mardi 15 février 2011


CHAPITRE XVI

LIFE IS A CHOICE

(La vie est un choix.)

***
POV BELLA

[52/ Nada Surf – Where is my mind?]

La vie étudiante n'était pas toujours une sinécure. Un samedi matin, réveillée depuis à peine une heure, j'étais déjà entrain de réviser mes cours. Dans un mois commençaient les partiels du deuxième semestre alors je n'avais pas d'autre choix que de travailler. Certes il y avait des façons plus désagréables de réviser. J'étais allongée sur le ventre encore en chemise de nuit, les jambes croisées en l'air, avec mes livres sur l'oreiller. Nada Surf jouait sur ma station d'écoute qui avait elle aussi élue domicile chez les garçons. J'entendais l'eau couler dans la pièce d'à côté, où Edward se douchait.

Le son régulier de l'eau avait quelque chose d'apaisant et ce bruit de fond constant m'aidait à me concentrer. Le parfum masculin de son gel douche arrivait jusqu'à moi. J'adorai cette odeur. Aussi facilement que ça mon esprit s'égarait à l'imaginer sous la douche et déjà un sourire béat apparaissait sur mon visage. Doucement, les lignes devant moi s'effaçaient à mes yeux.

Quand je prenais conscience de mes divagations, je me donnai une claque mentale pour rester concentrée sur mon cours de littérature du 18ème et un soupir de lassitude m'échappait. Non, la vie étudiante n'était définitivement pas une sinécure.

J'attrapai mon bloc note dans mon sac à côté de la tête de lit, mais ne trouvais aucun stylo. Je m'asseyais, fouillant plus en détails dans mon sac, forcée de constater qu'aussi studieuse je prétendais être, je n'avais rien pour écrire. Alors je me levai, mes yeux voyageant dans la chambre à la recherche d'un crayon. Le bureau peut-être? Après un rapide examen et l'ouverture des tiroirs, je me rendais à l'évidence : ce stylo aurait bientôt raison de ma volonté d'étudier, déjà fragile. Pivotant sur moi-même, cherchant visuellement dans les endroits les plus improbables (appelez ça le désespoir), mon regard s'arrêtait sur la chaise à l'entrée sur laquelle reposait le sac d'Edward.

J'entrepris alors de tenter ma chance par là et heureusement, je tombai rapidement sur l'objet tant convoité. Ensuite, dans un soucis de politesse, je remettrai soigneusement le sac en ordre sur la chaise. Quand je me retournai pour regagner le lit, ma chemise de nuit accrochée au dossier de la chaise faisait tomber le sac par terre, éparpillant son contenu. Un instant en regardant toutes les affaires d'Edward dispersées sur le sol, je me maudissais d'être aussi peu habile.

Quand je me baissai pour ramasser ce qui était tombé, un objet en particulier attirait mon attention. Le carnet en cuir d'Edward, celui dans lequel je le surprenais parfois à écrire. Je restais figée fixant le carnet comme dans un duel de western. Edward avait toujours refusé de me faire lire ce qu'il écrivait si souvent sur ces pages et tout ce mystère commençait sérieusement à éveiller ma curiosité. Je n'avais pas le droit de faire ça. Aussi tentant que ça l'était de jeter juste un petit coup d'œil à l'intérieur, je n'avais pas le droit d'ouvrir ce carnet. Si Edward voulait garder ses écrits pour lui, je me devait de respecter son souhait. Alors je me saisissais du carnet et le remettais dans le sac.

Malgré tout, ma main refusait de le lâcher ...

Je relevai les yeux vers la porte de la salle de bain juste à côté. L'eau coulait toujours abondamment à l'intérieur. Il en avait sûrement pour plusieurs minutes encore. Plusieurs longues minutes.

Je grimaçai trouvant déjà répréhensible l'analyse qui se mettait doucement en place dans mon esprit tordu.

- Juste un petit coup d'œil. Me chuchotai-je à moi même comme pour me trouver des excuses. Personne n'en saura rien.

Alors je retournai m'assoir sur le lit et commençai la lecture non sans une certaine appréhension, une certaine excitation également il fallait l'avouer. Perfide que j'étais. Mon dieu, j'étais une femme après-tout. Les femmes sont curieuses !

Lentement, je posai mon regard sur l'encre noire et les lettres fines de cette écriture que j'aurai reconnu entre mille.

« C’est quand on commence à définir quelque chose, que cela commence à prendre tout son sens. Le bruit régulier du métro, le son des gens qui le traversent, le martèlement de leurs pas sur le sol, les journaux qui s’envolent …

Le jeune homme à la guitare sèche assit sur le sol connaissait tous ces sons par cœur maintenant. Ils faisaient partie de lui, partie de sa maison. Car oui, le métro était sa demeure, la ville étant son monde. Pourquoi chercher plus loin? Il avait ici tout ce dont il avait besoin pour vivre. Un abri, sa guitare, quelques feuilles de papier pour écrire et ce sac qui contenait toute sa vie.

Dehors il trouvait la chaleur vivante de cette ville toujours éveillée avec ces lumières et ces sons qui la décrivait tant. Cette ville était sa mère, elle l'avait porté depuis toujours, ou en tout cas, aussi loin que sa mémoire lui permettait de se souvenir.

Il ne savait pas de quoi demain serait fait, à vrai dire le jeune homme ne se voyait pas vivant dans les cinq années à venir et ça lui convenait. Il vivait au jour le jour comme si chaque réveil serait son dernier. La vie pour lui était une succession d'opportunités à saisir. Il savait que chaque décision, aussi insignifiante paraissait-elle, pouvait l'emmener plus loin qu'il ne l'aurait jamais espéré.

Il était seul, mais libre.

Seulement un jour, un événement bouleversa sa vie et toutes ces choses qu'il affectionnait tant, passèrent au second plan. Cette jeune femme entra dans sa vie.

Elle était son parfait contraire. Elle avait un futur, une vie bien établie et un emploi du temps bien défini. Peut-être était-elle riche? Le jeune homme aimait extrapoler autour de ce personnage qu'il croisait chaque matin à la même heure sur le quai de la gare. Même s'ils ne se croisaient qu'une seconde chaque jour, il n'aurait manqué ce moment pour rien au monde. Cette personne était devenue le plus grand mystère de sa vie avec son parfum délicieux et cette fragilité dans son regard. Il avait inventé sa vie en détail dans sa tête et chaque matin quand il retrouvait les trais parfaits de son visage, il ajoutait un élément à son histoire. A cette illusion d'elle qu'il s'était doucement créé.

Il se disait chaque matin que cette fois, il lui adresserait la parole mais il n'en trouvait jamais la force. Elle était bien trop belle et bien trop cultivée pour lui. Il ne faisait pas le poids. Mais ça ne l'empêchait pas d'espérer qu'un jour, la jeune fille poserait les yeux sur lui. C'est ainsi que sans même lui avoir parlé une seule fois dans sa vie, sans même connaître son prénom, le jeune homme tomba amoureux d'elle.

Appelez ça le destin, l'attraction peut-être? Mais chaque matin, quand son épaule frôlait très légèrement celle de la jeune femme – si légèrement qu'elle ne le sentait même pas – il sentait cette connexion inexpliquée entre eux... »

- Qu'est-ce que tu fais?

Je sursautai, découvrant Edward devant moi, vêtu d'un simple jean et les épaules encore mouillées.

