- Juste Bella ça ira. Lui sourit-elle en lui tendant la main.
- Jasper.
- Je sais Edward m'a beaucoup parlé de toi. Lança-t-elle en me faisant un clin d'œil complice.
Pour toute réponse, un sourire des plus niais apparu sur mon visage.
- Houlla ! Ne crois rien de ce qu'à pu te dire ce gars là !!

Il nous poussa moi et Alice pour s'assoir avec nous. Du coup, je me retrouvais coincé en bout de table et Jasper prenais ma place en face de Bella.

- Poussez vos fesses un peu bande d'ingrats.
- Tu pourrais prendre une chaise tu sais ! Lui fis-je remarquer en grinçant des dents.

Jasper ne relevait même pas ma remarque. Alice me donna un coup de coude, se moquant très certainement de l'agacement que je pouvais parfois ressentir envers mon colocataire.

- Pourquoi ça? Demanda Bella amusée.
- Parce qu'il a toujours été jaloux de moi. Lui sourit Jasper en piquant la bière de Rosalie.
- Hey ! Pas touche la rockstar du dimanche. Protesta celle-ci. C'est sacrée ces choses là!
- Moi?! Jaloux?! Sérieusement.
- Oh vas-y tu peux l'avouer Eddouardounet, on le sait tous maintenant pas la peine de te cacher. Me lançait-il en me prenant par le cou.
- Et toi, tu fais toujours autant de bruit ou bien c'est pour cacher un manque cruel de confiance en toi? Demanda tranquillement Bella en sirotant son verre l'air de rien.

Jasper et moi restions sciés par cette fracassante réplique. Il y eu un petit silence autour de notre table jusqu'à ce que les filles éclatent de rire. Bella avait cette lueur de malice dans le regard, elle était parfaitement consciente d'avoir soufflée tout le monde et Jasper tout particulièrement, lui qui pour la toute première fois de sa vie, n'eut aucune répartie efficace. Je ne sais pas si elle était consciente de ce que cette lueur ajoutait à son regard, cet éclat … Elle était tout simplement époustouflante, marrante, vive et … Belle tout simplement.

Je la connaissais à peine et pourtant, ce soir plus que jamais, j'éprouvais un profond respect pour cette femme. Sous ces airs timides, elle ne se laissait pas faire et je défiais n'importe qui de lui faire perdre la face. Cette fille était extraordinaire. Emmett leva son verre en son honneur suivie des deux filles, sous le regard désabusé de Jasper qui finit par rire à son tour en serrant la main de sa rivale.

- Ravie de te connaître … Vraiment. Insista-il. Il est rare que les gens me surprennent.
- Bella et moi allons devenir de grandes amies. Lança Alice en portant sa bière à ses lèvres.

Je restai silencieux, observant ma famille – les personnes qui comptaient le plus dans la vie – adopter cette personne, ce tout nouveau protagoniste qui prenait de plus en plus de place dans ma petite routine. Jamais je n'aurais cru qu'un jour je ressentirais le besoin de partager ce petit groupe avec quelqu'un ou bien qu'un nouveau membre pouvait faire partie de notre club, mais en la regardant évoluer autour d'eux, je commençais à me dire que c'était peut-être possible …

- Allons? S'étonna Bella. Je ne vois pas l'intérêt d'attendre d'avantage.
- Tu as bien raison ! Soyons amies ! Non, nous le sommes déjà ! C'est pas possible ou étais-tu tout ce temps?! S'exclamait ma sœur.
- Je pourrais te retourner la même question.
- Je me sens un peu mise de côté. Bouda Rose.
- Oh non !!

Alice se leva au dessus de la table pour embrasser Rosalie, sous le regard complice de Bella.

- Tu fais partie de la bande mais avoue qu'il faut que l'on intègre cette petite chose là (Alice désignait Bella en faisant de petit cercles avec son index) dans le cercle très fermé de notre duo féminin.
- C'est vrai qu'un peu de soutien face à ces trois débiles ne serait pas du luxe.
- Hey ! Protesta Emmett.
- Oh je t'en prie. Lança Rosalie à son époux.
Emmett parut hésiter un instant puis capitula en se tournant vers Jazz et moi.
- Elles ont pas tort!
- Parlez pour vous les mecs ! Me défendis-je.
- Donc c'est décidé ! Bella est officiellement un renfort intellectuel de plus à nos deux cerveaux brillants de femmes fortes et sensationnelles ! S'écria fièrement Alice, acclamée par Rosalie.
- Vos cerveaux brillants de femmes? Répéta Jasper incrédule. Ça c'est quand vous mettez vos diadèmes sur la tête c'est ça?
- Oh toi, tais-toi !

Rosalie lui lançait sa serviette au visage mais Jazz l'attrapa en vol, riant des visages contrariés qu'elles affichaient devant lui.