- Rien. Répondis-je en cachant le carnet dans mon dos.
- Tu as lu ça ?! Lança-t-il un peu agacé en me le reprenant doucement des mains pour le ranger dans son bureau.
- Le début seulement. Me défendis-je.
- Je t'avais dis que je ne voulais pas que tu le lises.
- Pas vraiment, minaudai-je, tu as toujours fais en sorte que je ne le lise pas plutôt.
- Ne joue pas sur les mots. Me répondait-il simplement en s'adossant au bureau le bras croisés.
- T'es fâché? Grimaçai-je.
- Je ne suis pas fâché. Je ne comprend simplement pas pourquoi tu perds ton temps à vouloir lire ce truc.
Il me tournait le dos en cherchant un t-shirt dans sa commode.
- C'est très bien écrit. Lançai-je au bout d'un moment.
Pas de réactions. C'était comme s'il ne m'entendait pas.
- Tu as l'air d'avoir écrit beaucoup de pages … Continuai-je.
- Il faut que j'aille travailler.
- Tu n'as jamais pensé à … Peut-être, le faire publier quand il sera fini ?
Edward soupirait avant de se retourner vers moi.
- Bella, c'est juste une histoire.
- Qui peut devenir un roman un jour.
- Je n'ai pas cette prétention et heureusement. J'écris juste pour me détendre quand je n'ai pas le temps d'aller à Spadina.
- Mais...
- Mais rien du tout. Me coupait-il en sortant quelque chose de son sac.
- Mais essaies au moins ! Insistai-je.
- Bella ! M'arrêtait-il à nouveau en souriant.

Contrainte et forcée, je m'arrêtais là non sans le fusiller du regard. Pour toute réaction, il me souriait et venait s'allonger au dessus de moi, me forçant à m'allonger à mon tour.

- Ce que tu peux être têtue ! Lançait-il au dessus de mon visage.
- Je te retourne le compliment. Boudai-je. Tu as du talent. Tu ne devrais pas te sous-estimer...
Edward brandissait alors un petit écrin noir sous mon nez.
- Qu'est-ce que c'est?
- Heureusement pour moi, tu es plus curieuse que têtue. Lançait-il fièrement.

Je lui tirai la langue avant d'essayer de m'emparer de l'objet en question mais Edward me le retirait juste avant que je ne le touche. Surprise de sa réaction, avec le sourire moqueur qu'il me lançait, j'hésitai :

- C'est pour moi? Demandai-je timidement.
- Non c'est pour ma maîtresse, commençait-il en chuchotant, mais chut ne dis rien d'accord !
Mon regard lançait des éclairs ce qui déclenchait son hilarité.
- Allez donne-moi ça ! Lançai-je en souriant, m'emparant de la petite boite mystérieuse.

Alors je me redressai, m'asseyant en tailleur sur le matelas sous le regard protecteur d'Edward qui m'observait avec insistance. Doucement j'ouvrai l'écrin et découvrais ce magnifique petit collier. Je voulais dire ou exprimer quelque chose mais rien ne vint, je me contentai d'inspirer comme pour parler et Edward lui retenait son souffle.

Je sortais lentement la fine chaine en or sur laquelle reposait ce petit diamant étincelant, pour le lever au niveau de mon visage. Immédiatement la petite pierre précieuse captait la lumière du jour et projetait des petites tâches lumineuses sur ma peau. La chaine épousait alors la forme de ma paume.

- Ca te plait ? Me demandait Edward anxieux.
- C'est magnifique. Soufflai-je en rangeant le bijoux, le sourire aux lèvres.
- Mais?
J'hésitai avant de continuer, cherchant les mots justes.
- Mais tu n'aurais pas dû. Je connais ta situation financière et c'est de la folie. Je ne peux pas le garder.
- Quoi? Lançait-il sans y croire.
Je refermais l'écrin pour le lui tendre.
- Tiens. Merci. C'est un très beau cadeau mais je ne te priverais pas de ton argent et je n'ai rien fait pour le mériter de toute façon.

Edward repoussait la boite vers moi, sans lâcher ma main par dessus et s'approchait de mon visage avant de parler à nouveau. Son souffle frais vint balayer délicatement mon visage.

- Si je te l'ai acheté c'est que je pouvais le faire. John me donne pas mal d'extras et au moins toutes ces heures passées loin de toi servent à quelque chose. C'est très impoli de refuser un cadeau mademoiselle Swan. Finit-il en souriant.
- Je sais et je le garderais si …

Je ne pu finir ma phrase car les lèvres d'Edward s'écrasèrent sur le miennes pour me faire taire.

- C'est pas juste. Boudais-je quand je retrouvais la faculté de parler. Tu sais que je n'ai plus aucune volonté quand tu fais ça.
Il m'embrassait à nouveau.
- C'est bien pour ça que je le fais. Sourit-il sur mes lèvres.
- Traitre. Souris-je en l'embrassant à mon tour.

Très vite, ces baisers qui n'étaient à la base que des subterfuges pour faire craquer l'autre, nous submergèrent tous les deux. J'entourai mes bras autour de lui, Edward m'attirant sur ses genoux. Sa main se cala dans mon cou, qu'il caressait lentement, pour maintenir mon visage en place pendant qu'il me donnait le baiser le plus suave et délicat qu'il soit. Je perdais totalement pied.

Doucement je glissai mes mains sous son t-shirt pour sentir sa peau sous ma paume. Je lui griffai légèrement le torse et Edward souriait sur ma bouche, tout en me faisant basculer en arrière. Instinctivement, je remontai les jambes autour de ses hanches et il s'attaquait à mon cou. Quand sa main glissa le long de ma cuisse jusqu'à mon nombril je gloussai dans son oreille.

- Ca chatouille.
- Pardon. Sourit-il en m'embrassant à nouveau.
- Mais vous êtes tout excusé monsieur Cullen.

Alors Edward continua à me caresser ainsi pendant de longues minutes. C'était incroyable de voir à quel point il connaissait mon corps et à quel point le mien le réclamait. Ayant atteint le point de non retour, j'essayai de lui retirer son t-shirt mais Edward se dérobait à moi. Un instant je fixai le plafond hébétée, ne comprenant pas ce qui venait de m'arriver. Quand je me redressai, il était entrain de se rhabiller et mettre ses chaussures.

- Qu'est-ce que tu fais ? Lançai-je méfiante, mon cœur battant encore à la chamade.
- Bah, je vais travailler ! Lançait-il en haussant les épaules avec un sourire mesquin sur le visage.
- Maintenant ?! M'exclamai-je submergée par la frustration.

Quand Edward mettait son sac sur son épaule, je me jetais sur lui, entourant sa nuque et me serrant contre lui pour ne pas qu'il se déloge.

- Tu ne peux pas être en retard de quelques minutes, je te promets que ça ne sera pas long. Soufflais-je près de son visage en me mordillant la lèvre.
Il ne résistait jamais à ça.
- Hum, soufflait-il sur le même ton, tentant.

Quand ses mains entourèrent doucement mes fesses, je me croyais victorieuse, mais il s'échappait à nouveau.

- Ça t'apprendra à fouiller dans mes affaires ! Répliquait-il en me faisant un clin d'œil après m'avoir donné une petite claque sur les fesses.

J'étais tellement soufflée qu'il réussisse son coup et aussi un peu piquée au vif dans mon estime (et aussi mon pseudo "pouvoir de séduction") que je ne su quoi répondre. La frustration devait se lire sur mon visage cependant car Edward avait vraiment l'air très fier de lui.

- Tu me le paieras Cullen. Crachai-je entre mes dents.
- Tu le porteras ce soir au restaurant, disait-il en désignant l'écrin sur le lit faisant fi de mon avertissement, n'oublie pas, on passe vous prendre à 20h ! Ne soyez pas en retard !
Et en plus monsieur se permettait de me faire la leçon !
- Sort d'ici tout de suite ! Lançais-je, hors de moi.
- Bonne journée mon amour. Finissait-il en riant avant que je ne lui claque la porte de sa propre chambre au nez.

Même après ça je l'entendais rire dans le couloir. Malheureusement pour moi, je ne pouvais pas rester furieuse très longtemps et en l'entendant rire ainsi, un sourire apparaissait sur mes lèvres également.

Ce qu'il pouvait m'énerver parfois !

Je me passai les mains dans les cheveux en reculant dans la pièce, essayant de calmer ce feux qu'il avait habilement allumé en moi, avant de reprendre tant bien que mal mes révisions.

***

En début d'après-midi je faisais une pause, mes neurones commençant à rendre l'âme, pour aller me préparer un sandwich. J'enfilai le sweat que les filles m'avaient offert à Noël avant de sortir de la chambre. Dans la cuisine je sortais à peu près tout ce que je trouvais d'encore comestible à l'intérieur du frigo : tomates, thon, fromage, salade, œuf et mayonnaise. J'en avais déjà l'eau à la bouche.

Consciencieusement je préparai mon déjeuner et quand je m'apprêtai à le gouter, on frappait à la porte. D'abord frustrée (décidément, c'était la journée des frustrations en tout genre), j'hésitais à ouvrir la porte. Je m'apprêtais à déguster mon sandwich une seconde fois mais l'intrus, refusant ce délice à mon estomac, insistait encore.

Quand j'ouvrais la porte, je tombais nez à nez avec Alice et rien qu'en la regardant je savais que quelque chose n'allait pas.

- Alice ? Ça va ? Demandai-je légèrement surprise.
- Jazz' est là ?
- Non… Je le croyais chez Emmett et Rose, tout comme toi d'ailleurs.
- Bien, c'est bien ! Lança-elle en entrant dans l'appartement.

Je prenais le temps de refermer la porte avant je lui faire face. Elle était là, plantée au milieu du salon, les yeux perdus dans le vague.

- Qu'est-ce qui t'arrive? Demandai-je en faisant quelques pas vers elle.

Alors lentement Alice levait les yeux vers moi et me fixait avant de parler. Cette attitude eu le don de me rendre aussi nerveuse qu'elle.

- Bella...
- Alice ? Insistai-je.
- J'ai du retard…

Mon cerveau s'arrêtait une fraction de seconde et je passais ensuite par plusieurs états. A la vitesse de la lumière, une foule de questions submergeaient mon esprit, même les plus absurdes. En retard pour aller où ? Combien de retard ? Mon dieu, Alice était-elle enceinte ? Mais de qui ? Était-ce d'un vrai bébé qui grandit et tout ça ? Mais au final tout ce que je répondais à mon amie, au bord de la crise de nerfs, était :

- Hein?!
- J'ai du retard ! Répétait Alice.
- Mais de combien? C'est peut-être pas si … Tentai-je pour la rassurer.
- 15 jours. Me coupait-elle.
- 15 jours !!? M'exclamai-je.
- Merci de me rassurer ! Lançait Alice qui allait s'assoir sur le canapé. Je croyais que c'était peut-être pas si grave ?!
- Pardon, je …
Je tentai de me ressaisir en allant la rejoindre sur le fauteuil.
- Tu as fais un test? Demandai-je doucement.

Alors Alice sortait un test de grossesse neuf de son sac à main. Cette fois c'était sûr, un bébé était peut-être en route. Ce genre d'objet rendent tout de suite les choses plus réelles.

- J'ose pas …
- Je comprend. Lançai-je en prenant la boite entre mes mains, aussi choquée que mon amie.

Alors en regardant cette boite rectangulaire rose et bleue dans mes mains, je me mettais un instant dans la peau d'Alice. J'aurai été terrifiée tout comme elle, peut-être même plus encore.

- Bella et si c'était positif ?

Je relevai les yeux vers elle, ne sachant vraiment pas quoi lui répondre. Je savais ce que moi j'aurai fait dans cette situation, mais il est toujours délicat de conseiller ce genre de chose à quelqu'un d'autre.

- Ton silence en dit long. Soupirait-elle en s'affalant dans le canapé.
- Non, non Alice excuse-moi… Je… Il faut que tu fasses le test, au moins tu seras fixée.
Elle me lançait un regard peu enthousiaste.
- Je suis là. Dis-je en lui prenant la main.
- Mais je ne sais même pas comment ça marche !
J'ouvrai la boite pour lire la notice.
- Regarde, c'est écrit. Tu dois faire pipi sur le bâton en le tenant vers le bas et le résultat va s'afficher au bout de trois minutes.
- Comment je peux le tenir autrement que vers le bas de toute façon ?! Rétorquait Alice en se penchant sur le papier également.
Je visualisai la scène une seconde.
- Hum… Pas évident… Soufflai-je. Tiens, vas-y.
Je lui tendais le test mais encore une fois, elle hésitait à le prendre.
- Alice, courage. Tu seras fixée !
- Non, je sais je sais mais …
- Mais quoi?
Elle me regardait une seconde avant de parler.
- J'ai pas envie de faire pipi. Grimaçait mon amie.
- Oh… Hum…
Je m'éclaircissais la gorge en cherchant une solution.
- Du jus d'orange ! Il nous faut des litres de jus d'orange ! Lançai-je en me dirigeant vers la cuisine.

***

Trente minutes plus tard j'étais postée devant la porte de la salle de bain avec la boite vide du test de grossesse dans les mains. J'étais tellement stressée qu'on aurait dit que c'était moi qui était entrain d'uriner sur ce stick électronique.

J'entendais Alice tirer la chasse d'eau et reculais d'un pas. Elle ouvrait la porte et je ne su quoi penser. Son visage n'exprimait aucune émotion particulière.

- Alors? Demandai-je timidement.
- Ça cherche toujours.

Nous nous penchions toutes les deux sur le bâton qu'elle tenait dans la main. Un sablier tournait lentement sur le petit écran digital.

- Avec tout le jus d'orange que tu m'as fait boire, ce truc va finir par me dire que je suis enceinte d'un agrume ! S'exclamait-elle soudainement.
- C'est bien Alice ! L'humour est la plus grande des parades contre le stress. Lui souris-je.

Nous retournions ensuite nous assoir dans le salon. Alice n'arrêtait pas de fixer sa montre et moi je restais silencieuse, figée dans l'attente tout comme elle.

- Bien, ça fait 4 minutes. Souffla-t-elle. Le résultat devrait être affiché maintenant.
Alice me tendait subitement son test de grossesse.
- Tiens regarde toi, moi je peux pas !
Alors lentement je vérifiai le résultat.
- Il est positif. Lui annonçai-je doucement.
Alice reteint son souffle.
- Tu es enceinte depuis trois semaines. Finis-je.

Elle me reprenait le test des mains pour vérifier par elle même, puis je vis Alice calculer sur ses doigts.

- Port Angeles… Chuchota-t-elle entre ses dents. Il va m'entendre celui-là !
- Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas… Le garder ? Demandai-je timidement.
- Je sais pas… J'en sais rien ! Lança-t-elle. Je n'avais vraiment pas prévu ça. Pas maintenant je veux dire.

Je ne savais vraiment pas quoi lui dire alors qu'elle, semblait chercher des réponses dans mes yeux.