- En tout cas, attend-toi à me voir régulièrement à partir de ce jour Bella ! Proclama ma sœur.

Un instant, Bella croisa mon regard. Je ne pouvais m'empêcher de la regarder en souriant bêtement. Ça me faisait tellement plaisir de voir avec qu'elle rapidité Bella s'était intégrée parmi nous. Il était rare que cela arrive, c'était même la première fois.

- Ne t'inquiète pas, je partagerai. Me signalait Bella avec ce petit sourire délicieux.

Encore une fois, je ne sus que répondre et me contentai de rire à mon tour. Alice passa son bras autour de mes épaules et m'embrassa sur la joue. Je n'étais pas certain de savoir pourquoi elle faisait ça maintenant mais elle avait l'air heureuse. En y réfléchissant, depuis qu'Alice était revenue, c'était la première fois que je la voyais rire ainsi. Ma sœur était heureuse et détendue ce soir et ce petit geste affectif me le prouvait.

***

Je raccompagnais Bella en voiture jusqu'à chez elle après notre soirée. Tout le monde s'était dit au revoir à la sortie du bar, Emmett et Rosalie repartant ensemble en voiture, Jasper se proposant de raccompagner Alice à pied (elle qui avait accepté … Il fallait vraiment que l'on ait une conversation tous les deux à ce sujet), c'est tout naturellement que Bella et moi étions répartis ensemble.

Je me garais lentement devant son immeuble et coupai le moteur. Nous restions un moment dans l'habitacle de la voiture, sans rien dire, baigné de lumière par les éclairages publics.

- Voilà … Tentai-je comme pour rompre ce silence trop pesant. Te voilà arrivée.
- Oui, merci.
- Mais de rien. Souris-je.

Il y eu de nouveau ce satané silence alors que je me sentais de nouveau happé par son regard chocolat. J'avais délibérément fermé les fenêtres et son parfum embaumait petit à petit l'intérieur de ma voiture. Je me disais ainsi que si je ne trouvais plus d'autres pitoyables excuses pour la revoir, cette délicieuse odeur serait au moins piégée avec moi un moment. Ça n'était pas comme quelque chose qu'elle aurait oublié et que j'aurais pu lui ramener par la suite bien sûr, comme un porte-feuille par exemple … Un porte-feuille? Humm … Peut-être devrais-je lui subtiliser le sien … J'aurais une bonne excuse de la revoir dans ces cas là …

« Débile ! » m'insultai-je.

- J'ai passé une excellente soirée. Ils sont tous géniaux.
- Tu l'es aussi. Lançai-je sans réfléchir.

Elle ne protesta pas mais ne répondit pas non plus, Bella se contenta de camoufler son visage dans ses longs cheveux bruns, observant un point invisible sur la banquette avant de ma Volvo.

Je me tournais légèrement vers elle pour faciliter la conversation, posant ainsi mon bras sur le dossier de son siège. Elle regarda mon bras un instant comme si elle vérifiait qu'il y a avait toujours une issue de secours malgré le fait que je m'étais approché d'elle. Je n'aurais peut-être pas dû … Mais je n'avais pas pu m'en empêcher, j'avais eu envie de m'approcher d'elle...

- Ils t'ont apprécié aussi tu sais, commençai-je captant de nouveau son attention, ça se voyait. Alice n'a pas l'habitude d'être aussi joviale avec mes amies féminines.
- Pourquoi? Tu en a beaucoup. Demanda-t-elle surprise, un petit sourire aux lèvres.
- Non, ça n'est pas ce que j'ai voulu dire. Riais-je.

Bizarrement, nos voix étaient presque éteintes maintenant. Peut-être à cause de cette soudaine proximité entre nous.

- Il est rare de plaire à Rosalie la première fois également.
- Ça n'était pas la première fois, c'est pour ça. Elle se souvenait de moi.
- Ou de l'autre toi.
- Je suis sûre qu'elle est cachée au fond de moi. Rosalie à dû le sentir, comme les chiens qui sentent la peur tu sais.
- Attend … Tu viens de comparer Rosalie à … Un chien? Riais-je.
- Non … Non je … Bafouilla Bella, confuse. C'est pas ce que je voulais dire, je me suis mal exprimée ! Bon sang, ça m'arrive tout le temps !
- Relax, je te taquine ! Lançais-je en essayant d'arrêter de rire.
Bella était rouge de honte.
- Je t'assure que je te faisais marcher. La rassurai-je.

Ma main alla se poser sur le genoux de Bella en signe de réconfort. C'était un geste que je faisais souvent pour Rosalie ou Alice, mais cette fois, ça ne me fit pas le même effet. C'était comme si un courant électrique avait traversé ma paume. Je n'avais pas à me permettre ce genre de familiarité avec Bella, nous n'étions certainement pas assez proche et quand je décelai son trouble, je retirai immédiatement ma main.