- Jazz' et moi on est ensemble depuis si peu de temps. Continuait Alice. Je ne vois vraiment pas comment lui annoncer ça. On en est pas encore là tu comprends ?
- Parfaitement. Mais dans tous les cas, il faut que tu en parles avec lui je pense.
- Je sais, tu as raison. Soupirait Alice en se passant la main sur le visage.
- Il faut que vous soyez sûrs de vous. Ajoutai-je. Tu ne peux pas prendre de décision toute seule et je ne peux pas la prendre pour toi.
- Qu'est-ce que tu ferais à ma place Bella?
- Je ne suis vraiment pas celle a qui il faut demander ça.
- Pourquoi?
- Parce que même si j'aime profondément ton frère, je sais que je ne suis pas prête à assumer un enfant. Je ne te parle même pas du côté financier et de l'instabilité de ma vie d'étudiante mais toi Alice… Tout ça, tu l'as. Tu as une vie…
- Je suis au chômage.
- De l'argent.
- Mais le père est étudiant et musicien ! Qu'est-ce qu'il y a de stable là-dedans ?!
- Peut-être que lui pourrait te donner la réponse. Proposai-je doucement. Ce choix, il n'y a que vous deux qui pouvez le faire.
- Je n'ai que 23 ans et Jasper 24 … Je sais pas si nous sommes prêt pour tout ça.
- Si ça peut te rassurer, avec tout ce que vous avez vécu chacun de votre côté, je pense que vous avez plus de maturité qu'un trentenaire en pleine crise existentielle !
- Et s'il m'en voulait? Grimaçait-elle.
- Et bien j'irai lui botter les fesses parce qu'il a quand même 50% de responsabilité dans cette histoire ! Non mais ! M'exclamai-je en essayant de la faire sourire.
Alice me fixait une seconde avant de me serrer contre elle.
- Merci.
- De rien. Souris-je en lui rendant son étreinte.

Ensuite elle quittait l'appartement mais avant de passer la porte, Alice me faisait de nouveau face, réajustant son sac sur son épaule.

- Ne dis rien d'accord?
- Je n'avais pas l'intention de le faire.
- On se retrouve à 19h30 chez Rosalie et l'homme d'honneur ? Sourit-elle doucement.
- J'arrive toujours pas à croire qu'Emmett à 26 ans...
- Ouais hein… Grimaçait Alice. Le pauvre garçon en fait à peine 18 !

Nous éclations de rire ce qui eu pour effet de détendre l'atmosphère.

***

En fin de journée, Alice, Rosalie et moi étions en train de nous préparer entre la chambre et la salle de bain, faisant des allées et venues entre les deux pièces. L'une enfilait un chemisier pour aller s'admirer dans un coin de miroir avant de le retirer immédiatement en le balançant sur le lit, pendant qu'une autre cherchait désespérément le crayon que la troisième utilisait déjà pour se noircir les yeux.

Il était déjà 19h45 et Edward et Jasper n'allaient pas tarder à arriver. Emmett, l'invité d'honneur, attendait patiemment dans le salon dans un beau costume, de ceux qu'il mettait dans les réunions d'affaires, une bière à la main. Il riait parfois en nous entendant piailler dans la salle de bain. Il était déjà compliqué de partager un miroir avec une femme alors deux !

Ce soir nous sortions au Lark Restaurant sur la 12th avenue, en centre ville. C'était le restaurant préféré d'Emmett. Avec sa cuisine généraliste et son côté « European classy » comme il disait, ce restaurant était un parfait mélange pour passer une soirée détendue et conviviale tout en acceptant la nécessité de s'habiller un peu mieux que d'habitude.

Quand j'entendais la sonnette à la porte, j'apportai la dernière touche à ma tenue : le collier qu'Edward m'avait offert et à le voir autour de mon cou, j'étais heureuse qu'il ait insisté pour que je le garde finalement.

- Hum, ça rigole plus ! Lançait Rosalie en arrivant derrière moi, vérifiant ses lèvres dans le miroir. J'en connais une qui a été gâtée !
- J'ai rien fait pour mériter ça je t'assure, il me l'a sorti de nulle-part.
- Je ne savais pas mon frère si romantique. Ajoutait Alice au dessus de ma deuxième épaule, vérifiant elle sa coiffure.
- Ça a du sauter une génération... Fit remarquer Rosalie.
- T'es dure, riais-je, je suis sûre qu'Emmett peut être tout aussi romantique.
- Hum… Réfléchissons... Commença Rose, sous notre regard amusé. La définition du romantisme selon mon mari est de ne pas me lancer « enlève ta culotte, c'est moi qui pilote ! » avant de faire l'amour !
J'explosais de rire, ratant mon trait d'eye-liner.
- C'est malin, regarde ce que j'ai fais avec tes bêtises. Soupirai-je en effaçant le gros trait sur la joue.
- Tu exagères ! Lançait Alice.
- Vous verrez toutes les deux quand vous serrez avec ces deux là depuis aussi longtemps que moi et Emmett !
- Allez on y va ! Ça suffira ! De toute façon j'aime pas ma tête. Boudait Alice.
- Tais-toi un peu, t'es ravissante. La sermonnait Rosalie pendant que j'apportai toujours quelques retouches à son maquillage.

Les filles quittaient la chambre en saluant Edward qui arrivait dans l'encadrement de la porte. N'ayant toujours pas digéré son sale coup de ce matin, je décidai de le faire mariner un peu. Malgré tout, je ne pu m'empêcher de jeter un très rapide coup d'œil dans sa direction pour admirer quel homme magnifique il était, surtout en costume, et me conforter encore une fois dans l'idée que j'étais l'une des femmes les plus chanceuse du monde.

Seule une lampe de chevet éclairait la coiffeuse dans la chambre de Rose et Emmett et la lumière du couloir traçait une ligne de lumière sur la moquette sombre. Edward se tenait là, dans l'encadrement de la porte, les jambes croisées avec désinvolture, son coude portant le poids son corps. C'était comme s'il avait un projecteur braqué sur lui. Même si j'essayai de jouer l'indifférente, j'eus le temps de remarquer ce magnifique costume qui sublimait parfaitement ses formes masculines, cette petite barbe naissance lui donnant un petit côté bad boy et ses cheveux habilement domptés sans pour autant qu'il n'ait abandonné ce côté coiffé-décoiffé qui me séduisait tant.

Au vu du petit sourire qu'il arborait, même si Edward restait silencieux, il savait parfaitement à quoi je jouais et cette dualité sous-jacente me mettait dans tous mes états. Je n'étais pas certaine d'avoir la force et la volonté d'assouvir ma vengeance ce soir.

- Je vois que tu as mis le collier. Disait-il doucement en se rapprochant lentement, les mains dans les poches.

Je ne répondais pas, continuant à finaliser mon maquillage sans sourciller. Alors je vis son sourire s'élargir dans le miroir sans pour autant qu'il perde de cette désinvolture aussi agaçante que séduisante. Le jeu avait définitivement commencé. Quand ses main se posèrent sur mes épaules, j'essayai de rester stoïque mais ma peau me trahissait quand un frisson remontait le long de mon dos. Edward dégageait délicatement les cheveux dans ma nuque et se baissait pour embrasser délicatement cette partie de mon cou où reposait la chaîne en or.

- Il te va à ravir. Chuchota-t-il dans mon oreille.
Je fermai les yeux un instant avant de me reprendre.
- Je ne l'ai mis que parce qu'il va avec ce que je porte, pas pour te faire plaisir. Répondis-je, la voix dénuée de toute émotion.
- Bien sûr, c'est évident. Sourit-il en dégustant toujours mon cou de ses lèvres délicieuses.

Doucement ses mains, qui jusqu'ici entouraient mes épaules, descendirent lentement le long de mes clavicules, contournant ensuite habilement ma poitrine, glissant sur le plat de mon ventre et s'arrêtant sur mes cuisses.

- A quel point es-tu en colère contre moi? Sourit Edward en me regardant à travers le miroir devant nous.
- Au point d'une longue frustration se rapprochant d'un incendie violent dont personne n'aurait prit soin de s'occuper. Rétorquai-je, acide.
Mais ma remarque ne sembla pas le déstabiliser.

[53. DLZ – Tv On the Radio]

NB : Impossible de la faire fonctionner sur la playlist dans sa version originale (en live sur la playlist), pour des pbl de copyright, je vous conseilles donc FORTEMENT d'aller l'écouter sur Deezer ou direct via Youtube (http[://]www.youtube[.]com/watch?v=4N31oFeinFY)

- Hum… Souffla-t-il simplement au creux de mon oreille.

Edward faisait pivoter la chaise sur laquelle j'étais assise pour que je lui fasse face. J'aurai voulu protester mais je restai sans voix en captant cette lueur presque animale dans son regard.

- Et quand t'es en colère comme ça, c'est toi qui me mets en feux. Soufflait-il tout près de mon visage, son regard fixé sur le mien.

Alors pour toute réponse je me levai en même temps qu'Edward m'attirait à lui et nos lèvres se trouvèrent rageusement. Un gémissement m'échappait tellement ce baiser était soudain et fougueux, mais à la fois tellement divin et libérateur. Je fourrageai sans retenue dans ses cheveux que j'attrapai dans mon poing pour ne pas qu'il m'échappe et Edward me serrait fort contre son corps d'homme. Sa langue venait capturer la mienne sans m'en demander la permission et je ne m'en plaignais pas. Ses mains entourèrent mes hanches et il me soulevait sans peine pour m'assoir sur la coiffeuse de Rose.

- Qu'est-ce qu'on est en train de faire? Soufflai-je au bord de la crise cardiaque.
- Je joue les pompiers. Eut-il le temps de dire avant que sa bouche ne me fasse taire. J'ai entendu dire qu'il y avait un incendie dans le coin.
- Ici?
- Pourquoi pas?
Déjà Edward dé-zippait ma robe qui retombait sur mes épaules.
- Tu sais qu'on ne peux pas faire ça. Réussi-je à articuler avant qu'il ne ramène mes jambes autour de lui.
- C'est de ta faute ma belle, il fallait pas m'accuser de ne pas savoir éteindre les feux.
- Ils vont nous chercher Edward.
Alors il saisissait mon visage entre ses mains pour me forcer à le regarder.
- Je te promet d'être rapide et efficace, ça te va?
- Ok, ferme la porte... Lançai-je en l'embrassant, tremblante et à bout de souffle. Ferme la porte.
Edward allait fermer la porte de la chambre à clé et quand il revenait vers moi, sa veste tombait dans ses pas et il commençait à déboutonner les premiers boutons de sa chemise. Je n'avais jamais vu un tel regard dans ses yeux. C'était peut-être dû au fait que nous pouvions nous faire prendre à tout moment ou simplement au fait que j'avais mis sa virilité en doute, mais j'avais l'impression qu'il allait me dévorer et étrangement, je n'avais pas peur. J'étais impatiente.

Quand nous nous retrouvions face à face, Edward me fixait sans bouger, c'était presque intimidant. Il faisait un pas vers moi, écartant mes cuisses pour se frayer un passage au plus près jusqu'à moi. Instinctivement, je m'attaquais directement à son cou, mes mains passant en dessous du col de sa chemise quand lui balayait tous les produits de beauté de Rose derrière moi, du revers de la main.

Alors que ses mains remontaient déjà ma jupe au dessus de mes fesses, Edward léchait délicatement cette partie sensible de mon cou, juste en dessous du lobe de mon oreille. Je m'attelai à finir de déboutonner sa chemise, rejetant la tête en arrière. Je voulais le sentir. Pressé ou pas, à cet instant, je voulais plus que tout laisser l'empreinte de mes ongles sur son torse. Cette façon animale qu'il avait de me regarder et de me toucher depuis le début m'avait complètement transportée dans un autre monde. Et je m'en délectais.

Jamais Edward et moi n'avions partagé de moment aussi bestial avant. Il y avait quelque chose de particulier ce soir. L'interdit peut-être? Le fait de ne rien contrôler, de ne rien avoir prémédité aussi surement.

- Comment fais-tu pour me faire faire ces choses que jamais je ne me serai autorisée avant ? Soufflai-je sur ses lèvres avant de ramener littéralement sa bouche contre la mienne, mes ongles se resserrant doucement sur sa joue.
- Parce que quand on est ensemble, tu sais que plus rien autour ne compte. Finissait-il par répondre. C'est pareil pour moi. J'ai besoin de toi maintenant Bella.
- Pourquoi ? Lançai-je en défaisant sa ceinture, lentement.
- Pour ça ?

Il faisait glisser son doigt de mon menton à mon épaule, lentement jusqu'à mon poignet et rien qu'avec ce simple geste, ma peau réagissait et j'avais la chair de poule.

- Tout ton corps m'appelle. Sourit-il doucement avec ce sourire en coin victorieux.
- Alors viens. Répondis-je en l'attirant vers moi.

Edward me soulevait pour s'assoir sur la chaise qui était la mienne quelques minutes plus tôt. Debout devant lui, couvée du regard, j'eus un moment d'arrêt. Il attendait que j'agisse. Finalement, un sourire apparaissait sur mon visage et je quittais doucement ma culotte sans le quitter des yeux. J'eus également le temps de voir ses mains se crisper légèrement sur les accoudoirs du fauteuil quand je passais les genoux de chaque côté de ses cuisses. Quand ensuite Edward essayait de m'embrasser, nos visages étant à quelques centimètres l'un de l'autre, je lui refusais cet honneur.

Je finissais de dé-zipper la fermeture éclair de son pantalon, écartant ensuite son caleçon pour le libérer. Son membre pointait maintenant vers moi et sans plus attendre je m'asseyais dessus, étouffant notre impatiente dans sa bouche. Immédiatement ses mains puissantes virent entourer mes hanches m'apposant ce rythme qui allait bientôt avoir raison de moi. Ma robe glissait le long de mes bras libérant ma poitrine dans laquelle Edward ne tarda pas à plonger la tête.

- C'est terriblement tordu de faire ça maintenant. Gémis-je.
- Mais tellement bon. Souffla-t-il en soulevant mes fesses en rythme.

Faire l'amour ici, dans une chambre qui n'était pas la notre, dans une maison remplie de personnes qui nous attendaient qui plus est, était complètement dysfonctionnel, mais j'en retirai un plaisir incommensurable. Je me sentais femme et en pleine possession de ma séduction, pour la première fois au contrôle de mon corps de la façon la plus primitive qui soit.

Je souriais, perdant pied. Puis sans prévenir, je me remettais sur mes pieds. Edward aurait pu protester mais quand il vit que je le lui tournais le dos, me penchant en avant sur le lit, je l'entendis rire doucement.

Alors je regardai de nouveau devant moi, dans l'obscurité de la pièce. Je l'entendis se lever lentement derrière moi. Quelques pas feutrés étouffés par la moquette se rapprochèrent de moi. Je fermais les yeux, avalant difficilement ma salive. Je ne savais toujours pas d'où me venait cette audace soudaine mais je l'assumais pleinement.

Je sentis alors sa main se poser sur ma hanche. Edward approcha encore d'un pas. Son autre main caressa mon dos, de la courbe de mes reins jusqu'à ma nuque avant de redescendre pour maintenir ma taille contre lui. Quand il me pénétrait de nouveau, d'abord lentement puis de façon plus soutenue, j'exultais accompagnant ses mouvement de va et viens pour le sentir toujours plus loin, toujours plus fort.

Je savais qu'Edward prenait autant de plaisir que moi rien qu'à la façon dont il étouffait sa respiration pour faire le moins de bruit possible. Mes mains agrippèrent fortement les couvertures, la chaleur de mon corps augmentant considérablement. Ses mains se resserrèrent encore plus autour de mes hanches et il augmentait la cadence.

Je partais à la dérive, libérant ma frustration, mon corps et mon âme. Tous mes muscles se relâchèrent et Edward me serrait instinctivement contre lui, reprenant son souffle avec moi.

Alors je lui faisais de nouveau face et nous nous embrassions frénétiquement. Il m'entourait dans un élan protecteur jusqu'à ce que nous retrouvions nos esprits.