- Bon, souffla-t-elle, je vais rentrer … Il est tard.
- Ouais, tu as raison. Souriais-je poliment.
- Merci pour tout.
- Merci à toi. Soufflais-je sur la même ton qu'elle.

J'aurais voulu la garder avec moi dans cette voiture pendant des heures, même si nous avions dû nous taire et faire comme si nous étions invisibles l'un pour l'autre. Juste pour la sentir encore un peu plus près de moi.

Mais Bella sortait déjà de la voiture et je la regardai marcher lentement vers l'entrée du bâtiment avant de remettre le contact …

Juste pour m'assurer qu'elle rentrait bien …

« C'est certain que 5 mètres de distance entre la voiture et l'entrée, ça représente beaucoup de danger … Il faut vraiment que j'arrête de faire ça ! »

Je me décidais enfin à bouger la voiture, fixant mes yeux sur la route et non pas sur la jeune femme qui s'éloignait à ma droite.

Je me gardais bien d'ouvrir les fenêtres sur tout le trajet … C'était comme si elle était encore là.

« Délicieux », pensais-je en souriant.

***
[10. Heysàtan – Sigur Ros]

Quand je rentrai chez moi, Jasper n'était pas encore rentré. Je ne m'attardais que très peu sur ce détail et allais dans ma chambre en fermant la porte juste assez pour avoir une certaine intimité, sans non plus me couper du reste de l'appartement.

Je m'allongeais sur mon lit, retirant mes chaussures avec mes pieds. Un bras derrière la tête, l'autre sur le ventre, je rejouai cette soirée dans ma tête et les bons moments que je venais de vivre. Un sourire paisible se dessina automatiquement sur mon visage. Même si je fixai mon plafond, c'était son visage qui s'imposait à moi. La ligne de sa mâchoire, cet éclat dans son regard quand elle riait, cette manie qu'elle avait de toujours jouer avec ses cheveux, ces phrases qu'elle ne finissait pas toujours mais qui pourtant avaient tout leurs sens … Tout semblait calme et apaisant quand Bella était là. La vie était simple, naturelle … Plus je la côtoyais et plus je me rendais compte que je n'étais jamais rassasié de sa présence, contrairement à ce que j'avais pu croire au départ. Je voulais toujours en apprendre d'avantage sur elle et ça n'était pas si mal en fin de compte.

Peu importe le chaos qui l'avait mis sur ma route, cet accident avait peut-être un but au final. C'était de cette façon que l'univers avait décidé de la faire entrer dans la vie, brutalement, peut-être pour que je n'ai pas d'autre choix que de la rencontrer. Il y a certaines choses inévitables dans la vie, Bella en faisait surement partie. Elle était là pour que je me réveille et que je ne me fasse pas happer par cette routine dans laquelle je baignais depuis trop longtemps.

Si j'étais certain d'une chose, c'était que Bella faisait partie de ces gens dont on sait, dès le premier regard, que se sont des gens biens. Bella était quelqu'un de bien et l'accueil de ma famille à son égard ne faisait que me conforter d'avantage dans cet idée.

Je ne faisais pas fausse route …

« C'est bon d'avoir des certitudes parfois … »

En tournant la tête, je voyais ma guitare posée contre le mur. J'aurais pu jouer, mais ça n'était pas ça dont j'avais réellement envie. J'avais envie de m'exprimer d'une façon plus personnelle encore que la musique. De façon imperceptible pour les autres, quelques choses que personne ne pourrait voir ou entendre. Lentement je m'assis sur mon lit regardant autour de moi comme si cette pièce m'était étrangère.

J'ouvrai un des tiroirs de ma commode et en sortai un petit carnet de cuir noir. Je prenais un stylo et commençais immédiatement à noircir les pages jaunies du vieux carnet. Il fallait que j'écrive tout ce que j'avais pu ressentir depuis le soir de l'accident sous peine d'oublier … Je ne voulais plus oublier …

***

POV BELLA

Je rentrais doucement dans ma chambre. Il n'y avait plus un bruit dans les couloirs, les autres étudiants devaient soit dormir, soit être sortis. Je retirais mes chaussures et ma veste pour ensuite aller me brosser les dents dans la salle de bain. J'avais cette chance de ne partager ma chambre avec personne et d'avoir une salle de bain, aussi petite fût-elle. Je n'avais pas à aller sur le palier dans les salles d'eaux communes.

Je revenais dans la chambre, ma brosse à dents dans la bouche et appuyais sur le répondeur pour écouter mes messages. La machine se mit en route et je retournais me rincer la bouche.

«  Coucou mon ange, c'est moi … Ton père, je voulais juste prendre de tes nouvelles, mais tu dois sûrement étudier donc … Je ne te dérange pas plus longtemps. Appelle-moi. »

- Charlie... Souris-je en effaçant son message, me promettant de le rappeler demain matin.