- C'était incroyable. Chuchotai-je, la tête sur son torse.
- Je ne me suis jamais senti aussi libre avec personne. M'avouait-il en déposant un baiser sur mon front.
- On est complètement dingues. Qu'est-ce qu'on va pouvoir leur dire quand on va sortir de cette chambre ?
- Laisse-moi gérer ça d'accord. Souffla-t-il en prenant mon visage en coupe.
Nos visages irradiaient du même bien être.

A contre cœur nous nous séparions pour nous rhabiller au plus vite. Pendant qu'Edward réajustait son costume, je remettais en place les produits de beauté de Rosalie que nous avions envoyé valser. Dans mon dos, Edward vint embrasser ma nuque tout en refermant la fermeture éclair de ma robe. Un instant nous observions notre reflet dans le miroir de la coiffeuse, tous les deux enlacés.

- Prête ? Souffla-t-il à mon oreille.
- Je crois oui.
- Rend-moi service, sors en premier et ais l'air furieuse.
- Furieuse ? Répétai-je. Comment tu veux que j'ai l'air furieuse après ça ?
- Trouve un moyen. Souriait-il. Sinon la dispute qui nous a retenu ici ne sera pas crédible.
- Je veux bien me disputer avec toi comme ça tous les jours. Gloussai-je.
Edward riait à nouveau et me retournait pour m'embrasser une dernière fois.
- Allez, en scène ma belle. Dit-il en attrapant délicatement mon menton.

Alors je l'embrassai encore une fois avant de sortir de la chambre en claquant la porte.

***

POV EDWARD

Je sortais de la chambre quelques secondes plus tard pour me diriger lentement vers le salon où tout le monde m'attendait. Lentement, les mains dans les poches, j'essayai de paraître assez neutre pour que les gens se posent des questions. Bella était assise sur le canapé, les bras croisés et déjà Alice l'observait d'un œil suspect. Un drôle de silence régnait dans la pièce, comme prévu.

- Bon, si tout le monde est là, commença Rose en mettant son manteau, on va peut-être pouvoir y aller.
Les filles suivirent son exemple ainsi que Jasper.
- Qu'est-ce que vous foutiez là-dedans ? Me chuchota Emmett en arrivant vers moi.
- Oh… tu sais. Les histoires de couple. Répondis-je en restant évasif.
- Quoi ?! Vous vous êtes disputé le soir de mon anniversaire ?! Sympa merci beaucoup. Me sermonnait-il.
- T'inquiète pas, on ne gâchera pas ta soirée. Je crois que j'ai pu arranger les choses.
- Ça se voit ouais, lançait-il sarcastique, t'as vu la tête que tire ta copine.
- Elle a juste besoin de temps pour se calmer un peu.

Soudainement Bella explosait de rire plus loin avec Rosalie. Nous nous retournions tous les deux vers elles et, un instant, je croyais avoir grillé ma couverture. Je vis Emmett froncer les sourcils devant ce changement de comportement soudain. Il fallait que j'agrémente un peu plus mon histoire.

- Les femmes et la jalousie. Soupirai-je.
- Jalousie? Répétait mon frère alors que je regagnai son attention.
- Julia est passée me voir à l'appartement. Elle est tombée sur Bella et …
- N'en dis pas plus. Me coupait mon frère d'une main compatissante sur l'épaule. Pas facile tous les jours d'être un Cullen ! Je connais ça.
- Ah bon? Demandai-je amusé.
- On est trop beaux gosses, qu'est-ce que tu veux? C'est notre fardeau !
- Ça doit être ça… Répondis-je alors qu'Emmett mettait son manteau, fier comme un paon.

Comment faire en sorte qu'Emmett vous lâche? Facile, flattez son égo !

- Prêts les gars? Nous lançait Jazz'
- Tu ne sais pas à quel point tu as de la chance d'être celui que tu es ! Lui lançait alors Emmett d'une tape amicale dans le dos.
- C'était quoi ça? Me demandait-il alors qu'Emmett sortait de la maison avec les trois filles.
- Laisse tomber. Riais-je en le prenant par les épaules pour l'entrainer dehors avec moi. C'est Emmett !

***

POV BELLA

[54. The Chemical Brothers – Asleep From Day]

Notre table était la plus grande de la salle ce soir là. L'ambiance du restaurant était des plus apaisantes. Elle ne correspondait pas vraiment à l'image que je me faisais d'un des endroits préférés d'Emmett Cullen. La lumière y était tamisée, les couleurs variaient dans des tons chocolat et vert amande, la musique était douce et tous les clients étaient discrets et bien habillés. Nous étions particulièrement bien placés. Un peu à l'écart de la pièce dans un coin bien éclairé, entouré de plantes et d'une fontaine qui coulait à côté de nous.

Emmett se trouvait en bout de table en face de Rosalie qui elle était assise à droite d'Alice. Jasper se trouvait entre elle et moi, quand Edward lui avait choisi de s'assoir en face de moi. Nous avions décidé de faire comme si subitement, nous avions réussi à trouver une entente dans notre pseudo dispute et personne ne fit aucune remarque.

Le menu était plus qu'appétissant et la variété des propositions rendait le choix difficile. J'avais littéralement envie de tout dévorer. Même les viandes me faisaient envies alors que je n'avais jamais vraiment apprécié ça. Jetant un rapide coup d'œil à mes voisins de table, j'apprenais qu'ils avaient tous à peu près le même problème que moi. Rassurant, ce soir ça ne serait pas la « végétarienne de service » qui poserait problème.

- Je peux vous proposer un apéritif ? Demandait la jeune femme qui s'occupait de notre table.
- Champagne pour tout le monde ! Lançait Emmett sans nous consulter. C'est mon anniversaire.
- Bien. Souriait la serveuse. Vous avez fait votre choix peut-être?
- Le menu carnivore pour moi. Répondait Emmett. Avec la salade de gésiers en entrée et la pièce du boucher en plat.
- Quelle cuisson monsieur ?
- Saignant merci.

Les autres débitèrent leur commande à la vitesse de la lumière si bien que je me pressais pour choisir quelque chose avant que toute l'attention ne se reporte sur moi.

- Mademoiselle ?
- Hum ? Lançais-je en levant la tête vers la jeune femme qui m'attendait, son calepin à la main.
- Vous avez fait votre choix ? Me sourit-elle.
- Heu… Lançais-je en rougissant, feuilletant machinalement le menu. Je prendrai…
- Je peux repasser.
- Non non ça ira. Répondis-je en refermant la carte. Je prendrai le feuilleté au chèvre en entrée, suivit des tagliatelles à la crème.
- Très bien. Dit-elle en s'éloignant.

Je soupirai en me calant sur le dossier de ma chaise et remarquai le petit sourire amusé d'Edward devant moi.

- Quoi?
- Rien.
- C'est pas de ma faute s'ils ont toujours trop de choix dans ces restaurants !
- En général c'est plutôt un point positif.
- Oui bah moi ça me donne envie de tout prendre. Je meurs de faim maintenant !
- On se demande ce que tu as bien pu faire pour avoir aussi faim d'un seul coup. Souffla-t-il dans un clin d'œil.

Mes yeux s'élargirent et je sentis le rouge me monter aux joues. Edward se mordait l'intérieur des joues pour ne pas rire quand moi je choisissais de détourner les yeux. Heureusement pour moi, on nous apportait les coupes de champagne.

- Je lève mon verre à cette soirée et à vous tous qui êtes là pour la partager avec moi. Disait fièrement Emmett.

Tous surpris de le voir si solennel, nous échangions tous un regard amusé avant de lever notre verre pour le suivre.

- Et j'espère que vous avez gardé les reçus de vos cadeaux parce que je n'hésiterais pas à les échanger s'ils ne me plaise pas ! Sourit-il, cassant notre enthousiasme.
- Gros mufle ! Lui balançait sa sœur.
- Elle a raison, tu ne mérites rien ! Ajoutait sa femme.
- Sans vouloir prendre sa défense, commençait Edward, il a toujours été un gros mufle. Pourquoi ça vous dérange tant aujourd'hui ?
- Peut-être parce qu'on espérait qu'à 26 ans il aurait évolué. Rétorquai-je.
- Évolué ? Répétait l'intéressé. Genre grandir, adulte et tout c'est truc vaudou là ?! Certainement pas !
Je ne pu m'empêcher de rire quand il comparait la maturité à une pratique occulte.
- Ma pauvre. Disait Alice en direction de Rosalie qui lui prenait la main en secouant la tête désespérée. Comment fais-tu?
- Il me fait trop rire, se justifiait Rosalie, que veux-tu je suis faible.
- En attendant buvons ! Lançait Jazz' en levant sa coupe.

Nous le suivions tous sans hésiter mais quand j'eus avalé la première gorgée de ce délicieux champagne, un détail me revenait à l'esprit. Alice. Discrètement je regardai dans sa direction et constatait qu'elle fixait les petites bulles dans son verre avec un certain désespoir.

- Qu'est-ce qui se passe Lil'? Demandait Jasper. Tu n'aimes pas le champagne? C'est ton alcool préféré pourtant.
- Oh si si bien sûr, c'est juste que… Je… Hum... Bafouillait-elle.
- Elle conduit ! Lançais-je subitement.
- Je conduis voilà ! Surenchérissait Alice. Comme ça tu pourras profiter comme il se doit de la soirée mon chéri !
- Tu as le droit à un verre quand même. Souriait Jasper surpris par tant de sérieux de la part de sa petite amie.
- Oh mais on est jamais trop prudent ! Ajoutai-je à mon tour.
- Bien, concluait Jasper, si tu n'en veux pas moi je te la prend ! Dit-il en prenant sa coupe.
- Hey ! Le champagne me revient, c'est mon anniversaire ! S'insurgeait Emmett.
- Pourquoi pas a moi ! Balançait Rosalie. C'est l'anniversaire de mon mari !

Pendant qu'ils se disputaient le champagne, Alice me soufflait un « merci » silencieux auquel je répondais un « De rien » tout aussi muet.

Alice reprit le fil de la dispute plus détendue à présent et quand je relevai les yeux vers Edward celui-ci me regardait bizarrement. Bien sûr, il avait capté ce petit dialogue entre moi et sa sœur et se doutait qu'Alice et moi partagions quelque chose. Aussi pour détourner l'attention je lui prenais la main au dessus de la table et lui souriait en ayant l'air rassurante. Edward n'insistait pas mais je savais qu'il n'était pas dupe pour autant.

La suite du repas se déroulait normalement, dans la joie et la bonne humeur. Les plats étaient succulents, Emmett redemandait même un supplément de garniture à deux reprises pour finir cette énorme morceau de viande rouge dans son assiette. Rosalie quant à elle avait légèrement trop bu et débitait durant tout le repas des détails sur sa vie privée qu'Emmett aurait préféré garder secret. Nous, nous nous délections avec joie de ces choses qui le mettaient mal à l'aise.

Puis le dessert arriva. Nous avions commandé un gâteau à l'insu d'Emmett qui sentit le coup fourré dès que les lumières du restaurant s'éteignirent et que le personnel arrivait avec une grosse génoise couverte de bougies. Nous chantions et les autres clients dans le restaurant nous suivaient. Ce fut la première fois que je voyais Emmett Cullen sans voix.

Il soufflait toute les bougies d'un seul coup bien sûr et Rose lui criait de faire un vœux. Quand les lumières se rallumaient, Edward posait un gros carton dans l'assiette de son frère.

- De la part de nous tous, lui précisait-il, et je ne pense pas que tu auras besoin de reçu.
Alors Emmett se jetait sur son cadeau.
- Une pompe à bière ! S'exclamait Emmett. On va pouvoir avoir de bonnes pressions à la maison ma chérie !
- C'est pas bon pour la petite bouée qui commence à se former autour de tes abdos ça.
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. S'indignait-il. Merci beaucoup à tous.
- On savait que ça te plairait. Répondait Jasper.
- Ça te plairait à toi aussi ! Rétorquait Alice.
- A qui ça ne plairait pas ? Faisait remarquer Edward. Mon amour, tu m'achètes une pompe à bière ? Me demandait-il.
- Pour me priver de la délectation de tes abdominaux ?! Faut pas rêver !
- Délectation carrément ! Riait Rosalie.
- Ahh la malédiction Cullen. Soupirait Emmett alors qu'Edward éclatait de rire.

Nous les suivions alors dans leur rire et le repas se terminait paisiblement, dans l'insouciance la plus totale.

***

Edward et moi décidions de rentrer à pieds ensuite. Nous disions au revoir à tout le monde avant de passer par les quais pour rentrer. Les nuits étaient de plus en plus douces. Main dans la main, nous profitions de ce moment de calme.

- Tu sais que ça fera un mois et demi demain que nous sommes ensemble?
- Ça me paraît faire beaucoup plus longtemps. Répondis-je.
- Plus longtemps ? Tu t'ennuies tant que ça avec moi ? Sourit Edward.
- Mais non idiot. C'est juste que tout paraît si naturel et avant même d'officialiser la chose, on passait déjà tout notre temps ensemble alors…
- Ou presque. Rectifia-t-il.
- Ou presque. Admis-je. Mais tu me mettais sur les nerfs des fois.
- Tu ne sais pas le nombre de fois où tu m'as littéralement mis sur les nerfs ! Se défendit-il.
- C'est à dire ? Souris-je.
Il me faisait face pour marcher en arrière.
- C'est à dire que ces longues nuits où tu t'endormais dans mes bras sans que je puisse te toucher me rendaient complètement fou !
- T'es injuste. Je ne t'ai jamais entendu te plaindre monsieur !
- C'est parce que malgré l'état de frustration dans lequel j'étais…
Il m'attirait à lui.
- C'était aussi le seul moyen que j'avais de rester près de toi.
- Tu as toujours le dernier mot hum ? Souris-je.
- Et crois-moi, avec toi, c'est un boulot à plein temps.

Nous rions tous les deux avant que je me hisse sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Nous recommencions à marcher quand Edward m'interrogeait :

- C'était quoi ce truc au restaurant entre Alice et toi ?
Un instant ma respiration se bloquait.
- De quoi tu parles ? Répondis-je l'air de rien.
- Tu sais très bien de quoi je parle Bella.

J'hésitai un moment sur la tactique à adopter. Choisissant la franchise, je me hissai jusqu'à lui.

- Écoute, parfois il y a des choses qui se passent entre deux filles que les hommes ne pourraient pas comprendre.
- Il n'y a pas d'exception quand les deux femmes en questions sont celles qui comptent le plus dans votre vie ?
- Et c'est moi qui suis curieuse ?
- Bon, très bien. Soupirai-t-il. Garde ton secret, emporte-le dans la tombe… Je m'en fiche.
- Bah voyons… Souriais-je en recommençant à marcher, entrainant Edward dans ma suite. Allez viens Calimero, on rentre à la maison !

***

A sept heure du matin, mon portable vibrait à côté de moi. Celui d'Edward le suivait de près. Confortablement blottis l'un contre l'autre, le soleil à peine levé, nous rechignions à regarder le message. C'est quand je replongeais doucement dans le sommeil, Edward me ramenant sur son torse, que cette fois mon portable sonnait, puis celui d'Edward. Pendant une minute les deux sonneries raisonnèrent en chœur dans nos oreilles avant qu'ensemble, nous retrouvions sur le dos à fixer le plafond en serrant les dents.

- On peut pas dormir tranquille ! Bougonnai-je.
- Je m'en fiche, c'est dimanche aujourd'hui. Qui que ce soit, il laissera un message. Décidait Edward avant de se rouler en boule dans les couvertures.