Nouveau message – Aujourd'hui à 23h32 -

« Bella, c'est moi … Tu dois déjà être couchée ... »

« Jake ». Songeai-je.

«  J'avais juste envie d'entendre ta voix, je te prépare une petite surprise … Je t'appelle demain matin. Je t'embrasse ».

- Oh Jacob, qu'est-ce que tu mijotes, tu sais que j'ai horreur des surprises …

Vous n'avez pas … de nouveau messages.

J'allais me changer pour aller me coucher. Il était déjà 1 heure du matin et j'avais cours à 9 heures demain matin.

Allongée dans mon lit, je repensais aux messages de Charlie et celui de Jacob.

« Tu dois déjà être couchée ... » - « … tu dois sûrement étudier »

Parfois, il est étrange de voir comment les gens qui gravitent autour de vous, ceux qui vous connaissent depuis, pour ainsi dire toujours, vous perçoivent. C'est comme s'ils s'attendaient à ce que vous soyez d'une certaine façon, éternellement. Comme dans un moule, avec vos habitudes et un rythme de vie bien définit. Comme un robot. Immuable. A Forks, l'image qu'ils avaient tous de moi ne me choquait pas vraiment, mais ici … Sans pouvoir me l'expliquer … J'étouffais …

Je n'avais même pas parlé de l'accident à Jake, pourquoi l'inquiéter inutilement. S'il l'avait su, il aurait tout plaqué - son pauvre salaire et son boulot - pour venir à Seattle.

Ils n'arrêtent pas de me demander comment se passent les cours... On se fiche de savoir comment ils se passent, je suis déjà chanceuse d'en sortir vivante tous les jours. Bien sûr, ça n'est pas ce que je leur réponds, me contentant de l'éternel « ça va. », passe partout.

Depuis le début de l'année, Seattle grandissait en moi, je grandissais. Je voyais Forks ou même Phoenix avec un tout nouveau regard, avec d'autres perspectives … Le lycée était bel et bien révolu – Je pouvais choisir maintenant qui je serais … Qui je voulais devenir. J'avais de plus en plus peur que Charlie, Jake ou ma même ma mère, me figent à jamais dans l'image qu'ils avaient de moi avant mon départ un an plus tôt.

C'est comme si j'avais accepté d'avoir une certaine personnalité ou quelque chose comme ça, sans raison, juste pour rendre les choses plus faciles pour tout le monde. Mais quand on y pense, comment savoir si c'est vraiment moi? Tout le monde est si pressé de savoir comment ça se passe pour moi ici, mais ce qu'ils attendent en fait, ça n'est pas la réalité mais juste la façon dont c'est censé se passer … parce que si je leur décrivais vraiment la façon dont ça se passe … ça serait un récit vraiment très ennuyeux et sans intérêt.

Je suis quand même obligée de jouer le jeu, n'est-ce pas ce que tout le monde fait?

« Pourquoi je pense à tout ça ce soir ... » Soupirais-je. « Ils s'inquiètent pour moi. Je suis une personne horrible ! »

Je m'étouffais sous mon propre oreiller quand mon portable vibra à côté de moi.

« Passe une bonne nuit. Au plaisir de te revoir très bientôt. Edward. »

Je souriais intérieurement et tapais rapidement une réponse : « Dors bien toi aussi ».

J'aimais passer du temps avec Edward aussi étrange que cela puisse paraître. Il était différent de celui dont je me souvenais du lycée. Au moins, avec lui je pouvais développer une autre partie de moi, celle que mes proches ne connaissaient pas, celle que je ne connaissais pas moi-même. La nouvelle moi … Celle que je devenais au contact de nouvelles personnes et testant de nouvelles expériences.

Je ne savais pas encore réellement qui elle était mais j'avais envie de le découvrir. En tout cas, je savais que c'était une personne sociable et plus sûre d'elle, qui savait aussi s'amuser et qui n'avait pas peur de dire ce qu'elle avait sur le cœur.

Quand avais-je trouver la force d'agir ainsi, sans cette crainte d'être ... différente ?


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Le prochain chapitre aura sa vidéo Bonus !

A la semaine Prochaine !

3 commentaires:

  1. J'aime le B.O.V. de Bella.
    Comment explorer une nouvelle partie de sa personnalité alors que vos proches s'obstinent à vous enfermez dans l'ancienne (ou celle qu'ils veulent voir)?

    Ca me parle énormément.

    La semaine prochaine, VIIIITE!

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  2. J'ai bien aimé ce chapitre :) L'ambiance au bar plutôt décontractée, le coup du "on commande chinois" et le fait qu'on termine avec un POV de Bella. Ed est a fond déjà et elle pas du tout! lol I like it
    Bonne continuation miss
    Bis
    Eva

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