Juste au cas où, je vérifiai le nom de la personne qui voulait absolument me sortir de mon lit : Alice. Puis son message « On a pris une décision. RDV petit déjeuner, Seattle's Best, dans une heure ».

- Faut qu'on y aille ! Lançai-je en me levant d'un bon.
- Quoi ?! S'exclamait Edward sans comprendre d'où me venait ce courage soudain.
- Tu voulais savoir ce que j'avais dis à Alice nan ?
Il fronçait les sourcils essayant certainement de re-situer les évènements.
- Eh bien, c'est le moment.
- Je vais sous la douche. Lançait-il au bout de quelques secondes.

***

Edward et moi arrivions les derniers et, au travers de la vitrine du café, tous les Cullen étaient assis autour d'un café. Je me rendais compte que j'étais la seule à savoir réellement de quoi ce rendez-vous s'agissait. Tous les autres attendaient patiemment qu'Alice et Jazz' s'expliquent, encore inconscients.

Quand nous entrions, Edward se dirigeait d'abord vers le comptoir pour saluer ses anciens collègues et prendre notre commande. Je saluai Alice, remarquant immédiatement la pâleur de sa peau.

- Tu as dormi un peu ? Demandai-je doucement.
- Pas vraiment non. Me répondait-elle simplement avant que je ne prenne une chaise pour m'assoir en bout de table.
- Bien rentrés ? Me demandait Rose. On a eu un mal de chien à rentrer si tu savais. Il y avait une fraternité qui avait pris la 12th avenue d'assaut dans le sens inverse du nôtre...

J'aurai voulu prêter plus attention à ce que me disait Rosalie et argumenter mais à vrai dire j'étais distraite par la raison qui nous avait poussé à venir ici. En plus de ça, à voir les regards fatigués que se lançaient Jasper et Alice, je savais déjà que la nouvelle qui allait suivre n'allait surement pas être très réjouissante.

Edward me posait un café devant les yeux et je me levais pour qu'il s'asseye et que je prenne place sur ses genoux.

- Alors, commençait-il, qu'est-ce qu'il y avait de si urgent pour que l'on doivent se lever à l'aube un dimanche matin ?

Tous les yeux se braquèrent sur eux et Alice hésitait à parler. Je retenais mon souffle avec elle.

- Je suis enceinte. Annonçait-elle de but en blanc.

Discrètement j'observai la réaction des autres. Emmett et Edward s'étaient littéralement statufiés et Rosalie avait la main sur la bouche mais aucun son ne s'échappait d'elle.

- Surprise ! Ajoutait Alice, stressée par ce silence pesant.
- Mon dieu. Souffla Rosalie. Mais il est de qui ?!
- Sympa merci ! S'indignait Jasper.
- Mais toi t'es encore un bébé. Se justifiait Rosalie en prenant la main de Jasper.
- En attendant le bébé va être papa d'ici 9 mois.
- T'a intérêt à vite grandir alors ! Lui souriait Rosalie.
- Vous allez le garder alors ? Demandai-je timidement à Alice.

D'abord elle tournait lentement le visage vers moi. Un visage indéchiffrable. J'avalai lentement ma salive puis enfin, un large sourire se dessinait sur le visage de mon amie. Je relâchai alors tout l'air contenu dans mes poumons et lui sautai dans les bras, bientôt suivit par Rosalie.

- Félicitation ma belle ! Lançait Rose.
- Je suis si contente pour vous. Lui soufflai-je à l'oreille.
- Merci les filles. 
Puis Rose et moi nous retournions vers Jasper avec des sourires étranges.
- Oh oh… Eut-il le temps de souffler.
« Papa ! Papa !! » Crions nous en jetant dans les bras de Jazz'.
- Ça va ! J'ai compris ! Riait-il.
- Heu … Les filles. Lançait soudainement Alice. Je crois qu'on les a perdu.

Effectivement, en me retournant, je pu constater par moi même qu'Edward et Emmett ne bougeaient plus.

- Allo la terre ?!
Rose agitait la main devant les yeux de son mari sans succès.
- Ca va ? Soufflai-je amusée à Edward. Respire, ça va aller. Respire.
- Enceinte. Disait-il simplement en interrogeant Alice du regard.
- Et oui. Lui souriait sa sœur.
- D'un bébé ?
- Merci ! Je me suis posée la même question débile ! M'exclamai-je, rassurée sur ma santé mentale.
- De quoi tu veux que se soit ? Riait Alice.
Il hésitait avant de répondre.
- J'en sais rien. D'une pile électrique, chieuse au possible, avec un guitare à la main et terriblement adorable.
- Alléluia ! Edward est parmi nous ! S'écriait Rosalie.
- Félicitation Lil'. Je t'aime.
- Moi aussi gros nul.

Il se levait pour serrer Alice contre lui. Mais restait toujours le problème Emmett. Celui-ci réagissait un peu différemment d'ailleurs.

- Je vais te tuer ! Hurlait-il en sautant à la gorge de Jazz'.
Nous avions tous été pris au dépourvu.
- Emmett ! Arrête ! Criait Jazz' en essayant de repousser la masse qui c'était abattu sur lui.
- Tu as profité de ma petite sœur !
- Quoi?!
- Emmett Stop !! C'est ridicule ! Criait Alice à son tour.
- Le moment est peut-être mal choisi, tentait Jasper, mais on voulait savoir si tu voulais être le parrain !?!
Emmett lâchait prise d'un seul coup.
- Le quoi ?
- Le parrain idiot ! Répétait sa sœur, pendant que le pauvre Jasper se remettait de ses émotions.
- Oh mon dieu … C'est magnifique !

Et aussi simplement que ça, l'ours enragé se transformait en « mamie gâteaux » ! Emmett attrapait Alice et Jasper en même temps pour les serrer contre lui.

- Le parrain, t'entend ça chérie !
- Ah oui, j'ai entendu ! Vous êtes sûr de vous ? Grimaçait Rosalie.
- Certaine. Lui souffla Alice en se laissant bercer par son bourrin de frère au grand cœur.

Tous le monde entrait dans la mêlée pour serrer les futurs parents dans une étreinte chaleureuse.

***

Le lendemain matin, j'étais dans le cybercafé à côté de la fac. La photocopieuse devant moi était en plein travail. La lumière verte faisait des va et viens devant mes yeux depuis près d'un quart d'heure déjà.

Je décidai de commencer à mettre toutes les copies sous plis pour gagner du temps. Ensuite je m'appliquai à écrire soigneusement, sur chaque enveloppe, les adresses inscrites sur un listing trouvé sur le net plus tôt dans la matinée.

- Recherche d'emploi? Me lançait un client occupé sur une autre photocopieuse.
- Nan, souris-je, plutôt un petit coup de pouce.

Il n'insistait pas d'avantage pendant que je mettais sous enveloppe la cinquantaine de manuscrits signés Edward Cullen que j'envoyai, à son insu, à toutes les maisons d'édition de la région.

Lentement, je rangeai l'original dans mon sac. Je le remettrai en place bien assez tôt et avec un peu de chance, Edward ne remarquerait rien. Je n'étais pas inquiète, peu importe ce qu'il disait, je savais que son écriture valait la peine d'être lu.

Après-tout, ça ne coûtait rien d'essayer …

-------------------------------------------------------------------

Et voilà tout le monde, nous rentrons officiellement dans le TOP 2 des chapitres !

Je prépare quelques surprises pour le grand final. :)- Faisons la courte : à dans 2 semaines !

Biz, j'vous aime !

Ginie


Vraie version de DLZ :


1 commentaire:

  1. MAGNIFIQUE !
    Le plus beau chapitre que j'ai jamais lu ! Tellement de sentiments différents : du rire aux larmes !
    Superbe !

    Trés bonne continuation !

    M.

    RépondreSupprimer